♦ Appelé aussi réchauffement global ou planétaire, le changement climatique est un phénomène d'augmentation des températures moyennes des océans et de l'atmosphère, au niveau planétaire, depuis une soixantaine d'années, en raison de la libération dans l'atmosphère de gaz à effets de serre (GES), notamment du CO2 et du méthane, en résultat de la combustion d'énergies fossiles depuis le début de la révolution industrielle. L'ozone troposphérique est également considérée comme posant un problème.
> Le changement climatique se traduit par des sécheresses ou à l'inverse des pluies excessives, des ouragans, des épisodes de tempêtes, de manière plus fréquente qu'à la normale. Il entraîne également une élévation du niveau des mers en raison de la fonte des glaces (10 à 20 centimètres au cours du XXème siècle), une diminution importante des glaciers sur l'ensemble des chaînes montagneuses du globe, ainsi que des modifications des courants marins (Gulf Stream, El Niño), ce qui entraîne des déviations de la trajectoire des tempêtes tropicales et le déplacements des masses nuageuses. Une modification du circuit du Gulf Stream se traduit par des hivers plus rigoureux en Europe.
> Sur le plan de la faune, on constate des changements dans les habitudes migratoires (des populations d'oiseaux descendent moins vers le sud en raison des conditions d'hivernage améliorées dans le nord, ou conquièrent de nouveaux territoires de nidification ou en perdent). Le changement climatique a des effets importants sur les insectes. Ceux-ci sont à sang froid et leur température est sensiblement la même que celle de leur environnement. Une augmentation de la température peut donc avoir des conséquences importantes pour le comportement, la distribution, le développement, la survie et la reproduction des espèces, ce qui pourra par exemple favoriser la conquête de nouveau territoires par des espèces jusqu’ici limitées par les rigueurs climatiques.
> La flore réagit de même, avec des déplacements des limites d'aires de distribution vers le nord ou vers le sud en fonction de leurs exigences écologiques. Des espèces risquent de disparaître en raison des modifications profondes de leur environnement. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), 20-30 % des espèces seront exposées à un risque accru de disparition si la température augmente de 1,5 à 2,5 degrés. Si ce chiffre devait atteindre 3,5, le pourcentage grimperait à 40-70 %.
Le volume 1 Changements climatiques 2013 : les éléments scientifiques du cinquième rapport du GIEC publié en septembre 2013 fait les principaux constats :
- la température moyenne mondiale a augmenté de 0,85°C entre 1880 et 2012 ;
- la première décennie du XXIème siècle a été la plus chaude depuis 1850 ;
- la période 1983-2012 a probablement été la plus chaude depuis 1 400 ans. Les dix années les plus chaudes depuis 1850 ont eu lieu depuis 1997, 2005 et 2010, 2014 et 2015 étant les plus chaudes ;
- le niveau moyen des mers s’est élevé de 0,19 mètre au cours de la période 1901-2010. Il augmente de plus en plus vite : sur la période 1993-2010, la hausse du niveau des mers était deux fois plus rapide que sur la moyenne 1901-2010 ;
- les océans se sont réchauffés entre 1971 et 2010 jusqu’à 700 mètres de profondeur ;
- les 75 premiers mètres de profondeur se sont réchauffés de 0,11 C en moyenne par décennie sur cette période. Les mesures de salinité montrent que l’évaporation et les précipitations ont été modifiées, avec une distribution plus inégale.
L’une des conséquences de cette hausse des températures est l’élévation du niveau des mers, avec une augmentation moyenne de 26 centimètres à 98 centimètres d’ici à 2100 contre 18 à 59 centimètres dans le rapport du GIEC de 2007.
> Le changement climatique aura des impacts majeurs sur la sécurité alimentaire, accentuant la pauvreté en Afrique et en Amérique du Sud, avec une baisse des rendements de l’agriculture, une perte de biodiversité marine, et des pénuries d’eau :
- les rendements des grandes cultures pourraient perdre en moyenne 2 % par décennie sans réel effort d’adaptation, alors que, pour répondre à la demande mondiale, il faudrait en augmenter la production de 14 % par décennie ;
- l’extinction de certaines espèces marines, notamment au niveau des tropiques, aura des impacts sur la pêche locale, dont dépendent de nombreuses populations humaines ;
- des pénuries d’eau en Afrique, en Asie et en Australie.
Cette insécurité alimentaire couplée à l’augmentation des maladies liées à la contamination de l’eau et de la nourriture et à la hausse des vagues de chaleur aura des effets négatifs sur la santé, surtout dans les pays en développement.
> Le changement climatique entrainera l’extinction de nombreuses espèces, terrestres et marines, incapables de s’adapter aux changements rapides des écosystèmes et de se déplacer vers des climats plus propices. L’acidification des océans a déjà des impacts majeurs sur les écosystèmes marins des pôles et les massifs coralliens. La mortalité des arbres va aussi augmenter.
Le réchauffement climatique aura des implications particulièrement importantes sur les zones humides, particulièrement celles situées dans les zones arides qui sont plus sujettes à des vitesses élevées d’évapotranspiration, à la diminution et à une plus grande irrégularité des précipitations. La faune et la flore des zones humides seront progressivement sous pression au cours des deux prochains siècles.
> Au niveau des aires protégées, les plus menacées sont celles :
- de faible superficie ou isolées ;
- situées en altitude ;
- qui abritent des espèces rares et menacées et des habitats de faible étendue ;
- localisées à la limite de distribution latitudinale et longitudinale des espèces ;
- qui présentent des transitions limitées avec les milieux aménagés en périphérie ;
- qui ne sont pas connectées par des corridors écologiques ;
- abritant des espèces rares et menacées près de la côte ;
- comportant des zones humides, principalement là où elles sont rares et là où elles ne comportent que de rares sources d'eau ;
- servant de zone de reproduction, d'escale ou d'hivernage pour toute espèce considérée comme menacée par les changements climatiques ;
- menacées par l'élévation du niveau des océans et par une inondation qui pourrait avoir des conséquences sur les populations d'oiseaux d'eau ;
- situées dans une zone au niveau d'eau étroitement dépendant des précipitations et de l'évaporation, ce qui peut avoir des conséquences sur les oiseaux d'eau.
Au niveau de celles-ci, différentes actions doivent être menées pour contrebalancer le changement climatique :
- Sélection d’aires protégées redondantes
- Sélection d’aires protégées qui fournissent une diversité d’habitats
- les nouvelles aires protégées doivent être aussi grandes que possible et les réserves existantes doivent être étendues ;
- les aires protégées doivent présenter de grandes variations altitudinales et latitudinales ;
- les aires présentant une grande hétérogénéité topographique doivent être sélectionnées pour créer des aires protégées de telle sorte que les éléments climatiques, édaphiques et hydrologiques soient maximisés ;
- les transitions majeures entre les formations végétales doivent être situées au coeur des aires protégées de telle sorte que le mouvement de la végétation en dehors du périmètre de la réserve soit minimisé ;
- Les aires protégées côtières doivent augmenter les surfaces d’habitats pour anticiper l’élévation potentielle du niveau de la mer.
- Une flexibilité dans la gestion des zones tampons
- les zones tampons doivent être établies autour de aires protégées pour maximiser les options pour les régimes d’usage futurs liés au climat et à l’exploitation de la terre.
- Gestion de la connectivité du paysage
- des systèmes de corridors doivent être établis entre les aires protégées pour faciliter la dispersion entre les sites existants ;
- les aires protégées doivent être localisées à proximité les unes des autres et disposer des mêmes types d’habitats non protégés à proximité pour faciliter la dispersion ;
- renforcer le contrôle de certaines espèces peut s’avérer nécessaire pour assurer la dispersion des espèces en danger.
- Gestion pour la maintenance des habitats
- des perturbations naturelles comme le feu ou des interventions qui miment les perturbations naturelles doivent être gérées pour conserver la structure du paysage dans l’aire protégée, selon les changements climatiques ;
- des stress exogènes additionnels (pollutions, pestes, espèces exotiques) doivent être contrôlées et réduites pour facilter le plus haut niveau possible de résilience au sein des aires protégées ;
- la restauration des habitats et les mesures peuvent être nécessaires pour reconfigurer les aires protégées à de nouvelles conditions climatiques et à de nouvelles populations d’espèces.
♦ Équivalent étranger : Global warming.