♦ Importance des relations physiques entre les éléments du paysage terrestre (et marin) favorisant une gamme complète de processus naturels, comme la migration des espèces ou tout simplement les échanges entre sous-populations. Il s'agit également du degré avec lequel des processus naturels sont maintenus au travers des paysages. La connectivité est un paramètre qui mesure les processus par lesquels les sous-populations des organismes sont interconnectées dans une unité démographique fonctionnelle.
Elle inclut des facteurs comme les espèces cibles ayant accès aux habitats et aux ressources nécessaires pour accomplir le cycle de vie, la fragmentation des communautés et des systèmes écologiques et la capacité de toute cible à répondre aux changements environnementaux par la dispersion, la migration ou la recolonisation.
> Quatre types de connectivité sont généralement reconnus :
- La Connectivité des habitats qui est définie comme la mise en relation d'habitats favorables pour une ou plusieurs espèces
- La Connectivité paysagère qui est définie comme la connexion de type de couvertures végétales dans un paysage
- La Connectivité écologique qui est la connexion de processus écologiques au travers de paysages à différentes échelles ; les processus écologiques incluent les relations trophiques, les processus de perturbations, les flux de nutriments et les flux hydro-écologiques
- La Connectivité des processus naturels d'évolution qui garantit ceux-ci, y compris la diversification liée à l'évolution, la sélection naturelle et la différenciation génétique se produisant à grande échelle. Cette connectivité requiert le mouvement d'espèces sur de grandes distances, de grands pas de temps et la gestion des forces de sélection non naturelles.
> La Connectivité structurelle est équivalente à la continuité de l'habitat et se mesure par l'analyse de la structure du paysage, indépendamment des attributs des organismes. Cette définition est souvent utilisée dans le contexte de l'écologie des métapopulations.
La Connectivité fonctionnelle est la réponse des organismes aux éléments du paysage autres que les habitats. Cette définition est souvent utilisée dans le contexte de l'écologie des paysages.
On parle également de :
- Connectivité spatiale qui décrit le milieu et les liens structuraux entre les taches d'habitats
- Connectivité biologique qui prend en compte le comportement des espèces et leurs déplacements entre les taches d'habitats.
Les évaluations récentes de la connectivité visent à :
- Protéger des voies de migration spécifiques ou des corridors pour des espèces ou des groupes d'espèces
- Protéger ou augmenter la biodiversité d'un paysage ou d'une région
- Améliorer la résilience des communautés aux perturbations, en particulier au changement climatique
- Préserver les processus écologiques comme les flux de nutriments, les processus de perturbation et les relations trophiques
- Maintenir les processus d'évolution naturelle
- Mitiger les impacts des perturbations comme les transports, les autoroutes et les voies de chemin de fer.
> Définir les cibles correctes de connectivité est un exercice difficile, nécessitant de prendre en compte, soit les processus écologiques, soit les attributs des paysages, soit les espèces nécessaires pour la préservation de la biodiversité. Il est possible en réalité de prendre en compte un groupe d'espèces définissant au mieux la valeur de la biodiversité locale au sein d'un paysage à conserver.
Une deuxième solution est l'utilisation de l'approche par filtre grossier ou fin. Une approche plus récente consiste à prendre en compte des cibles relatives à l'intégrité des écosystèmes et à la conservation des processus écosystémiques, la résilience et la résistance.
Une étape cruciale dans une analyse de connectivité est de décider ce qui nécessite d'être connecté.
Les approches les plus courantes et complémentaires pour la faune et les végétaux sont de :
- Décrire les besoins en mouvement des différents groupes taxonomiques et les perturbations à ces besoins en utilisant un gradient de connectivité au travers d'un paysage
- Définir les aires centrales et les corridors ou les liens entre les aires centrales pour remplir les besoins des espèces focales.
Exemple de connectivité entre différentes entités paysagères
> En zones marines, la connectivité est définie comme étant la capacité avec laquelle des organismes peuvent se déplacer librement d’un site à un autre dans un paysage marin et à travers un réseau d’aires marines protégées (AMP), par dispersion ou par migration. La connectivité est le lien naturel entre des habitats marins qui se produit par l'intermédiaire de la dispersion des larves et des déplacements des individus adultes et juvéniles. Elle est horizontale, mais aussi verticale, ces deux connectivités étant un moyen d'exposer les organismes aux mécanismes leur permettant de se déplacer horizontalement et, plus localement, dans une colonne d'eau, de relier les communautés pélagiques, démersales et benthiques. La connectivité est un élément important pour assurer l'échange larvaire et la reconstitution de la biodiversité dans les zones endommagées par des agents naturels ou anthropiques. Il s'agit d'une propriété qui influence la structure, la diversité, la productivité, la dynamique et la résilience des écosystèmes marins en réinjectant et en déplaçant des organismes, des nutriments et de l'énergie entre les écosystèmes. La connectivité est plus évidente dans les flux spatiaux, car les écosystèmes marins conservent des liens solides avec les écosystèmes adjacents et distants par l'intermédiaire de la circulation des organismes aux états larvaire, juvénile et adulte qui traversent les limites des écosystèmes.
Les mesures de connectivité sont, par exemple :
- la distance moyenne au plus proche voisin ;
- la distance moyenne aux unités voisines ;
- l'isolement ou la proximité des unités d'habitat (rapport entre la distance et la densité) ;
- des mesures de la contagion.
♦ Équivalent étranger : Connectivity.