Glossary

"Using the right word, the right idea, the right concept, with the most commonly accepted definition, or even better, with the best accepted and understood definition, can sometimes be a feat...”

Patrick Triplet

> With this quote, we wish to pay tribute to the colosal work of this biologist, and doctor of ecology whose great oeuvre, Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature (The Encyclopaedic Dictionary of Biological Diversity and Nature Conservation) ─ compiled over the course of more than ten years ─ is the basis of many of the definitions found in this glossary. Indeed, it is by using a language with precise words and clearly defined concepts that everyone and anyone can approach and understand fields of study that may not necessarily be within their own expertise.

This glossary of over 6,000 definitions, written in French with corresponding English translations, is here to help you. It covers the complementary fields of Geography, Ecology, and Economics, without forgetting a small detour into the world of Finance, which of course regulates a large part of our existence.

Travelling from one definition to another, this glossary invites you to explore the rich world of conservation and to understand its mechanisms and challenges.

We wish you all : "Happy reading and a safe journey through our world".

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Term Definition
Étage infralittoral

♦ Espace compris entre les basses mers de vives-eaux (BMVE) et la limite compatible avec la vie des phanérogames marines et des algues pluricellulaires photophiles (mers à marées), environ 15-20 mètres dans l'océan et 30 à 40 mètres de profondeur en Méditerranée. Il est colonisé par des organismes qui exigent une immersion continue. Le sédiment garde son eau de saturation.
Les sédiments hébergent les phanérogames marines tandis que sur les fonds rocheux s’installent les algues photophiles. C’est tout naturellement le facteur lumière qui est le premier facteur explicatif, ainsi que les périodicités de ses fluctuations. Au-delà de ce facteur climatique majeur, un autre facteur peut être évoqué pour expliquer la forte variabilité des facteurs environnementaux et l’importance des fluctuations climatiques dans cet étage : il s’agit du facteur température. Cet étage infralittoral est dit cyclothermique journalier, bimensuel et saisonnier. La fluctuation journalière peut être de quelques degrés, la fluctuation saisonnière est supérieure à 10°C.

> Au-dessous de ces étages se trouve l'étage circalittoral, sur le plateau continental, dont la limite profonde est la limite compatible avec la vie des algues pluricellulaires sciaphiles soit 70 à 120 mètres environ ; en Méditerranée, il est plus réduit.
L’étage circalittoral côtier est un milieu à faible variabilité environnementale. Il est cyclothermique et la périodicité est saisonnière, avec une fluctuation inférieure à 10°C. Les fonds rocheux de cet étage n’hébergent plus que des espèces sciaphiles.
L’étage circalittoral du large est un milieu pratiquement sténothermique par rapport aux deux précédents étages, dit eurythermiques. La fluctuation saisonnière de température est de l’ordre de 1 à 2°C. C’est un milieu stable qui sert de transition avec le système aphytal puisqu’il n’y a plus d’algues pluricellulaires autotrophes.
Ces étages constituent le système phytal où se développent les peuplements de végétaux chlorophylliens.

> Au-dessous, les grands fonds constituent le système profond ou système aphytal caractérisé par l'absence de lumière et donc de végétation chlorophyllienne. Le système aphytal qui ne comporte plus que des animaux comprend trois étages :

  • L'étage bathyal qui correspond aux peuplements qui se développent sur le talus continental et son pied en pente douce ;
  • L'étage abyssal comprend les peuplements de la grande plaine à pente très faible qui succède au talus continental ;
  • L'étage hadal qui englobe les ravins et les fosses profondes (5 100 mètres dans la fosse de Matapan au large du Péloponnèse) mais qui en Méditerranée ne présente aucune espèce caractéristique (la température étant voisine de 13°C dès la profondeur de 300 mètres alors que dans l'océan elle diminue avec la profondeur). On note toutefois la présence de bactéries barophiles capables de supporter les très fortes pressions qui règnent à ces profondeurs.

> Ces définitions permettent de distinguer :

  • La province néritique qui comporte les étages aphytal, circalittoral, infralittoral et médiolittoral. Elle correspond à la zone d'eau peu profonde et à la limite du plateau continental qui s'étend jusqu'à une distance approximative de 20 kilomètres du rivage, la zone du plateau continental renferme la plupart des algues (brunes, rouges... ). C'est la zone la plus riche en espèces animales puisque elle abrite les deux-tiers des espèces connues de poissons.
  • La province océanique, domaine des grands fonds qui commence au talus continental, s'étend au-delà de la province néritique et représente les eaux du large.

De plus, dans chaque province on distingue :

  • Le domaine benthique des organismes qui vivent sur ou à proximité du fond ;
  • Le domaine pélagique des organismes qui vivent en pleine eau et dont l'existence n'est pas directement liée aux fonds de la mer.

Le domaine pélagique est divisé verticalement en :

  • L'épipélagique, de la surface à 150 - 200 mètres de profondeur ;
  • Le mésopélagique, de 200 mètres à 1 000 mètres de profondeur ;
  • Le bathypélatique, de 1 000 mètres à 2 500 - 4 000 mètres de profondeur ;
  • L'abyssopélagique, de 4 000 à 5 000 - 6 000 mètres de profondeur.
  • L'hadopélagique, au-delà de 6 000 m de profondeur.
    (voir Bonnot-Courtois et Levasseur in Triplet, 2012)

♦ Équivalent étranger : Infralittoral zone.

Étage littoral

♦ Étage dont la reconnaissance des limites est parfois délicate, en particulier sur les rivages des mers sans marée. Pour les côtes de la Manche, la limite inférieure de l'étage littoral est celle qui sépare la végétation algale à Fucus serratus des peuplements à grandes Laminaires, qui caractérisent le sommet de l'étage sublittoral ou bien par la limite inférieure des herbiers à Zostera marina.
Situé en dessous du niveau moyen des hautes mers et laissé régulièrement découvert pendant les basses mers ou, dans les mers sans marée, par le ressac dû aux vagues, aux tempêtes et aux courants.
♦ Équivalent étranger : Littoral zone.

Étage médiolittoral

♦ Correspond à la zone de l'estran située entre le niveau moyen des hautes mers de vives-eaux et celui des basses mers de mortes-eaux. Ces limites incluent la majeure partie de la zone de balancement des marées. Sur des fonds durs, l'étage médiolittoral est principalement marqué par la présence d'algues brunes de type Fucus. Dans cet étage, les sédiments ne retiennent à basse mer que l’eau de rétention, l’eau de saturation oscillant avec la marée. Cette possibilité de retenir le film d’eau autour des grains de sable est variable selon la nature du sédiment et selon la pente de la plage. Les organismes dans cet étage doivent pouvoir supporter de fortes fluctuations de salinité, car c’est le facteur maître dans cet étage.
♦ Équivalent étranger : Mediolittoral zone.

Étage subtidal

♦ Qualifie la zone située en-dessous de la zone de balancement des marées et ne découvrant donc jamais à marée basse.
♦ Équivalent étranger : Subtidal zone.

Étage supralittoral

♦ Espace dont la limite inférieure correspond au niveau des hautes mers de vives-eaux (HMVE) et n'est concerné que par les embruns pendant une grande partie de l'année ; c'est la zone d'humectation salée. Dans les mers à marées faibles, il est arrosé par les vagues déferlantes lors des tempêtes ou des variations exceptionnelles du niveau de l'eau. Il est colonisé par des organismes aériens liés au milieu marin mais qui supportent de longues émersions. Il comprend la partie du rivage habituellement exondée, mais plus ou moins mouillée par les vagues et les embruns lors des tempêtes. La flore résidente, halotolérante, ne supporte pas une immersion prolongée.
La limite supérieure de cet étage est très variable et correspond, sur substrat rocheux, à la limite supérieure atteinte par un lichen du genre Verrucaria. En règle générale, la limite supérieure de cet étage peut être fixée à la limite inférieure des phanérogames halophiles. Sa limite inférieure, très nette dans les stations abritées des mers à très faibles marées, coïncide presque avec le niveau moyen de la mer.
♦ Équivalent étranger : Supralittoral zone.

Étamine

♦ Organe mâle d'une fleur.
♦ Équivalent étranger : Stamen.

État alternatif stable

♦ 1. Définit des états qui se maintiennent après de petites perturbations. Un système écologique peut être dans différents états contrastés (par exemple avec des densités de poissons élevées ou basses, des eaux turbides ou au contraire transparents, des sols végétalisés ou au contraire, nus) bien que les conditions environnementales externes soient identiques. Les états alternatifs sont considérés comme stables dans la mesure où ils montrent des dynamiques à long terme de chaque état comme étant déterminés par leur attractivité sous-jacente plutôt que par une dynamique transitoire et où le système est bloqué irréversiblement dans chaque état intermédiaire et ne peut varier sans des perturbations externes suffisamment fortes pour initier un état de transition. Souvent des états différents des écosystèmes sont bénéfiques différemment pour les sociétés qui dépendent de leurs services écosystémiques, comme la production alimentaire ou les loisirs. Par exemple, si un écosystème est surpâturé, sa couverture herbacée est altérée et finit par disparaître, ce qui conduit à une désertification où plantes et animaux ne peuvent plus vivre.

  2. États associés à des changements brusques dans les écosystèmes, à des points d’inflexion et à l’hystérèse. Les écosystèmes maintiennent leur stabilité par des mécanismes internes de feedback, ce qui confère la résistance des fonctions écosystémiques. Cependant, les perturbations environnementales peuvent augmenter la probabilité d’un changement de régime qui conduira à un changement fondamental dans les assemblages des espèces qui fournissent des fonctions. Les systèmes peuvent être plus sensibles à la stochasticité environnementale et aux perturbations transitoires proches du point d’inflexion, ce qui peut conduire à des changements brusques vers un nouvel équilibre. Des états alternatifs stables peuvent être défavorables en termes de fonctions écosystémiques avec un retour vers des états précédents uniquement possibles par des interventions de gestion importantes et coût (hystérèse), limitant ainsi la capacité de recouvrement des fonctions écosystémiques.

♦ Équivalent étranger : Alternative stable state.

État chimique

♦ Évalue le respect ou nom des normes de qualités environnementales pour les substances prioritaires réglementaires.
♦ Équivalent étranger : Chemical state.

État d’équilibre stable

♦ État caractérisé par une stabilité d’un ensemble de facteurs biotiques et biotiques.
♦ Équivalent étranger : Stable equilibrium state.

État d’un écosystème

♦ De manière générale, l’état d’un écosystème est défini par sa condition physique, chimique et biologique à un moment donné.
La définition de l’état écologique des écosystèmes et sa mesure doit permettre de refléter, de manière lisible, les multiples dimensions d’intérêt de l’état des écosystèmes et de leur diversité biologique. Cet état conditionne notamment leur capacité à fournir durablement des biens et services, à réguler leurs contraintes et le maintien de leur dimension patrimoniale. L’identification précise et l’agrégation des dimensions dont le suivi est nécessaire dans cette optique constitue un enjeu fort pour l’évaluation.
En pratique, en effet, la biodiversité et les écosystèmes revêtent de nombreuses dimensions et sont d’une extrême complexité. Il s’agit de refléter la diversité mais aussi l’abondance des différentes formes de vie qui composent les écosystèmes. Ainsi, l’état d’un écosystème peut être défini sur la base de trois niveaux qui dépendent du niveau d’irréversibilité de sa dégradation.
À un premier niveau de dégradation, la résilience de l’écosystème lui permet de se régénérer spontanément et sans intervention humaine après l’élimination ou la diminution des facteurs de dégradation.
À un deuxième niveau, la résilience de l’écosystème est dépassée : l’écosystème ne peut pas se régénérer spontanément mais sa régénération reste possible par une intervention humaine à travers des opérations de restauration ou de réhabilitation. La limite entre le premier et le deuxième niveau peut être caractérisée par un premier seuil.
Enfin, le troisième niveau correspond à un état de dégradation tel qu’il est impossible de régénérer l’écosystème dans son état initial. Dans ce cas, des opérations de réhabilitation ou de réaffectation peuvent être effectuées, permettant d’aboutir à un écosystème différent. La limite entre ce deuxième et ce troisième niveau est caractérisée par un seuil d’irréversibilité.
Dans un système dynamique, un seuil d’irréversibilité est un point au-delà duquel le système s’effondre ou bascule dans un nouvel état d’équilibre sans retour possible vers son état antérieur. Dans une autre perspective, un seuil de durabilité peut se définir comme les limites entre lesquelles un système peut se maintenir grâce à sa résilience.
♦ Équivalent étranger : State of an ecosystem.

État de conservation

♦ L’état de conservation d’un habitat peut être considéré comme la somme des états des paramètres qui le constituent. On cherche à la fois à y conserver des entités (gènes, individus, populations, paysages) et des fonctions (flux de régénération, production, etc.). La démarche d’évaluation doit prendre en compte cette double logique. Il faut ensuite agréger les données obtenues pour différents domaines biogéographiques afin d’avoir une évaluation de l’état de conservation des habitats et des espèces au niveau national. Il s’agit alors d’évaluer l’état de conservation de chaque habitat au moyen d’indicateurs mesurables et qualitatifs. On peut estimer l’écart avec l’état de référence et l’exprimer sous forme de classe d’état de conservation.

> Le fait qu’un habitat (ou une espèce) ne soit pas menacé ne signifie pas nécessairement qu’il soit dans un état de conservation favorable. L’état de conservation d’un habitat naturel dans un domaine biogéographique donné est considéré comme favorable lorsque :

  • Son aire de répartition ainsi que les superficies qu’il couvre au sein de cette aire sont stables ou en extension
  • La structure et les fonctions spécifiques nécessaires à son maintien à long terme existent et sont susceptibles de perdurer dans un avenir prévisible
  • L’état de conservation des espèces qui lui sont typiques est favorable.

> L’état de conservation d’une espèce dans un domaine biogéographique donné est considéré comme favorable lorsque :

  • Les données relatives à la dynamique de la population de l’espèce en question indiquent que cette espèce continue et est susceptible de continuer à long terme à constituer un élément viable des habitats naturels auxquels elle appartient
  • L’aire de répartition naturelle de l’espèce ne diminue ni ne risque de diminuer dans un avenir prévisible
  • Il existe et il continuera probablement d’exister un habitat suffisamment étendu pour que ses populations se maintiennent à long terme.

♦ Équivalent étranger : Conservation status.

État de protection

♦ Objectifs de gestion des aires protégées, tels qu'indiqués par les catégories de gestion de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
♦ Équivalent étranger : Status of protection.

État de référence


♦ État d'un habitat dont tous les besoins sont satisfaits (conditions écologiques, fonctionnement...).
La définition d'un état de référence fait donc appel à des critères (parfois appelés attributs) qui sont des caractéristiques de l'entité étudiée, et à des indicateurs qui sont les grandeurs mesurées pour évaluer une situation donnée, au regard de chaque critère retenu.

> Pour un milieu aquatique, état dans lequel il serait dans des conditions naturelles ou proches du naturel, c’est-à-dire non impactées par les activités anthropiques. Cette notion est très différente de celle de biodiversité, puisqu’un milieu peut, par exemple, être naturellement pauvre, ou chargé en matières organiques et en azote, ou pauvre en oxygène. Cette référence est donc obligatoirement rapportée au type de milieu considéré. Sur le profil longitudinal d’un même hydrosystème les références pourront donc être très différentes entre les zones amont (ruisseaux, torrents), médianes (rivières moyennes de plaines ou de collines) et aval (grands cours d’eau). Certaines méthodes de bioindication intègrent la diversité des types écologiques dans leur construction.

Il existe différentes approches pour définir l’état de référence :

  • État des habitats à un temps t afin de pouvoir observer l’évolution des habitats, évaluer la dynamique naturelle et les effets de la gestion pratiquée sur le milieu.
  • État historique des habitats avant perturbation anthropique. Cependant, on ne possède pas forcément les données historiques décrivant ces habitats. Il est donc difficile d’établir un état de référence comparable à l’état actuel. De plus, si les perturbations ont été importantes, le retour à un état historique est impossible.
  • État qui couvre l’ensemble des états possibles en évolution naturelle, sans perturbations anthropiques définis. Ces états sont dits normaux.

♦ Équivalent étranger : Reference status.

État de référence d’un écosystème

♦ Plusieurs expressions sont utilisées pour désigner ce qui constitue la référence à des opérations de restauration ou de réhabilitation. La Society for Ecological Restoration (SER, 2004) parle d’écosystème de référence ou simplement de référence, qu’elle définit et analyse en ces termes : « Un écosystème de référence », ou « référence », sert de modèle pour la planification d’un projet de restauration et ensuite pour son évaluation.
Dans sa forme la plus simple, la référence est un site réel, sa description écrite ou les deux. Le problème avec une référence simple est qu’elle représente un seul état ou expression des attributs d’un écosystème. La référence sélectionnée peut être n’importe quel état potentiel de la gamme historique des variations de cet écosystème. La référence reflète une combinaison particulière d’événements stochastiques qui se sont déroulés pendant le développement de l’écosystème.
De la même manière, un écosystème qui subit la restauration peut évoluer en une large gamme d’états. Chaque état exprimé convient pour la restauration, pourvu qu’il soit comparable à un état potentiel dans lequel sa référence pourrait se développer. Ainsi, une référence simple n’exprime pas suffisamment la multitude d’états potentiels et la gamme historique de variations exprimées par l’écosystème restauré. Par conséquent, une référence est meilleure lorsqu’elle est représentée par une multitude de sites de référence et, si nécessaire, par d’autres sources. Cette description composite permet de donner une base plus réaliste à la planification de la restauration.
♦ Équivalent étranger : Reference baseline of an ecosystem.

État de surface

♦ Le terme "état de surface" peut désigner  :

  • une seule surface élémentaire ;
  • la juxtaposition de plusieurs ;
  • un système de surfaces élémentaires, c'est-à-dire un ensemble, au sein duquel jouent des interactions.

♦ Équivalent étranger : Surface state.