Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Écologie

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Glossaires

Terme Définition
Géosystème

♦ Concept permettant d’analyser les combinaisons dynamiques de facteurs biotiques, abiotiques et anthropiques associés à un territoire. S’inscrivant dans une démarche systémique, il est utilisé en géographie pour étudier les interactions nature-sociétés dans une dimension à la fois temporelle et spatiale. 

> Il doit beaucoup à l’approche écosystémique qui a été développée dans les années 1930 par l’écologie scientifique et qui porte principalement sur les relations entre les espèces vivantes et leur biotope. Il en diffère par la prise en compte d’une échelle spatiale plus vaste puisqu’il permet d’étudier l’espace géographique à l’échelle des sous-ensembles régionaux. Il intègre également des facteurs plus diversifiés, parmi lesquels l’action de l’Homme, ainsi qu’une échelle de temps plus large.
En tant qu’outil conceptuel, le géosystème est apparu dans les années 1960 en Union soviétique à la faveur de la mise en valeur de vastes espaces faiblement peuplés. Il suppose une approche centrée sur les flux d’énergie et de matière, vivante ou minérale. Par l’analyse de relevés stationnels et leur mise en corrélation, le géosystème permet d’approcher un milieu sous trois angles complémentaires : dans sa structure spatiale, à la fois horizontale et verticale, dans son fonctionnement et dans ses changements d’états.
Le concept a été introduit en France à la fin des années 1960 dans le cadre d’une démarche de reconstruction de la géographie physique. Il repose sur l’analyse des interactions entre données géomorphologiques, climatologiques, hydrologiques, biogéographiques et pédologiques. De plus, par sa dimension systémique il ouvre la voie à la prise en compte de l’action anthropique, tant passée qu’actuelle.

> Si initialement le concept de milieu a permis d’approcher de façon globale la relation entre les hommes et leur lieu de vie, il a par la suite ouvert la voie à des études ne prenant en compte que les composantes bio-physiques considérées pour elles-mêmes. Par une quantification de paramètres très divers, l’analyse géosystémique permet la mise en évidence d’interactions entre facteurs ainsi que les dynamiques à l’oeuvre. Elle permet aussi d’identifier à l’intérieur d’un même géosystème des sous-ensembles emboîtés dont l’évolution conditionne la dynamique globale : les géofaciès et les géotopes.

  • Les premiers correspondent à des ensembles spatiaux physionomiquement et fonctionnellement homogènes de quelques centaines de mètres carrés : par exemple, si un versant correspond à un géosystème, les diverses unités paysagères qui le constituent peuvent être considérées comme des géofaciès.
  • Les seconds sont de toutes petites unités spatiales de quelques mètres carrés, comme un talus ou un creux humide au sein d’une des unités du versant.

Dans l’esprit du géosystème, un autre concept est actuellement proposé, celui d’anthroposystème. Visant également à prendre en compte les interactions entre systèmes naturels et sociaux dans la durée, il s’en démarque par une approche plus résolument centrée sur les sociétés humaines (extrait de : http://www.hypergeo.eu/spip.php?article404)

♦ Équivalent étranger : Geosystem.

Géotropisme

♦ Développement des végétaux dans le sens ou à l'opposé de la gravitation terrestre (racines avec un géotropisme positif, et parties aériennes avec un géotropisme négatif).
♦ Équivalent étranger : Geotropism.

Germe

♦ Synonyme de bactérie ou de tout micro-organisme pathogène qui provoque des maladies chez les autres organismes. Ces éléments sont présents dans les eaux usées, les déchets provenant de fermes, de lieux de baignade, de fruits de mer contaminés...
♦ Équivalent étranger : Germ.

Gestation

♦ Période de développement d’un jeune dans le corps de sa mère, jusqu’à la naissance.
♦ Équivalent étranger : Gestation.

Gestion

♦ Composante de la conservation qui est destinée à contrôler, orienter ou manipuler les populations floristiques ou faunistiques et leurs habitats (stratégie de gestion active) afin d’augmenter, de diminuer ou de stabiliser une population.

  • La gestion de la nature peut s’aborder par une approche par la richesse spécique (species richness approach) en améliorant les habitats afin d’améliorer les conditions d’existence du plus possible de populations.
  • La deuxième approche cible une ou un nombre réduit d’espèces (featured species approach). Elle consiste à fournir un habitat pour cette espèce ou ce nombre réduit d’espèces, après avoir identifié ses ou leurs besoins particuliers. Ce terme recouvre de nombreux domaines et de nombreuses spécialités toutes aussi importantes les unes que les autres pour assurer la bonne santé de la nature.

♦ Équivalent étranger : Management.

Gestion agricole en mosaïque

♦ Gestion conduite à l’échelle d’un paysage sur 150 à 650 ha, soit sur plusieurs exploitations, plutôt que sur une surface agricole composée d’une seule exploitation. Elle permet de prendre en compte la diversité des cultures et offre ainsi, théoriquement des habitats différents pour de nombreuses espèces végétales et animales.
♦ Équivalent étranger : Farmland mosaic management.

Gestion axée sur les ressources ciblées

♦ Terme forgé pour désigner la gestion halieutique classique qui consiste à faire porter les mesures de gestion essentiellement sur le stock de l’espèce ciblée.
♦ Équivalent étranger : Management based on targetted resources.

Gestion collaborative des ressources naturelles

♦ Se réfère aux arrangements pour la gestion qui sont négociés par de nombreuses parties prenantes et qui sont fondés sur un ensemble de droits et d'usages reconnus et acceptés par le plus grand nombre, et par le processus de partage du pouvoir entre les parties prenantes afin de prendre des décisions et d'exercer un contrôle sur l'utilisation des ressources.
♦ Équivalent étranger : Collaborative management of natural resources.

Gestion communautaire

♦ Vise à associer et impliquer les communautés locales dans les programmes locaux de conservation. Chaque catégorie d'acteurs (parties prenantes) peut intervenir dans les processus de prise de décision, qui repose sur une une libre circulation de l'information, une grande transparence et une responsabilisation des acteurs.
♦ Équivalent étranger : Community-based conservation (CBC).

Gestion communautaire des ressources naturelles

♦ 1. Un but politique établi de développement rural par lequel les communautés, définies par leurs frontières spatiales de juridiction et de responsabilité et par leur structure sociale intégrée et leurs intérêts communs, peuvent gérer leurs ressources naturelles de manière efficiente, équitable et durable.

♦  2. Gestion d'une ressource donnée (comme une forêt ou un pâturage) par un groupe bien défini d'utilisateurs ayant le pouvoir de réglementer son usage par ses membres ou des personnes extérieures.

> La gestion communautaire des ressources naturelles est de plus en plus valorisée comme pouvant apporter des solutions à des problèmes de conservation. Ses points forts sont liés, principalement en Afrique, à la menace d’une extinction de certaines espèces en raison de leur sur-exploitation et de l’incapacité des pouvoirs centraux à protéger la faune, à éviter les conflits entre les communautés rurales et les gestionnaires de la nature. Le principe de la gestion communautaire est de reformuler la conservation pour qu’elle serve au développement. Il se fonde sur la promotion des droits d’usage des ressources par les communautés locales et sur le fait que les populations locales ont le pouvoir de prendre des décisions en fonction des ressources locales afin d’encourager leur utilisation durable.

> La gestion communautaire durable de la faune sauvage est un processus social collectif par lequel les détenteurs de droits acceptent de chasser ou de pêcher dans une zone bien définie de manière à maintenir les populations animales à des niveaux stables durant plusieurs décennies. Pour parvenir à la mise en place d’une gestion communautaire durable de la faune sauvage, six principaux aspects sont à considérer. Ils sont axés sur la compréhension de l’environnement et des ressources qu’il contient, les droits des communautés, la gouvernance, la gestion et la réduction de la dépendance rurale des communautés vis-à-vis de l’utilisation des ressources naturelles.

  1. Compréhension de l’environnement et de ses usages
    Les communautés doivent connaître le niveau d’abondance de la faune, incluant les poissons, dans la zone où elles vivent, si les populations animales sont stables ou en déclin, et comment elles sont actuellement exploitées par la communauté.
  2. Dévolution des droits d’exclusion
    La gestion responsable repose sur la reconnaissance et le respect des droits des communautés sur leurs ressources.
  3. Gestion au niveau local par une autorité compétente
    Les communautés autonomisées sont le niveau d’organisation le plus approprié pour la gestion de la faune sauvage.
  4. La cohésion sociale pour gérer en tant communauté
    Travailler ensemble est essentiel.
  5. Systèmes de gouvernance efficaces
    Les communautés ont besoin de groupes de gouvernance reconnus.
  6. Des solutions durables à la croissance et aux aspirations grandissantes
    Produire des sources alternatives de nourriture et de revenus.

(extrait du programme de gestion durable de la faune sauvage FAO, CIFOR, CIRAD, WCS).

♦ Équivalent étranger : Communautary management of natural resources.

Gestion conservatoire

♦ Processus de gestion qui s'attache à définir les conditions de restauration et de conservation d'espèces et d'espaces naturels ou semi-naturels. La gestion conservatoire est fondée sur une analyse et une caractérisation fine des entités à gérer afin d'établir un état des lieux et un diagnostic préalable à toute décision ou réalisation technique.
♦ Équivalent étranger : Conservatory management.

Gestion cynégétique

♦ Désigne la gestion de la faune sauvage dans le cadre de la chasse. Cette gestion a pour objectif d'optimiser la production des espèces chassables (communément appelées gibier) sur un territoire, de sorte à assurer une exploitation durable du gibier sans perturber l’équilibre agrosylvo-cynégétique. Ce type de gestion favorise le développement de populations de gibier, tout en évitant les phénomènes de surpopulation qui pourraient nuire aux activités agricoles et sylvicoles, ou à la sécurité (accident de la route, maladies transmises par la faune).

La gestion cynégétique repose donc sur :

  • des actions de création, maintien et restauration des habitats naturels des espèces chassables et protégées pour favoriser leur reproduction et éviter l'incursion des animaux sur les routes, dans les champs, voire en ville ;
  • des prélèvements raisonnés des individus en fonction des effectifs des populations et des caractéristiques des individus (sexe, âge, état de santé) ;
  • le nourrissage, la mise en place de cultures dites à gibier et des apports en sel ;
  • l'introduction ou la réintroduction d'individus et d'espèces pour repeupler un milieu ou consolider une population ;
  • la création de réserves de chasse et de faune sauvage pour favoriser la reproduction et la tranquillité de la faune.

♦ Équivalent étranger : Game management.

Gestion de l’environnement

♦ La gestion de l'environnement s'apparente aux notions d'aménagement du territoire ou d'organisation de l'espace, tout en ayant une portée beaucoup plus vaste. Le terme de gestion a l'avantage d'être très extensif. On peut y inclure toutes les formes d'intervention dans l'environnement, qu'il s'agisse d'enquêtes, de recherches, d'élaboration de politiques, d'administration, de protection, de conservation, d'utilisation, d'éducation et de formation, ces interventions ayant pour finalité l'utilisation optimale d'un environnement donné dans la perspective d'un développement durable.
La notion de gestion de l'environnement inclut, dans son acception moderne, l'amélioration de la qualité de l'environnement qui n'est pas sans se répercuter sur la qualité de la vie humaine elle-même.
♦ Équivalent étranger : Management of the environment.

Gestion des ressources en propriété commune

♦ Gestion d'une ressource spécifique (comme une forêt ou un pâturage) par un groupe bien défini d'utilisateurs de la ressource sous l'autorité de régulation contrôlant son utilisation par ses membres et les étrangers.
♦ Équivalent étranger : Common property resource management.

Gestion des risques de catastrophe

♦ Processus de recours systématique aux directives, compétences opérationnelles, capacités et organisation administratives pour mettre en œuvre les politiques, stratégies et capacités de réponse appropriées en vue d'atténuer l'impact des aléas naturels et des risques de catastrophes environnementales et technologiques qui leur sont liés.
La gestion des risques de catastrophe a pour but d'éviter, d'atténuer ou de transférer les effets néfastes des risques par le biais d'activités et de mesures de prévention, d'atténuation et de préparation.
♦ Équivalent étranger : Disaster risk management.