Geography

"Using the right word, the right idea, the right concept, with the most commonly accepted definition, or even better, with the best accepted and understood definition, can sometimes be a feat...”

Patrick Triplet

> With this quote, we wish to pay tribute to the colosal work of this biologist, and doctor of ecology whose great oeuvre, Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature (The Encyclopaedic Dictionary of Biological Diversity and Nature Conservation) ─ compiled over the course of more than ten years ─ is the basis of many of the definitions found in this glossary. Indeed, it is by using a language with precise words and clearly defined concepts that everyone and anyone can approach and understand fields of study that may not necessarily be within their own expertise.

This glossary of over 6,000 definitions, written in French with corresponding English translations, is here to help you. It covers the complementary fields of Geography, Ecology, and Economics, without forgetting a small detour into the world of Finance, which of course regulates a large part of our existence.

Travelling from one definition to another, this glossary invites you to explore the rich world of conservation and to understand its mechanisms and challenges.

We wish you all : "Happy reading and a safe journey through our world".

Anthropocène

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Term Definition
Anthropocène

♦ Dit également « Âge de l’Homme », il s’agit d’une nouvelle époque géologique, qui est considérée comme ayant débuté au milieu du XXème siècle. Elle succèderait à l'Holocène, époque géologique qui a commencé il y a 11 700 ans avec la fin de la dernière glaciation.
L’Anthropocène désigne le dérèglement de la biosphère causé par l’explosion des flux de matière et d’énergie liée aux activités et à la démographie. Elle correspond à une époque géologique, dominée par l’Humanité, ses animaux domestiques et ses plantes cultivées. À la différence des périodes géologiques antérieures où les changements ont été induits par des catastrophes et événements naturels, l’être humain, au coeur de l’Anthropocène, est le principal moteur du changement actuel.

> Une autre des dates de début de l’Anthropocène les plus communément citées correspond à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle, comme proposé par Paul Crutzen (2002) météorologue et chimiste hollandais, prix Nobel de chimie en 1995, qui fait débuter cette nouvelle époque avec la Révolution industrielle du XIXème siècle, en raison du fait que l'Holocène était terminé en conséquence des activités humaines. C’est bien à partir de la fin du XVIIIème siècle que l’on note le début d’une augmentation de la concentration atmosphérique de CO2 et de méthane. Cela correspond au brevetage de la machine à vapeur par James Watt en 1784 et à l’entrée dans la première révolution industrielle. En Europe, cette période marque la transition d’une croissance démographique lente, d’une société agricole et de l’utilisation d’une énergie provenant principalement de la force des muscles des humains et de la combustion du bois à une croissance démographique rapide, une société urbaine et tournée vers l’industrie transformant les énergies fossiles.

> Pour Nielsen (2021), l’analyse des données montrerait que l’Anthropocène n’est pas une ère géologique récente et aucun élément ne permettrait de penser à une accélération des événements autour de 1950, comme cela est souvent défini. Cependant, plus récemment, ce terme a été utilisé dans différentes interprétations conceptuelles incluant les sciences sociales et environnementales. La pression anthropogénique est définie sur la base de critères qui caractérisent les impacts récents, directs et visibles (pollutions, infrastructures…). Des spécialistes des sols proposent que des sols anthropogéniques soient aussi vieux que 2 000 ans, en raison des modifications qui ont été apportées sur les plans physiques, chimiques et biologiques, marquant ainsi le début de l’ère à une époque bien plus lointaine. En écologie, le concept d’Anthropocène se fonde sur les habitats dominés par les êtres humains et sur les néo-écosystèmes.

> L’année 1610 qui est promue par Lewis et Maslin (2015, 2018) comme date de début officiel de l’Anthropocène. Selon ces auteurs, le XVIIème siècle est marqué par des traces visibles de la connexion de continents et d’océans jusqu’alors séparés, et donc par un échange d’espèces à travers le monde. Cet « échange colombien » (terme inventé par Crosby (2003) pour qualifier les échanges entre Ancien et Nouveau Continents survenus à la suite de la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492) est bien identifié dans les observations stratigraphiques et matériaux archéologiques. Lewis et Maslin (2015, 2018) utilisent donc la valeur minimale de CO2 de cette période enregistrée dans la carotte de glace de Law Dome, soit en 1610, pour donner une date de début de l’Anthropocène.
Cela correspond à la période la plus froide du petit âge glaciaire. L’année 1610 est donc bien une date de point de bascule où les faunes et flores de plusieurs continents jusqu’alors séparées se sont mélangées, mais aussi où le CO2 a atteint un niveau très bas et où les températures ont été particulièrement basses.

> Cependant sa date précise de commencement fait encore l’objet de discussions. Certains chercheurs suggèrent que l’influence de l’Humanité sur la planète remonte à 3 000 ans, époque des chasseurs cueilleurs, des agriculteurs et des éleveurs.
Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale sont marqués par un essor démographique, une croissance économique et des changements environnementaux majeurs. Cette période est généralement qualifiée de « grande accélération » (voir Steffen et al., 2007). Elle se caractérise par plusieurs aspects : une augmentation majeure des émissions de CO2 depuis l’ère préindustrielle, la démocratisation de l’automobile, une intensification agricole avec une utilisation importante d’engrais chimiques et un phénomène de mondialisation (Zalasiewicz et al. 2015).

> La décennie des années 1960 a été également proposée comme point de départ de l’Anthropocène. C’est plus précisément l’année 1964, année de pic de retombées de radionucléides, qui a été proposée par plusieurs auteurs. Pour Lewis et Maslin (2018), ces retombées de radionucléides sont enregistrées dans de nombreux dépôts partout sur Terre et seront probablement présentes pendant des millions d’années. Lewis et Maslin (2018) considèrent qu’elles coïncident bien avec la grande accélération et ils s’opposent donc à Zalasiewicz et al. (2015) ou McNeill et Engelke (2016), pour lesquels la grande accélération débute plutôt dans les années 1940-1950.

♦ Équivalent étranger : Anthropocene.