Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Écologie

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Glossaires

Terme Définition
Utilisation confinée

♦ Toute opération faisant intervenir des organismes contrôlés par des barrières physiques qui peuvent être associées à des barrières chimiques ou biologiques et qui limitent le contact des organismes avec l'environnement receveur potentiel, y compris la population, ainsi que leur impact (Directives techniques internationales concernant la prévention des risques biotechnologiques du PNUE).
Toute opération au cours de laquelle des micro-organismes sont modifiés génétiquement ou ayant pour objet la culture, le stockage, l'utilisation, le transport, la destruction ou l'élimination desdits micro-organismes génétiquement modifiés et durant laquelle on recourt à des barrières physiques ou à l'association de barrières physiques, chimiques et/ou biologiques, pour limiter le contact des microorganismes avec la population et l'environnement. (Directive du Conseil 90/219/EEC sur l'utilisation confinée des micro-organismes génétiquement modifiés).
♦ Équivalent étranger : Contained use.

Utilisation de la terre

♦ Se réfère à l'utilisation d'une surface de terrain (agriculture, industrie, constructions résidentielles, nature).
♦ Équivalent étranger : Land use.

Utilisation durable

♦ Utilisation des éléments constitutifs de la diversité biologique d'une manière et à un rythme qui n'entraînent pas leur appauvrissement à long terme, et sauvegardent ainsi leur potentiel pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations présentes et futures.
♦ Équivalent étranger : Wise use.

Utilisation rationnelle des zones humides

♦ Maintien de leurs caractéristiques écologiques obtenu par la mise en œuvre d'approches par écosystème dans le contexte du développement durable. Selon la convention de Ramsar, cela concerne « le maintien des caractéristiques écologiques obtenu par la mise en oeuvre d'approches par écosystème dans le contexte du développement durable » (définition la plus récente, Résolution IX.1 Annexe A, 2005). La première définition, en 1987, était la suivante « utilisation durable des zones humides au bénéfice de l'humanité d'une manière qui soit compatible avec le maintien des propriétés naturelles de l'écosystème » (Recommandation 3.3)
♦ Équivalent étranger : Wetland wise use.

Utilité

♦ Mesure de la satisfaction acquise par un bien ou un service, et synonyme de bien-être.
♦ Équivalent étranger : Usefulness.

Vagabondage

♦ Présence inattendue d'oiseaux en dehors de leur aire de répartition ou de leur voie de migration usuelle. Certains vagabondages proviennent de migration inverse, lorsque les oiseaux (souvent des juvéniles) migrent dans une direction opposée.
♦ Équivalent étranger : Vagrancy.

Vagile

♦ Aptitude d'invertébrés marins peu mobiles à se déplacer en rampant à la surface du substrat.
♦ Équivalent étranger : Vagile.

Valence écologique

♦ La valence écologique traduit les limites de tolérance d'une espèce vis-à-vis d'un facteur écologique donné. Une espèce est dite à forte valence écologique (euryèce) lorsqu'elle supporte une grande amplitude de variation de ce facteur, et de faible valence écologique (sténoèce) si elle présente une faible amplitude au facteur.
La valence écologique est donc la capacité de cette espèce à peupler des milieux différents caractérisés par des variations plus ou moins grandes des facteurs écologiques.
♦ Synonyme : Amplitude écologique.
♦ Équivalent étranger : Ecological valency.

Valeur adaptative ou sélective

♦ 1. Capacité d'un individu à produire des descendants matures (viables et reproducteurs), relativement aux autres individus de la même population et au même moment. Elle représente l’espérance de la contribution relative aux générations ultérieures d’une classe (allèle, génotype, classe phénotypique d’individus). Elle est estimée, suivant les situations, par une ou plusieurs composantes (survie, fertilité, nombre de descendants à la génération suivante, etc.) associées à la classe considérée (fitness en anglais). En génétique végétale, l’entité sur laquelle on réalise une mesure peut être un mélange d’individus, par exemple l’ensemble des individus cultivés sur une même parcelle ; dans ce cas, la valeur phénotypique peut se définir à l’échelle de la parcelle : elle représente en fait une moyenne de valeurs phénotypiques individuelles.

   2. Contribution d'un gène ou d'un génotype à la génération suivante, relativement à la contribution des autres génotypes de la même population et au même moment.
Cette idée centrale dans la théorie de l'évolution peut être définie en fonction du génotype ou du phénotype. Dans l'un ou l'autre cas, elle décrit la possibilité à la fois de survivre et de se reproduire et est équivalente à la contribution moyenne au pool génétique de la génération future qui est constitué par un individu moyen d'un génotype ou d'un phénotype spécifié.
La fitness d'un organisme (et donc d'une population) se définit par sa propriété à survivre ainsi que par sa fréquence de reproduction (le taux moyen de descendants par unité de temps ou en termes absolus). Plus simplement, la fitness d'un organisme est définie par le nombre des descendants, nombre lui-même influencé par la probabilité de survie de ces organismes. La fitness est une propriété qui dépend de l'environnement. La fitness n’est souvent pas accessible directement et on utilise des mesures indirectes de celle-ci.

♦ Équivalent étranger : Fitness.

Valeur d’usage

♦ Elle est estimée à partir de l'utilisation qui est faite de la biodiversité. On peut les classer en deux catégories :

  1. Les Valeurs d'usage direct >> Les bénéfices tirés de la production de denrées alimentaire, de la consommation sous forme de chasse, de la cueillette, de la pêche, de la fourniture de matière première industrielle et pharmaceutique, ou de l'observation de la faune ou de la flore, par exemple.
  2. Les Valeurs d'usage indirect >> Les dérivées des fonctions écologiques : par exemple épuration des eaux, régulation des cycles biogéochimiques

> Les ressources de la biodiversité sont utilisées dans la production et la consommation de pratiquement tous les biens privés de consommation. Les plus notables sont les produits du bois, les produits forestiers autres que le bois, les produits de la nature et les produits de la pêche. La consommation directe des produits de la biodiversité peut avoir lieu sur place ou non et les marchés correspondants peuvent avoir une portée à la fois locale et mondiale. L'évaluation des utilisations directes peut s'effectuer rapidement à partir des données concernant les échanges de biens privés du côté de l'offre et/ou de la demande. Cependant, il est parfois difficile d'obtenir des estimations exactes en raison des distorsions des échanges et du fait que, dans les pays en développement, ces produits relèvent souvent d'une économie de subsistance (non marchande). Les utilisations directes de la biodiversité sont souvent citées comme la première cause de dégradation de la biodiversité. La surexploitation ou les exploitations qui dépassent les niveaux de rendement durable sont responsables de grandes transformations des habitats et de l'extinction de certaines espèces.

> L'obtention d'un niveau viable de « consommation de la biodiversité » est une question complexe en raison de la nature essentielle de ces utilisations, des problèmes institutionnels posés par leur gestion (droits de propriété, par exemple) et des pressions des populations. Diverses valeurs d'usage direct de consommation de la biodiversité sont examinées ci-dessous.

  1. L'évaluation et l'appropriation des valeurs de biodiversité ne suffisent pas à fournir des incitations à la conservation de la biodiversité. Il faut utiliser des mécanismes d'appropriation permettant de répartir les avantages tirés de biodiversité entre ceux qui assument les coûts de la conservation. Ainsi, il arrive souvent que les recettes de l'écotourisme ne soient pas réalisées localement ou que les communautés qui résident à l'intérieur ou près d'aires protégées ne bénéficient d'aucun avantage financier ni d'aucune redevance. Dans l'un ou l'autre cas, les avantages tirés de la conservation (sous forme de loisirs et de valeurs de non-usage) ne profitent pratiquement pas à ceux qui en assument les coûts.
  2. Dans les valeurs d'usage direct autres que de consommation, les utilisations de la biodiversité sont différentes sur le plan qualitatif des utilisations de consommation car elles ne font pas intervenir de prélèvement direct des ressources. C'est pourquoi on parle aussi d'utilisations sans prélèvement. Celles-ci peuvent cependant dépasser le seuil de rendement durable ou les niveaux de capacité de charge.
  3. Le passage de nombreux touristes sur un site naturel peut en compromettre l'intégrité écologique. Dans ce cas, l'évaluation doit indiquer la nature et l'importance de la demande de tourisme écologique sous réserve que la capacité de charge du site visité ne soit pas dépassée. d. Les ressources de la biodiversité sont une source directe de valeurs autres que de consommation, qui proviennent de leurs attributs esthétiques et de la qualité de vie qu'elles apportent. Ces valeurs d'aménité sont bien établies dans les marchés de l'immobilier. Les données sur les prix et les techniques d'analyse hédoniste des caractéristiques des propriétés permettent d'isoler la valeur d'aménité attachée aux logements situés à proximité d'un site naturel tel qu'une forêt.

♦ Équivalent étranger : (In)direct Use value.

Valeur d’usage passif

♦ Voir : Valeur d'existence.
♦ Régroupe trois notions :

  • L’altruisme envers autrui qui fait que des écosystèmes sont conservés au motif que d’autres en tirent un bénéfice ; c’est la notion de valeur d’usage par procuration (Vicarious use value)
  • Laltruisme envers les descendants ou, plus généralement, les générations futures auxquelles il faut laisser en héritage des écosystèmes fonctionnels et utilisables (Bequest value)
  • L’altruisme envers les espèces non humaines auxquelles il est reconnu un droit à exister (Existence value).

♦ Équivalent étranger : Passive use value.

Valeur de conservation

♦ Voir : Valeur d'existence.
♦ Équivalent étranger : Conservation value.

Valeur de développement

♦ Valeur pour la société de la conversion des ressources environnementales en des utilisations de développement.
♦ Équivalent étranger : Development value.

Valeur de non usage

♦ Ne sont pas reflétées dans les prix de marché mais disposent d'une valeur religieuse, philosophique, morale, culturelle ou économique. Ce terme regroupe différents concepts :

  • Prix d'option qui mesure le consentement à payer pour la préservation d'un actif naturel en vue d'un usage futur probable ; il est comparable à une prime d'assurance
  • Valeur de legs qui est le consentement à payer ou à conserver afin de préserver un actif naturel en vue de son usage par les générations futures
  • Valeur d'existence qui mesure le consentement à payer sans anticiper un usage futur. Elle se mesure par les coûts de transports ou d'équipement acquittés par les consommateurs pour avoir accès à la diversité biologique. La méthode dite d'évaluation contingente consiste à demander aux individus ce qu'ils sont prêts à payer pour conserver un élément de la diversité biologique, espèce ou écosystème.

> Parmi les valeurs de non-usage ou d'usage passif, la littérature distingue finalement trois formes d'altruisme ou d'objets sur lesquels il s'exerce :

  • L'altruisme envers les contemporains >> On protège les écosystèmes au motif que d'autres en tirent un bénéfice ; c'est la notion de valeur d'usage par procuration (Vicarious use value)
  • L'altruisme envers les descendants >> Les générations futures doivent hériter d'écosystèmes fonctionnels et utilisables (Bequest value)
  • L'altruisme envers les espèces non humaines >> On peut leur reconnaître une certaine forme de droit moral à exister (Existence value au sens strict, parfois confondue avec la valeur intrinsèque qui relève plutôt d'une perspective non anthropocentrique).

Les résultats de plusieurs études d'évaluation indiquent que les valeurs de non-usage représentent la part la plus importante de la valeur économique totale des ressources biologiques. Par définition, les valeurs de non-usage ne laissent pas de traces d'ordre comportemental et ne peuvent donc être inventoriées par des méthodes économétriques à partir de données concernant la demande de biens ou de services environnementaux.
♦ Synonyme : Valeur hors consommation.
♦ Équivalent étranger : Non use value.

Valeur de nuisance

♦ Perte de bien-être en raison d'une nuisance. Le terme est généralement utilisé pour définir un nombre d'impacts comme le bruit, les odeurs, les déchets, une intrusion visuelle, et un non-confort perçu comme y étant associé.
♦ Équivalent étranger : Disamenity value.