Le contexte
> La gestion des modifications climatiques représente le principal défi en ce 21ème siècle. Les dérèglements observés aux quatre coins de la planète frappent de plus en plus souvent des populations toujours plus nombreuses et parfois totalement démunies. Le recul des calottes glacières, l’extension constante de la liste des espèces menacées ou en voie d’extinction sont les marqueurs objectifs de cette évolution mortifère qui menace notre planète.
> Malgré deux conflits majeurs et leurs cortèges de millions de morts, les pays du “Nord” se sont développés grâce à leurs avancées technologiques et l’utilisation massive des énergies fossiles mais au prix d’effets conséquents sur l’environnement (érosion liée à la déforestation, pollution des sols, de l’eau et de l’air). Leur démographie stagnante contraste avec le dynamisme des pays du “Sud ” dont la population jeune et avide de consumérisme aspire de façon légitime au style de vie des pays les plus développés.
> Si la protection des espèces menacées ou en voie d’extinction peut paraître “romantique” ou “anecdotique” à certains d’entre-vous, elle n’en est pas pour autant fondamentale. A chacun de ces animaux en péril correspond une niche écologique, un biotope altéré par les activités humaines, voire détruit. En recherchant localement des solutions qui respectent l’environnement de ces espèces sans entraver les objectifs de développement durable souhaités, on contribue à l’élaboration de projets régionaux vertueux.
> Par leur convergence, les dynamiques de “protection des espèces“ et de “développement durable” font naître l’espoir d’une meilleure gouvernance de notre planète grâce à l’émergence de nouveaux modèles de développement.
Pourquoi avoir porté notre choix sur les singes Bonobos ?
> Comme le Panda, il est des animaux qui emportent d’emblée la sympathie d’un large public qu’on peut mesurer par l’engouement manifesté à chaque nouvelle naissance. D’autres, tels les loups ou les requins, ne bénéficient pas de ce capital. Quant aux Bonobos, ils sont connus du grand public pour leur sexualité “débridée” mais combien savent qu’au-delà de cette caractéristique pittoresque, il ne reste plus que 20 à 30.000 individus de cette espèce si proche génétiquement de l’homo sapiens que nous sommes. Les voies de l’évolution nous ont séparés il y a 5 environ millions d’années (comme le Chimpanzé avec lequel il a été confondu pendant longtemps). Avec 98,7% d’ADN en commun avec l'Homme, c’est en fait notre plus proche cousin.
> Vivant de façon endémique au sein d’une vaste zone de forêt primaire en République Démocratique du Congo (RDC), ils sont menacés par la déforestation, la chasse, le braconnage, les épidémies... et les conflits armés. Ils pourraient, si rien ne change, avoir disparu d’ici 50 ans.
Statut du Bonobo établi par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)
EN A4cd >> En Danger !
En cas d'extinction, ce serait une part de nos origines qui disparaîtrait à jamais.
> Depuis maintenant près de 30 ans, le problème a été pris à bras le corps par un petit groupe de personnes entouré de nombreux volontaires entièrement dévoués à la cause de cet animal particulièrement attachant. Plusieurs associations contribuent à la levée de fonds auprès de sponsors en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique, notamment l’association “Les Amis des Bonobos au Congo” (ABC), fondée par Claudine André et aidée par Dominique Morel dans cette tâche. Ce noyau fondateur a réussi à mettre sur pied différentes actions concrètes remarquables malgré un environnement politique instable.
> Mais quelle société pourrait comprendre et supporter qu’on prête plus d’attention à la survie d’un “singe” qu’à celle de ses membres ? Avec plus d’argent, il est toujours possible de faire mieux. Il est maintenant nécessaire de développer des programmes plus ambitieux combinant éducation, santé des populations et exploitation durable des sols pour consolider à long terme la protection des espèces menacées.
Si l’avenir des Bonobos est entre les mains des Congolais, aidons-les !