♦ En 1917, Grinnell définit la niche comme l’ensemble des habitats nécessaires à une espèce qui existent dans son aire de distribution (notion de niche géographique et suprapopulationnelle). En 1927, Elton introduit dans le concept de niche les relations que les organismes entretiennent avec leur nourriture et leurs ennemis (compétition, prédation, parasitisme), (notion de niche fonctionnelle et populationnelle).
> En 1957, Hutchinson conçoit et modélise la niche écologique comme un hypervolume à n dimensions (notion de niche fonctionnelle, populationnelle et modélisée). Par exemple, la niche d’une essence forestière peut être représentée par les axes suivants : réserve utile du sol, pH, richesse en azote, précipitations annuelles, température, nombre de parasites défoliateurs, nombre d’insectes pollinisateurs...
Les axes définissant une niche écologique sont extrêmement nombreux et on ne peut pas tous les atteindre. Ainsi, on arrive à l’idée que la niche écologique concerne non seulement l’habitat d’une espèce, mais également ses relations avec les autres êtres vivants (parasitisme, prédation, compétition, associations...) ce que certains auteurs appellent son “métier”. On peut donc définir que la niche écologique est l’ensemble des paramètres qui caractérisent les exigences écologiques (climatiques, alimentaires, reproductives…) propres à une espèce vivante et qui la différencient des espèces voisines d’un même peuplement. Ces différents paramètres permettent à une espèce de former des populations viables. Le concept de niche écologique définit le rôle et la place d’un organisme dans le fonctionnement d’un écosystème. Hutchinson la définit comme l’ensemble des conditions dans lequel vit et se maintient une population (Hutchinson 1957). Il s’agit donc d’un hypervolume à « n » dimensions correspondant à la niche potentielle ou optimale d’une espèce. La niche réelle est plus restreinte par suite des interactions biotiques et abiotiques entre la population considérée et les autres populations locales.
> La niche représente la fonction qu’exerce une espèce dans un écosystème, où elle vit, ce qu’elle mange, son activité saisonnière. Elle est donc la place potentielle ou le rôle dans un écosystème donné dans lequel les espèces peuvent ou non avoir évolué. Niche écologique et habitat sont donc différents. Les préférences d’une espèce seront différentes selon que l’espèce est isolée ou doit cohabiter avec d’autres espèces.
- Une niche écologique est dite potentielle (ou fondamentale) quand elle est représentée par l’ensemble des conditions de milieu nécessaires à l’espèce en l’absence de toute pression venant d’autres espèces. Elle correspond à l’expansion maximale que l’espèce peut atteindre.
- Une niche écologique est dite réelle (ou réalisée) quand elle correspond à la portion de la niche potentielle qui est réellement occupée dans le biotope. Il faut donc pour cela que les conditions écologiques soient telles qu’une espèce, en compétition avec d’autres, puisse former des populations viables, ce qui veut dire également que la présence de compétiteurs rend une partie de la niche écologique inaccessible à une espèce donnée.
Deux espèces ayant les mêmes besoins, la même niche, ne peuvent cohabiter et l’une est éliminée au bout d’un certain temps. Il s’agit du principe de Gause ou d’exclusion compétitive. Deux espèces qui cohabitent ont donc des niches réalisées différentes, au moins en partie. Un changement des facteurs écologiques peut conduire à la régression voire à la disparition d’une espèce :
- Parce que le nouvel environnement forme une niche écologique différente pour cette espèce
- Parce que les interactions compétitives avec les autres espèces sont modifiées.
♦ Équivalent étranger : Ecological niche.