Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Écologie

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Glossaires

Terme Définition
Acclimatement, accommodation

♦ Capacité propre aux végétaux de s'adapter aux changements des conditions écologiques, au plan morphologique et/ou physiologique, de façon réversible en fonction des conditions de l'environnement.
♦ Équivalent étranger : Accomodation.

ACCNNR

♦ Acronyme pour : "African Convention on the Conservation of Nature and Natural Resources".
♦ Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles.
Adoptée à Alger, le 15 septembre 1968, par les États membres de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), la convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles est entrée en application le 16 juin 1969. Elle vise la conservation et l'utilisation rationnelle des ressources en sol, en eau, en flore et en faune.
Le 11 juillet 2003, à Maputo, cette convention a été révisée. La nouvelle convention vise la protection et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles selon les critères du développement durable. Elle revoit, éclaircit et complète la précédente convention d'Alger en enrichissant ses différents articles de l'apport des nouvelles connaissances dans le domaine de la conservation de la Nature, de l'utilisation rationnelle des ressources naturelles et du développement durable.

Accommodat

♦ Phénotype végétal dont les caractéristiques traduisent une adaptation à des conditions écologiques particulières souvent plus contraignantes que celles qui caractérisent le biotope habituel d'une espèce.
♦ Équivalent étranger : Ecotypic phenotype.

Accord

♦ En droit international, terme générique utilisé pour désigner un instrument international juridiquement ou pas contraignant. Cela comprend les traités, les conventions et les protocoles. Un accord est également une entente entre deux ou plusieurs personnes ou structures.
♦ Équivalent étranger : Agreement.

Accord de Kunming-Montréal

♦ Signé lors de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique, à Montréal en 2022, ce pacte de paix avec la nature vise à protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique. Les États signataires devront en principe avoir mis sous protection 30 % des espaces terrestres, des eaux intérieures, des espaces côtiers et des zones marines. Trente pour cent des espaces dégradés devront aussi être soumis à des processus de restauration et de réhabilitation écologique. Même si 30 % du monde est protégé, il faudrait également qu’il y ait le plus de nature possible dans les 70 % restants.
L’Accord de la COP15 prévoit de diminuer de 50% l’impact des substances nocives : résidus de pesticides et de polluants, micro-plastiques, déchets, par une meilleure gestion des pratiques agricoles, une meilleure gestion des déchets, etc. Il prévoit, d’ici 2025, l’identification et l’élimination, la mise à l’arrêt ou la réforme des dispositifs de subventions publiques sur ces substances, et même, la baisse de 500 milliards de dollars des subventions aux substances toxiques d’ici 2030.
Le cadre mondial doit garantir l'accès aux ressources financières, en particulier pour les pays en développement, les 46 nations reconnues par l'ONU sous l'appellation de pays les moins développés ainsi que les petits États insulaires et les économies en transition. L'effort commun de mobilisation doit tendre à combler progressivement le déficit de financement de la biodiversité de 700 milliards de dollars par an.
Le texte appelle également à une utilisation durable des espèces, de façon à prévenir la surexploitation et à minimiser les impacts sur les populations, en respectant et en protégeant les pratiques traditionnelles des nations autochtones et des communautés locales.

> L’accord contient 23 cibles qui visent à protéger la biodiversité mondiale. La mise en oeuvre de ces cibles dépendra de chaque pays signataire.

  • Cible 1. Diminuer à « près de zéro » la perte des aires très riches en biodiversité d’ici 2030.
  • Cible 2. S’assurer qu’au moins 30 % des milieux naturels dégradés seront en restauration d’ici 2030.
  • Cible 3. S’assurer que 30 % des milieux terrestres, d’eau douce, côtiers et marins, particulièrement ceux de haute importance pour la biodiversité, seront protégés d’ici 2030. Une «  utilisation durable » de ces territoires est autorisée, pourvu que cela se fasse en cohérence avec les objectifs de protection. Les droits des communautés autochtones et locales sur ces territoires doivent également être assurés.
  • Cible 4. Agir pour arrêter l’extinction d’espèces causée par l’humanité et pour favoriser le rétablissement des espèces menacées.
  • Cible 5. S’assurer que la récolte d’espèces sauvages est faite de manière « durable, sécuritaire et légale », prévenir la surexploitation et réduire les risques de « débordement » des pathogènes d’une espèce à l’autre.
  • Cible 6. Réduire les conséquences des espèces exotiques envahissantes ; diminuer de 50 % les taux d’introduction de ces espèces d’ici 2030.
  • Cible 7. Réduire les risques créés par la pollution d’ici 2030 à des niveaux qui ne soient pas dangereux pour la diversité biologique. Il est notamment question de réduire de 50 % les pertes de nutriments (comme les engrais) dans l’environnement, de réduire de 50 % les risques associés aux pesticides et de « travailler » vers l’élimination de la pollution par le plastique.
  • Cible 8. Réduire les conséquences des changements climatiques et de l’acidification des océans sur la biodiversité, notamment avec des « solutions fondées sur la nature » et/ou des « approches basées sur les écosystèmes ».
  • Cible 9. S’assurer d’une gestion soutenable des espèces sauvages, de manière à fournir des bénéfices « sociaux, économiques et environnementaux » aux communautés qui en dépendent.
  • Cible 10. S’assurer d’une gestion durable des territoires où l’on pratique l’agriculture, l’aquaculture, les pêcheries et la foresterie.
  • Cible 11. Restaurer et rehausser les services écosystémiques, comme la santé des sols et la pollinisation, avec des « solutions fondées sur la nature » et/ou des « approches basées sur les écosystèmes ».
  • Cible 12. Accroître significativement les espaces « bleus » et « verts » dans les milieux urbains.
  • Cible 13. Agir pour s’assurer du partage « juste et équitable » des bénéfices découlant de l’utilisation des données génétiques. D’ici 2030, arriver à un « accroissement significatif » du partage de ces bénéfices.
  • Cible 14. Intégrer pleinement la question de la biodiversité dans l’ensemble des politiques publiques, notamment celles liées au développement.
  • Cible 15. Agir pour que les grandes entreprises rendent des comptes au sujet de leurs effets sur la biodiversité et réduisent leurs conséquences négatives sur la nature.
  • Cible 16. Encourager les gens à faire des choix de consommation durable. D’ici 2030, réduire l’empreinte mondiale de la consommation, réduire de 50 % les déchets alimentaires, réduire « significativement » la surconsommation, de même que la création de déchets.
  • Cible 17. Mettre en oeuvre les mesures de biosécurité et de manipulation de la biotechnologie stipulées dans certains articles de la Convention sur la diversité biologique.
  • Cible 18. Recenser les subventions néfastes pour la biodiversité d’ici 2025. Les réduire d’au moins 500 milliards de dollars américains d’ici 2030.
  • Cible 19. Investir au moins 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour protéger la biodiversité dans le monde. Les pays développés s’engagent à verser 20 milliards par année d’ici 2025, et 30 milliards d’ici 2030, aux pays en développement pour protéger leur diversité biologique. L’accord prévoit aussi d’accroître le recours aux fonds privés. Il encourage également le fait de mettre en place des « mécanismes innovants », comme les paiements pour les services écosystémiques et les crédits compensatoires pour la biodiversité.
  • Cible 20. Favoriser la coopération scientifique entre les pays du Nord et ceux du Sud au sujet de l’exploitation durable de la nature et de sa protection.
  • Cible 21. S’assurer que les meilleures informations sont disponibles pour la prise de décisions en lien avec la biodiversité. S’assurer que les connaissances autochtones sont utilisées avec le plein consentement de leurs détenteurs.
  • Cible 22. S’assurer que la prise de décisions au sujet de la biodiversité se fait de manière inclusive, dans le respect des femmes, des jeunes, des autochtones et des personnes handicapées.
  • Cible 23. S’assurer que la mise en oeuvre du cadre de l’accord de Kunming-Montréal est réalisée dans une perspective d’égalité des genres.

♦ Site internet : https://www.ledevoir.com/environnement/775195/cop15-decouvrez-les-23-cibles-de-laccord-de-kunming-montreal

♦ Équivalent étranger : Kunming-Montreal agreement.

Accord de Paris sur les changements climatiques

♦ Accord universel juridiquement contraignant adopté par les représentants des 195 pays lors de la 21ème conférence des Parties de la Convention-cadre sur les changements climatiques, tenue à Paris en 2015. L’universalité de l’accord constitue une contrainte car ne pas l’appliquer conduirait un pays à être mis au ban de la communauté internationale, ce qui est particulièrement dissuasif.

> L’article 2 de l’accord stipule que le réchauffement devra être contenu en deçà de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle et que des efforts devront être réalisés pour tenter de rester en dessous de 1,5°C, conformément à ce que demandaient les pays les plus vulnérables au réchauffement dont notamment les petits états insulaires menacés par la montée du niveau des mers.
Sur la différenciation des engagements selon les situations des pays, l’accord :
  • Réaffirme le principe des responsabilités communes mais différenciées en fonction des circonstances nationales
  • Fixe une obligation financière aux pays industrialisés de financer l’aide aux pays pauvres, tandis que les pays en développement sont invités à contribuer sur une base volontaire
  • Fixe des obligations pour les pays développés de prendre des engagements quantifiés et précis de réduction des émissions
  • Encourage toutes les autres Parties à prendre des mesures, y compris des engagements quantifiés de limitation ou de réduction des émissions
  • Crée un système permettant le suivi des engagements, avec une flexibilité nécessaire pour les pays en développement.

> Les pays doivent viser à atteindre la neutralité des émissions dans la seconde moitié du XXème siècle. Il n'y a cependant aucun objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc entendu que les pays en voie de développement atteindront cette neutralité plus tard, ceci afin de ne pas interférer négativement sur leur croissance et de ne pas être pénalisés pour une situation qui n’est pas de leur fait. Les émissions devront ensuite décroître rapidement pour atteindre un niveau où elles pourront être intégralement capturées par la végétation et les océans (c'est ce qu'on appelle la neutralité carbone) dans la seconde moitié du XXIème siècle.
Pour le moment, les réductions d'émissions promises de façon volontaire par 186 États conduisent à l'émission de 55 gigatonnes de CO2 en 2030 alors qu'il faudrait atteindre 40 gigatonnes pour rester sous les 2°C. Le groupement d'experts indépendants sur le changement climatique doit déterminer d'ici 2018 quel niveau d'émissions serait compatible avec un réchauffement limité à 1,5°C. Les pays seront sans nul doute appelés à revoir leurs ambitions à la hausse, sur la base du volontariat, avant le nouvel inventaire prévu en 2023. Ce processus de révision sera renouvelé tous les cinq ans. Les pays devront à chaque fois revoir leur copie en rehaussant leur niveau d'ambition. Un nouveau mécanisme de marché doit être établi, qui prendra le relais du Mécanisme de développement propre établi dans le Protocole de Kyoto, appelé ITMO en anglais, pour Transferts internationaux de réductions d’émissions.

> L’Accord de Paris demande donc à chacun des pays de revoir tous les cinq ans à partir de 2020 ces contributions, sans pouvoir en faire baisser les objectifs et en incitant au contraire chacun des États à faire mieux. L’accord reconnaît que 100 milliards de dollars (en prêts et en dons) devront être consacrés chaque année à partir de 2020 à financer des projets permettant aux pays de s’adapter aux changements climatiques (montée des eaux, sécheresse) ou de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Certains pays en développement, sur une base volontaire, pourront aussi devenir des donateurs pour aider les pays les plus pauvres.

♦ Équivalent étranger : Paris agreement on climate change.

Accore

♦ Adjectif indiquant le caractère abrupt d'un versant. Une côte accore est immédiatement bordée de fonds importants et presque sans avant-côte.
♦ Équivalent étranger : Steep.

Accotement

♦ Bande de terre (souvent couverte de végétation) située au-delà de la surface d'une infrastructure, mais à l'intérieur de son couloir.
♦ Équivalent étranger : Shoulder.

Accoutumance

♦ Tolérance progressive d'un organisme vivant ou d'une société à des modifications survenant dans l'environnement. Dans le cas de dérangements, le passage répété d'humains à côté d'animaux peut conduire à ce que ces derniers ne réagissent plus s'ils sentent qu'il n'existe aucune menace. L'accoutumance ne doit être considérée comme acquise que si les données expérimentales ont été prises dans les mêmes conditions. Il peut, en effet, y avoir une diminution des réactions des animaux non pas en raison de leur accoutumance, mais de la nécessité à diminuer les dépenses énergétiques (donc quitter une position avantageuse au dernier moment) ou ne pas partir, tout simplement parce qu'ils ne savent plus où aller.
♦ Équivalent étranger : Habituation.

Accrétion

Création d'une terre, par l'action des forces de la nature, sur une plage par dépôt lié à l'eau ou au transport de matériaux par le vent. L'accrétion peut également être le résultat de l'action de l'Homme, par dépôt mécanique.
Équivalent étranger : Accretion.

Accroissement naturel

Différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès au cours d'une année. l'augmentation naturelle est négative si le nombre de décès excède le nombre de naissances.
Équivalent étranger : Natural increase.

Accru

Peuplement forestier colonisant une accrue.
Équivalent étranger : Forest increase.

Accumulation

En pédologie, correspond, dans un sol, au niveau auquel s'effectuent le dépôt et la concentration des substances entraînées par lessivage des horizons supérieurs par les eaux d'infiltration. Cet horizon illuvial (issu de l'accumulation de la matière) correspond à l'horizon B. En hydrogéologie, désigne la zone d'un hydrosystème fluvial où s'effectuent un stockage partiel de l'eau ainsi que le dépôt des alluvions et autres matériaux liés à l'érosion hydrique et transportés par le courant vers l'aval.
Équivalent étranger : Accumulation.

Acide aminé

Molécule possédant une fonction acide carobylique et une fonction amine primaire. Les acides aminés sont l'élement de base de la structure des protéines dans lesquelles ils sont liés les uns aux autres par des liaisons amide (ou liaison peptidique).
Équivalent étranger : Amino acid.

Acide humique

♦ Acide organique qui se forme lors du processus d’humification engendré par la décomposition bactérienne des matières végétales mortes.
♦ Équivalent étranger : Humic acid.