Glossary

"Using the right word, the right idea, the right concept, with the most commonly accepted definition, or even better, with the best accepted and understood definition, can sometimes be a feat...”

Patrick Triplet

> With this quote, we wish to pay tribute to the colosal work of this biologist, and doctor of ecology whose great oeuvre, Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature (The Encyclopaedic Dictionary of Biological Diversity and Nature Conservation) ─ compiled over the course of more than ten years ─ is the basis of many of the definitions found in this glossary. Indeed, it is by using a language with precise words and clearly defined concepts that everyone and anyone can approach and understand fields of study that may not necessarily be within their own expertise.

This glossary of over 6,000 definitions, written in French with corresponding English translations, is here to help you. It covers the complementary fields of Geography, Ecology, and Economics, without forgetting a small detour into the world of Finance, which of course regulates a large part of our existence.

Travelling from one definition to another, this glossary invites you to explore the rich world of conservation and to understand its mechanisms and challenges.

We wish you all : "Happy reading and a safe journey through our world".

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Term Definition
Habitat

♦ Peut désigner l’association végétale où se trouve localisée une espèce animale au sens initial du terme de niche écologique lorsqu’il est apparu en 1917 ou un domaine de tolérance vis-à-vis des principaux facteurs du milieu (définition de la niche écologique selon Hutchinson, applicables aussi bien aux espèces animales que végétales).
Au sens de la Convention de Rio, l’habitat désigne le lieu dans lequel un organisme ou une population existe à l’état naturel.

> La convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices (1979) définit que l'habitat d'une espèce est constitué de « toute zone à l'intérieur de l'aire de répartition d'une espèce migratrice qui offre les conditions de vie nécessaires à l'espèce en question » (article 1)

La Directive Habitats, en Europe, indique qu'un habitat est un concept théorique, synonyme d'écosystème comprenant :

Cette définition diffère de celle de biotope, qui regroupe l’ensemble des facteurs physiques caractérisant un milieu et servant de support à une biocénose.

> Une autre définition consiste à considérer l’habitat comme un emplacement particulier où se rencontre une espèce donnée (en quelque sorte l’adresse de l’être vivant, animal ou végétal) qui y trouve l’espace, les ressources et les conditions nécessaires pour remplir son cycle de vie. L’habitat d’une espèce est considéré comme l’aire géographique de sa distribution, ou comme la localisation de sa présence, ou le milieu réel occupé, ce qui est le plus usité et le plus réaliste. Un habitat est donc un ensemble associant un milieu (le biotope, caractérisé par les conditions climatiques, les propriétés physiques et chimiques du sol…) et une communauté d’êtres vivants.Les scientifiques utilisent la notion d’habitat dans une perspective de classification.

> Les différentes unités de l’habitat, appelées « patch » dans la littérature anglaise, se caractérisent par des tailles et des formes différentes.

  • La forme des unités est déterminée par la variation du périmètre et par de nombreux facteurs écologiques comme la topographie (montagnes, rivières, éruptions), des processus climatiques (tempêtes, avalanches, inondations), d'érosions (vents, eaux) mais aussi les activités humaines.
  • L'élongation d'une unité est le premier trait d'une unité d'habitat. Elle se mesure par le rapport de la longueur sur la largeur du rectangle qui inclut l'ensemble de l'unité. Ce trait augmente le périmètre d'une unité d'habitat et donc, les interactions avec les zones environnantes. L'effet peut être négatif (absence d'effet tampon pour les espèces sensibles ou exigeantes, dépendant strictement de facteurs écologiques propres à l'habitat) comme il peut être positif (effet d'écotone ou de lisière favorable aux espèces typiques des lisières ou qui utilisent à la fois l'unité d'habitats et le milieu environnant). La zone intérieure ou zone noyau d'une unité d'habitat, mesurée par exemple par la surface du plus large cercle qu'il est possible de placer au coeur de l'unité d'habitat, ainsi que son périmètre sont donc aussi deux des traits caractéristiques majeurs.

Un habitat est résistant s’il est capable de tolérer une pression sans que celle-ci engendre de changements dans ses caractéristiques biotiques et abiotiques.

Un habitat est résilient lorsqu’il faut du temps afin qu’il puisse retourner à son état initial après que la pression exercée sur lui ait disparu. La sensibilité d’un habitat est une combinaison de ces deux paramètres, avec une valeur finale dépendant de la valeur de la résistance et de la résilience à chaque pression. Les valeurs de la résistance et de la résilience sont fondées sur une gamme de critères incluant la sensibilité des espèces ingénieures, structurantes, caractéristiques, du type de substrat et des caractéristiques biologique de la communauté.

♦ Équivalent étranger : Habitat.

Habitat agro-pastoral

♦ Ensemble des végétations herbacées ou frutescentes des pelouses, des prés, des prairies, des garrigues et des landes, souvent associé aux activités pastorales.
♦ Équivalent étranger : Agro-pastoral habitat.

Habitat benthique

♦ Habitat à l'interface eau-sédiment (= interface eau-lithosphère) d'un écosystème aquatique, quelle qu'en soit la profondeur. Habitat composé d'organismes vivants libres (vagiles) sur le fond ou fixés (sessiles).
Équivalent étranger : Benthic habitat.

Habitat biogénique

♦ ♦ Habitat d'origine naturelle.
Équivalent étranger : Biogenic habitat.

Habitat critique

♦ Habitat de pêche nécessaire pour la production de ressources données. Il peut s’agir
d’alevinières (par exemple mangroves et herbiers marins), ou de frayères (par exemple
situation géographique particulière dans l’océan où les poissons se rassemblent pour se
reproduire).
♦ Équivalent étranger : Critical habitat.

Habitat d’espèce

♦ Milieu défini par ses facteurs abiotiques et biotiques spécifiques où vit l'espèce à l'un des stades de son cycle biologique.
♦ Équivalent étranger : Habitat for species.

Habitat élémentaire

♦ Concerne un type particulier d'association végétale.
♦ Équivalent étranger : Elementary habitat.

Habitat générique

♦ Grand type d‟habitats, comme les forêts humides, par exemple.
♦ Équivalent étranger : Generic habitat.

Habitat naturel

♦ Zone terrestre ou aquatique se distinguant par ses caractéristiques géographiques, abiotiques et biotiques, qu'elles soient entièrement naturelles ou semi-naturelles. Un habitat ne se réduit pas à sa seule végétation. Celle-ci n'en est qu'une composante qui, par son caractère intégrateur, est considérée comme un bon indicateur de définition.
♦ Équivalent étranger : Natural habitat.

Habitat néritique

♦ Habitat de la zone marine peu profonde, situé au-dessus de la plateforme continentale. Par extension, ce vocable qualifie tout organisme ou formation qui se trouve dans cette zone.
♦ Équivalent étranger : Neritic habitat.

Habitat océanique

♦ 1. Habitat (au sens hydrologique) correspondant à la couche d'eau qui recouvre une partie du globe terrestre.
   2. Habitat (au sens géophysique) correspondant aux régions où cette couche d'eau épaisse de plusieurs kilomètres recouvre des régions où la croûte terrestre est formée de basaltes ou de matériaux apparentés et non pas de matériaux continentaux (granites...). Les mers épicontinentales ne font donc pas partie de l'océan au sens géophysique du terme.
♦ Équivalent étranger : Oceanic habitat.

Habitat sensible

♦ Habitat dont l’état de conservation, notamment en ce qui concerne l’étendue et la condition (structure et fonction) de ses composantes biotiques et abiotiques, pâtit des pressions exercées par les activités humaines (Règlement 2019/1241 du Parlement  Européen et du Conseil du 20 juin 2019 relatif à la conservation des ressources halieutiques et à la protection des écosystèmes marins par des mesures techniques).
♦ Équivalent étranger : Sensitive habitat.

Habitats des tortues marines

♦ Les tortues marines, quelle que soit l’espèce, ont un cycle de vie complexe comportant, selonles classes d’âges, des séjours plus ou moins longs dans des biocénoses différentes, des écosystèmes parfois néritiques, parfois benthiques et, pour les femelles adultes et les premiers stades reproductifs (oeufs, embryons, tortues nouveau-nées), des étendues terrestres sableuses ou non. Au cours de l'ontogenèse d'un individu, selon son espèce et sa population, seront occupés des habitats très différents, côtiers ou de pleine mer. Une tortue changera d’habitat au cours de son cycle de vie, mais aussi parfois également au cours du rythme nycthéméral.

habitats des tortues marinesLocalisation des différents habitats côtiers et pélagiques des tortues marines.

Habitats de reproduction - Breeding stations
Ces habitats se compose  d’un habitat d’accouplement, d’un habitat de nidification et d’un habitat du développement embryonnaire.

Habitat ou aire d’accouplement - Mating habitat
La Luth exceptée, les espèces s’accouplent le long d’un corridor migratoire ou dans un habitat d’alimentation, mais le plus souvent très près des côtes et d’une plage de ponte, donc potentiellement dans des zones littorales peu profondes.

Habitat de nidification, site ou plage de ponte - Nesting habitat, nesting beach, chelonery
Il s’agit de toute surface terrestre côtière où au moins une femelle d’une espèce quelconque a pondu dans des temps historiques. Bien qu’il ne soit pas tout à fait élucidé pourquoi certaines plages et pas d’autres sont utilisées par les tortues marines pour déposer des oeufs et d’autres ne le sont pas, l’habitat de nidification doit cependant répondre à un certain nombre de facteurs et à plusieurs exigences minimales. Le site doit être facilement accessible depuis l’océan ; ce critère sera différent pour une Luth femelle et pour une Tortue imbriquée femelle. La première évitera les rochers pouvant facilement blesser son corps dépourvu d’écailles et de plaques cornées. A l’inverse, la seconde, carapaçonnée dans une armure, n’hésitera pas à passer de coupants beachrocks. Théoriquement, le nid doit pouvoir être creusé en un endroit non inondable aux marées hautes, et le substrat avoir une cohésion de grains permettant une construction solide d’un puits et d’une chambre d’incubation. Le substrat, le plus souvent un sable fin, doit être tel qui facilite la diffusion des gaz, ne pas trop retenir l’humidité et avoir des températures propices à un bon développement embryonnaire.
Hearth (1980) utilise le mot chelonery (cheloneries au pluriel) pour désigner un habitat de nidification des tortues marines. Ce mot n’a pas été repris par la suite. Les Anglosaxons emploient plutôt le mot « rookery » qui peut être franciser en rookerie.

Habitat de développement embryonnaire - Embryonic development habitat
Une fois le site choisi, la femelle creuse un puits cylindrique avec un travail alterné des pattes postérieures. Le fond est élargi pour former une chambre où s’entassent les oeufs qu’elle pond.
Sa profondeur varie selon les espèces et la grandeur des pattes postérieures de la femelle, de 30 à environ 80 cm. Une forte marée peut diminuer cette profondeur par l’érosion de la couche sableuse ou, à l’inverse, une autre femelle installée à côté du nid, peut, en balayant apporter du sable par-dessus. L’habitat d’incubation dans lequel les oeufs se développent doit présenter un environnement relativement humide mais pas trop, peu salin et bien ventilé.

Habitat interponte - Internesting habitat
Une femelle pond plusieurs fois par saison. Entre deux montées à terre, les femelles d’une même espèce sont généralement résidentes aux abords plus ou moins proches du ou des sites où elles déposent leurs oeufs. Cet habitat d’interponte peut être proche des côtes, à moins de 20 km (sauf pour Natator depressus pour laquelle il est de l’ordre de 60 km) et nécessiter de lui garder son intégrité, surtout s’il est proche d’un port marchand avec un trafic dangereux de navires, d’une agglomération ou d’une industrie polluante.

Habitat de frénésie - Frenzy habitat
Après la course vers la mer depuis l’orifice du puits du nid et après avoir quitté la plage de naissance (habitat de nidification) et après leur entrée souvent violente dans les vagues, les tortues nouveau-nées vont s’éloigner des côtes en nageant rapidement vers le large durant une « période frénétique » (frenzy period), à contre-courant, pendant environ 24 heures.
Après ce temps d’agitation, les jeunes tortues effectuent un minimum de mouvements, résident généralement dans un habitat pouponnière, dans des eaux océaniques profondes (post-frenzy period) où elles restent pendant plusieurs années.

Habitat pouponnière - Nursery habitat
La migration passive pélagique est encore mal connue chez la plupart des espèces où les jeunes tortues se laisseraient dériver au gré des courants pendant un laps de temps appelé « années perdues » (lost years) ou « décade perdue ». Les très jeunes Chelonia mydas et Caretta caretta trouvent les habitats des Sargasses attrayants, mais les deux espèces y occupent des micro-habitats différents. Les petites tortues se laisseraient parfois porter en surface dans les communautés de Sargasses pour un basking thermorégulateur leur permettant une efficacité digestive améliorée et une meilleure synthèse de la vitamine D.

Habitat de croissance ou de développement - Developmental habitat
Il s’agit d’un lieu sous-marin unique ou une série d’habitats de résidence où les jeunes tortues et les subadultes passent et séjournent au fur et à mesure de leur croissance jusqu’à la taille adulte. La croissance est lente pour certaines espèces et le séjour dans un habitat de développement peut donc durer parfois plusieurs dizaines d’années.

Habitat alimentaire - Forage habitat, foraging habitat, feeding habitat
L’habitat alimentaire consiste en une zone côtière ou offshore où les tortues marines, sexuellement immatures ou matures, se nourrissent, parfois de façon grégaire. Les herbiers tropicaux, les récifs coralliens et les estuaires sédimenteux sont souvent des aires alimentaires.
Les tortues adultes passent la majeure partie de leur vie dans un habitat d’alimentation réservé aux adultes, rarement avec des immatures.

Habitat de repos marin - Resting habitat
Près des côtes, les tortues marines, entre des périodes d’activité, peuvent se poser sur le fond, parfois une partie du corps entrée dans une cavité rocheuse, et y rester entre deux remontées en surface pour  respirer et chercher ensuite de la nourriture à diverses profondeurs.

Habitat d’hivernage - Hibernacula habitat
Il s’agit ici d’une léthargie hivernale et non d’hibernation véritable. L’engourdissement d’une tortue, habituellement sur un fonds sableux ou vaseux, arrive lors d’une diminution importante de la température de l’eau de mer. Un seuil de température pour l’entrée en dormance est supposé être juste en dessous de 15 °C. Les tortues dormantes sont souvent enfouies dans des sédiments, recouvertes de boue. En état d’endormissement léger et anaérobique, elles doivent cependant remonter (de nuit semble-t-il) pour respirer, ce qui démontre que ce n’est pas une hibernation profonde comme chez les tortues palustres.

Habitat de prélassement solaire - Basking habitat
Le mot américain basking, utilisé quasi-exclusivement pour les phoques, les tortues palustres et Chelonia mydas, peut se traduire en français par lézarder au soleil, se prélasser au soleil.

Habitats pélagique et allopélagique - Pelagic and allopelagic habitats
Les tortues marines font partie du necton et peuvent, pour toutes les espèces, avoir au cours de leur cycle vital, un habitat pélagique, c’est-à-dire le milieu océanique de pleine eau.

Habitat [station] de nettoyage  - Turtle cleaning station
Certaines espèces (Chelonia mydas, Caretta caretta…) ont parfois un endroit privilégié d’un récif, dépourvu de prédateurs et de violents mouvements d’eau où elles peuvent, de façon intentionnelle, se reposer et se faire nettoyer par des poissons ou des Crustacés. Au-delà de ce rôle de nettoyage, les stations auraient également pour les tortues une fonction anti-stress et supprimeraient les effets négatifs des parasites sur la santé.

Habitat de migration - Migration habitat
La plupart des tortues nouveau-nées, après la période de frénésie, entreprennent une migration principalement passive, dérivant dans un habitat pélagique, entrainées au sein des systèmes de gyres océaniques. Après un certain nombre d’années, ces juvéniles gagnent les habitats démersaux de croissance des zones tropicales et tempérées. Les juvéniles de certaines populations des zones tempérées effectuent des migrations saisonnières vers les zones d’alimentation situées à des latitudes supérieures en été et à des latitudes inférieures en hiver.
Les migrations se font ensuite en sens inverse, avec des déplacements parfois transocéaniques d’un habitat de naissance vers une succession d’habitats de croissance. On comprend donc pourquoi, en raison de ces habitudes migratoires et d’habitats variés, parfois géographiquement très  distants, la conservation des tortues marines a besoin d’une coopération internationale.
Il existe parfois des corridors océaniques de migration chez les tortues marines. Les migrations de longue distance des adultes permettent une liaison entre habitats de reproduction (accouplement, nidification) et habitats d’alimentation, parfois en utilisant le champ magnétique terrestre.

Texte rédigé par Jacques FRETEY


♦ Équivalent étranger : Marine turtle habitats.

Habitats sources et habitats puits

♦ Les habitats sources sont des zones où les populations d'une espèce donnée présentent un rapport positif entre les naissances et les morts, et constituent donc des sources d'individus migrateurs. Les habitats puits, au contraire, présentent un rapport négatif entre les naissances et les morts et dépendent de l'immigration en provenance des habitats sources.
♦ Équivalent étranger : Sink and source habitats.

Habituation

♦ Comportement qui se traduit par une diminution de la réponse à un stimulus quand ce dernier est répété régulièrement sans qu'un avantage ou une sanction n'en résulte. Ce terme est utilisé en synonymie avec celui d'accoutumance.
♦ Équivalent étranger : Habituation.