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« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Résilience

♦ Le mot résilience trouve son origine dans le mot latin resilio qui signifie « revenir en arrière ».
La résilience désigne en physique, la capacité d’un matériau à retrouver sa forme initiale après une déformation n’ayant pas dépassé les limites de sa flexibilité ou l’énergie nécessaire pour provoquer sa rupture. Initialement appropriée par la psychologie pour qualifier les personnes qui ne se laissent pas abattre, la notion passe ensuite dans le domaine de l’écologie pour s’appliquer à la capacité d’un organisme ou d’un système à surmonter les altérations de son environnement. En écologie, il se réfère à la capacité d’un écosystème à faire face au changement et à continuer à se développer.
La notion de résilience trouve son origine dans les travaux de Holling (1973) qui recherchait à différencier un système écologique qui se maintient dans des conditions d’équilibre ou de stabilité et une réponse de systèmes dynamiques qui sont soumis à un stress et changent de positionnement par rapport à leur stabilité.

> La définition la plus traditionnelle repose sur l’idée d’un système stable ; la résilience est alors mesurée comme le temps de retour à cet état stable. Une acception plus contemporaine, s’articule au contraire autour de l’idée d’équilibres pluriels : les écosystèmes y sont approchés comme des entités en état d’instabilité permanente, dans lesquelles le retour vers un état antérieur n’est qu’exceptionnel.

Pour des systèmes liés à des moyens d’existence, la résilience repose sur quatre piliers pour anticiper les enjeux de ces moyens d’existence et le potentiel de changement, minimiser l’impact des vulnérabilités actuelles, récupérer des impacts du passé ainsi que des vulnérabilités actuelles et rebondir après une situation complexe.

> La résilience est donc un concept avec des définitions écologiques, sociales et autres. En écologie, le terme est employé pour évoquer un organisme, une espèce (taxon) ou un écosystème capable de résister et de surmonter des perturbations majeures ou mineures (catastrophe naturelle, industrielle, etc.) pour retrouver un fonctionnement normal. La résilience est en général fonction de la diversité et de la complexité des écosystèmes et du patrimoine génétique des individus. Lorsque ce concept est utilisé pour un pays ou un territoire, il vise à évaluer la vulnérabilité sociale aux risques environnementaux et économique afin de renforcer sa robustesse face à des aléas extérieurs. Elle se fonde sur la stabilité des écosystèmes et sur la vitesse à laquelle cet écosystème retourne à un état stable après une perturbation. Le terme de récupération ou de résilience ingénieure a été remplacé par le concept plus large de résilience écologique, reconnaissant les multiples états stables et la capacité des systèmes à résister à des changements de régime et à maintenir leurs fonctions, par une réorganisation interne qualifiée de capacité adaptative.

Cette définition a l’intérêt de souligner la capacité des systèmes à intégrer les transformations. En sociologie et en psychologie, elle désigne la résistance à un traumatisme (ou une crise), le dépassement de cet événement puis la reconstruction de l’individu (ou de la société), ce qui ne s’apparente pas en général à un retour à la situation initiale. Enfin, la notion est également utilisée en économie où elle désigne la capacité des systèmes économiques et des individus à surmonter les épreuves économiques (chocs, crises, krachs)

Plus que la composition spécifique d’un écosystème qui fait l’objet des mesures de conservation, ce sont les fonctions écosystémiques qui doivent être résilientes pour que les services écosystémiques soient maintenus. La résilience est pour ces services l’ampleur avec laquelle une fonction écosystémique peut résister ou récupérer rapidement de perturbations, maintenant ainsi ses fonctions au-dessus d’un niveau socialement acceptable.

> Capacité d’un écosystème à recouvrer ses attributs structurels et fonctionnels après avoir subi une agression ou une perturbation. La stabilité de l’écosystème est sa capacité à maintenir sa trajectoire en dépit du stress, ce qui dénote d’un équilibre dynamique plus qu’une stase (état marqué par l’immobilité absolue, que l’on oppose au déroulement normal des processus).

Certains auteurs distinguent une mesure locale de la résilience (résilience mesurable = engineering resilience), qui serait fondée sur la vitesse de retour d’un système à un état stable) d’une mesure globale qui serait la résilience écologique à proprement parler.

La résilience implique le maintien ou la re-création d’écosystèmes viables pour accroître ou connecter les aires protégées. Un écosystème résilient résiste aux dégâts et récupère rapidement à des perturbations stochastiques comme les feux, les inondations, les tempêtes, ou à des activités humaines comme la déforestation et l’introduction d’espèces animales ou végétales.

Des perturbations d’une amplitude suffisante ou de longue durée peuvent profondément affecter un écosystème et peuvent le forcer à atteindre un niveau au-delà duquel un régime différent de processus et de structures va dominer. On peut dire qu’un système résilient reste sensible à un même type de perturbation mais a la capacité de récupérer rapidement d’un point de vue écologique et social en améliorant la capacité à apprendre et à s’adapter.

> Un écosystème résilient se remet d’une perturbation sans intervention humaine.
 La résilience englobe deux processus séparés :

  • la résistance (l’ampleur de la perturbation qui provoque un changement dans la structure) ;
  • la récupération (la vitesse de retour à la structure originale) qui sont fondamentalement différents mais rarement distingués.

Un écosystème résilient au climat devrait maintenir ses fonctions malgré les changements climatiques.

> Gérer un écosystème pour améliorer sa résilience se focalise sur les caractéristiques et les processus de ce système ainsi que sur la capacité de ses propriétés à faire face à des événements sociaux ou écologiques. Gérer pour la résilience consiste à maintenir une diversité de fonctions, afin que le système maintienne ses processus structurants selon une large gamme de conditions et d’augmenter sa capacité à s’adapter. Le point le plus important pour les êtres humains est de développer une gestion adaptative afin de réduire l’incertitude et de gérer activement pour éviter les seuils à partir desquels la résilience devrait se mettre en place.

> En 2015, le Stockholm Resilience Centre, un centre de recherche renommé sur les sciences de la résilience et de la durabilité, a formulé sept principes considérés comme cruciaux pour construire la résilience des systèmes socio-écologiques :

  1. Maintenir la diversité et la redondance
    Pour maximiser ses revenus, un agriculteur·ou une agricultrice ont intérêt à cultiver plusieurs variétés de légumes en assez grande quantité pour en récolter suffisamment, même en cas de maladie ou d’événements météorologiques inhabituels.
  2. Gérer la connectivité
    La connectivité peut à la fois renforcer et réduire la résilience des systèmes socio-écologiques et des services qu’ils fournissent. Les systèmes bien connectés peuvent surmonter les perturbations et s’en remettre plus rapidement, mais les systèmes trop connectés peuvent entraîner une propagation rapide des perturbations dans l’ensemble du système.
  3. Gérer les variables lentes et les rétroactions
    Dans un monde qui évolue rapidement, la gestion des variables lentes et des rétroactions est souvent cruciale pour que les systèmes socioécologiques continuent à produire des services écosystémiques essentiels. Si ces systèmes changent de « configuration », il peut être extrêmement difficile de faire machine arrière.
  4. Favoriser la réflexion sur les systèmes adaptatifs complexes
    Reconnaître que les systèmes socioécologiques sont fondés sur un réseau complexe et imprévisible de connexions et d’interdépendances est la première étape vers des actions de gestion susceptibles de favoriser la résilience.
  5. Encourager l’apprentissage
    L’apprentissage et l’expérimentation grâce à une gestion adaptative et collaborative constituent un mécanisme important pour renforcer la résilience des systèmes. Cela garantit que différents types et sources de connaissances sont valorisés et pris en compte lors de l’élaboration de solutions
  6. Élargir la participation
    Une participation large et efficace peut instaurer la confiance, créer une compréhension commune et révéler des perspectives qui n’auraient peut-être pas pu être acquises par le biais de processus scientifiques plus traditionnels. 
  7. Promouvoir des systèmes de gouvernance polycentriques
    Des structures de gouvernance bien connectées peuvent rapidement faire face aux changements et aux perturbations car ceux-ci sont pris en charge par les bonnes personnes au bon moment.

♦ Synonyme : Homéostasie.

♦ Équivalent étranger : Resilience.

Résilience d’un écosystème


Peut être définie comme la capacité d’un système à absorber une perturbation et à se réorganiser de telle sorte qu’il conserve sensiblement les mêmes fonctions, structure, identité et réponses à des atteintes. Elle ne doit pas être confondue avec la résilience ingénieur qui est décrite comme le temps nécessaire au retour à un équilibre local après une perturbation. La résilience d’un écosystème est une propriété dynamique du système qui change au cours du temps. Les actions de l’Homme conduisent souvent à une lente érosion de la résilience, qui n’est pas notée jusqu’à ce qu’une perturbation qui aurait été absorbée auparavant conduise à un changement vers un nouveau régime.
♦ Équivalent étranger : Ecosystem resilience.

Résilience spatiale

♦ Se définit comme la résilience écologique à des échelles spatiales plus grandes, au-delà des habitats locaux, ou par les façons dont une résilience à plus grande échelle agit sur la résilience locale et vice versa. La résilience spatiale peut également être considérée explicitement comme un arrangement spatial de différences dans les interactions parmi les élément internes et externes d’un système.
♦ Équivalent étranger : Spatial resilience.

Résistance

♦ Fait de concevoir les systèmes d'aires protégées de façon à supporter les contraintes et le changement et donc à maintenir leurs attributs structurels et fonctionnels, y compris les changements futurs tels que le réchauffement de la planète. Un système résistant est moins sensible aux perturbations, mais une fois affecté, récupère moins rapidement qu'un système résilient.
♦ Équivalent étranger : Resistance.

Résistance/récupération

♦ Tendance d’une fonction de provision d’un écosystème à rester stable face à une perturbation environnementale ou à retourner rapidement au niveau d’avant la perturbation. Quand plusieurs espèces accomplissent des fonctions similaires, présentant donc une forme de redondance dans leurs contributions aux processus écosystémiques, la résistance de la fonction de l’écosystème sera plus élevée si ces espèces montrent également des réponses différentes aux perturbations environnementales. Ceci conduit à l’effet d’assurance (insurance effect) de la biodiversité qui est démontré à la fois de manière empirique et théorique.
♦ Équivalent étranger : Resistance / recovery.

Résolution

♦ Expression formelle d'une opinion ou d'un souhait d'un corps gouvernemental ou d'une organisation internationale ou d'un accord international. La résolution n'est généralement pas à caractère obligatoire.
♦ Équivalent étranger : Resolution.

Responsabilisation

Fait d'être responsable, soumis à l'obligation de rendre compte, d'expliquer ou de justifier l'instauration d'un projet, ses résultats et ses échecs, et les ressources (matérielles, financières et humaines) consacrées à son fonctionnement.
Équivalent étranger : Responsabilisation.
Responsabilité

♦ Engagement lié à la justification des dépenses, décisions ou résultats de l'exercice du pouvoir et des fonctions officielles, y compris des fonctions déléguées à un groupe ou une personne. Dans le cas des responsables de programme, il s'agit de la responsabilité de démontrer aux parties prenantes qu'un programme est efficace et correspond aux résultats escomptés tout en répondant aux exigences juridiques et financières. Pour les organisations qui favorisent l'apprentissage, la responsabilité peut aussi se mesurer à la manière dont les cadres utilisent les résultats du suivi et de l'évaluation.
La responsabilité comporte également l'obligation de donner une image précise et juste de l'efficacité et des résultats des opérations. Elle concerne l'obligation qu'ont les partenaires du développement d'agir selon des attributions, rôles et prestations clairement définis et d'assurer un suivi, une évaluation et une information crédibles. On parle également de responsabilité axée sur les résultats (results-oriented accountability).
♦ Équivalent étranger : Accountability.

Ressource de substitution

♦ Ressource pouvant être employée à la place d’une autre.
♦ Équivalent étranger : Substitutable resource.

Ressources génétiques

♦ Matériel génétique d'origine végétale, animale ou microbienne contenant des unités fonctionnelles de l'hérédité et ayant une valeur effective ou potentielle. Les ressources génétiques intègrent donc les populations sauvages ou domestiques des différentes espèces animales, ainsi que les cultivars et variétés diverses pour les espèces végétales. On parle de souches, d'isolats, de populations ou de communautés dans les microbes.
♦ Équivalent étranger : Genetic resources.

Restauration

♦ La restauration est définie par Aronson et al. (1995) comme « la transformation intentionnelle d’un milieu pour y rétablir l’écosystème considéré comme indigène et historique. Le but de cette intervention est de revenir à la structure, la diversité et la dynamique de cet écosystème ». Le but est de rétablir l’intégrité biotique préexistante en termes de compositions spécifiques et de structure des communautés.
♦ Équivalent étranger : Restoration.

Restauration d’un habitat

♦ Ré-établissement d'un écosystème fonctionnel, en bonne santé et fonctionnant seul dans une localisation géographique donnée. La restauration d'un habitat consiste à supprimer les espèces végétales invasives et à réintroduire les espèces autochtones. Sans faire de jardinage, il s'agit de prendre les mesures techniques et pratiques appropriées.
La restauration d'un habitat suit quatre étapes :

♦ Équivalent étranger : Habitat restoration.

Restauration des paysages forestiers

♦ Approche intégrée qui vise à s'assurer que les forêts, les arbres et les fonctions qu'ils fournissent sont efficacement restaurés, conservés pour aider à sécuriser des moyens d'existence durables et l'intégrité écologique pour le futur. Elle ne vise pas à réétablir les forêts primitives ni à s'intéresser à un site, mais plutôt à des fonctions écosystémiques au niveau d'un paysage.
♦ Équivalent étranger : Restoration of forested landscapes.

Restauration du capital naturel

♦ Investissement dans le capital naturel pour améliorer la durabilité des écosystèmes naturels et gérés par l'Homme tout en contribuant au bien-être socio-économique des populations. Le capital naturel renouvelable, réapprovisionable et cultivé fournit des biens et services écosystémiques. La restauration du capital naturel inclut la restauration ou la réhabilitation des écosystèmes, des améliorations en profondeur du système de production, de l'utilisation des ressources biologiques ou du capital naturel non renouvelable et des efforts pour améliorer la sensibilisation du public envers l'importance du capital naturel.
♦ Équivalent étranger : Restoration of natural capital.

Restauration écologique

♦ Action intentionnelle qui initie ou accélère l'auto-réparation d'un écosystème en respectant sa santé, son intégrité et sa gestion durable. La plupart du temps, l'écosystème qui a besoin d'être restauré a été dégradé, endommagé, transformé ou entièrement détruit, résultat direct ou indirect de l'activité humaine. Dans certains cas, ces impacts sur les écosystèmes ont été causés ou aggravés par des phénomènes naturels, tels que les incendies, les inondations, les tempêtes ou les éruptions volcaniques, à tel point que l'écosystème ne peut retrouver son stade antérieur à la perturbation ou sa trajectoire d'évolution historique.

> La restauration tend vers le retour d'un écosystème à sa trajectoire historique. Les conditions historiques sont de ce fait un point de départ idéal pour un plan de restauration. L'écosystème restauré ne va pas nécessairement retrouver son stade antérieur, puisque des contraintes et des conditions actuelles peuvent l'entraîner vers une trajectoire altérée. La trajectoire historique d'un écosystème sévèrement touché peut être difficile voire impossible à déterminer avec exactitude.

> Cependant, la direction et les limites générales de cette trajectoire peuvent être établies par une combinaison :

  • De connaissances sur la structure préexistante de l'écosystème endommagé, sa composition et son fonctionnement
  • D'études sur des écosystèmes intacts comparables
  • D'informations sur les conditions environnementales régionales
  • D'analyses d'autres informations écologiques, culturelles et références historiques.

Ces sources combinées permettent de représenter graphiquement la trajectoire historique ou les conditions de référence à partir de données écologiques et de modèles de prédiction et leur émulation dans le processus de restauration devrait aider l'écosystème à améliorer sa santé et son intégrité.

> Quand la trajectoire désirée est réalisée, l'écosystème manipulé ne requiert plus d'assistance extérieure pour assurer sa santé et son intégrité futures. Dans ce cas, la restauration peut-être considérée comme achevée. Cependant, l'écosystème restauré nécessite souvent une gestion continue pour éviter les invasions d'espèces opportunistes, les impacts des activités humaines variées, le changement climatique, et les autres événements imprévisibles. À cet égard, un écosystème restauré n'est pas différent d'un écosystème de même type non endommagé, et les deux nécessitent d'être gérés. Bien que la restauration et la gestion d'écosystèmes forment un continuum et emploient souvent des types d'interventions similaires, la restauration écologique vise à assister ou initier l'auto-réparation, tandis que la gestion d'écosystème a pour but de garantir par la suite le bien-être continu de l'écosystème restauré.

> La méthode de restauration, son échelle de temps, ses coûts et ses chances de réussite dépendent de la menace à traiter, des conditions biologiques et sociales environnantes et de l'importance de la dégradation. Par exemple, le fait de vaincre des barrières abiotiques (non vivantes) telles que la contamination des sols, ou de rétablir des fonctions hydrologiques peuvent être un premier pas critique vers le rétablissement de caractéristiques biologiques telles que la composition des espèces (SER, 2010). Inversement, dans certaines situations, il peut être suffisant de supprimer un facteur de stress (par exemple, pour un paysage protégé, réduire l'intensité du pâturage occasionnel du bétail) pour permettre à un écosystème de se rétablir. Il faut parfois passer par toute une variété d'approches.

> Selon l'International Primer on Ecological Restoration (SER, 2004), repris par Chrisofoli & Mahy (2010), un écosystème s'est régénéré (restauré), lorsqu'il possède les neuf attributs suivants :

  • L'écosystème restauré contient un ensemble caractéristique d'espèces de l'écosystème de référence qui procure une structure communautaire appropriée
  • L'écosystème restauré est constitué pour la plupart d'espèces indigènes.
  • Tous les groupes fonctionnels nécessaires à l'évolution continue et/ou à la stabilité de l'écosystème restauré sont représentés ou, s'ils ne le sont pas, les groupes manquants ont la capacité à le coloniser naturellement
  • L'environnement physique de l'écosystème restauré est capable de maintenir des populations reproductrices d'espèces nécessaires à sa stabilité ou à son évolution continue le long de la trajectoire désirée
  • L'écosystème restauré fonctionne en apparence normalement lors de sa phase écologique de développement et les signes de dysfonctionnement sont absents
  • L'écosystème restauré est intégré comme il convient dans une matrice écologique plus large ou un paysage, avec qui il interagit par des flux et des échanges biotiques et abiotiques
  • Les menaces potentielles du paysage alentour sur la santé et l'intégrité de l'écosystème restauré ont été éliminées ou réduites autant que possible
  • L'écosystème restauré est suffisamment résilient pour faire face à des évènements périodiques normaux de stress de l'environnement local, ce qui sert à maintenir l'intégrité de l'écosystème
  • L'écosystème restauré se maintient lui-même au même degré que son écosystème de référence et a la capacité à persister indéfiniment sous les conditions environnementales existantes.

Les activités de restauration active dans un habitat ou un écosystème peuvent être considérées comme ayant une empreinte directe et indirecte, ou comme une zone d’influence. Par exemple, la suppression d’une barrière pour remédier à des perturbations dans l’hydrographie d’une zone a un effet direct sur la zone où la barrière était située, mais elle affecte également l’hydrographie en aval, y compris pour les mouvements à grande échelle de poissons migrateurs à travers les estuaires.

Restauration écologique appliquée aux aires protégées

> Face à la dégradation des habitats naturels, des initiatives de restauration écologique sont promues par certaines organisations non gouvernementales (ONG) internationales comme la Society for Ecological Restoration (SER). Selon la SER, la restauration écologique est le procédé par lequel on accompagne le rétablissement d’un écosystème qui a été dégradé, endommagé ou détruit. C’est une action qui vise le rétablissement de la durabilité ou de l’intégrité d’un écosystème. Cet écosystème à restaurer est le plus souvent dégradé, transformé ou entièrement détruit par l’activité humaine (de façon directe ou indirecte). Les phénomènes naturels, tels que les incendies, les inondations, les tempêtes ou les éruptions volcaniques peuvent dans certains cas être à l’origine des dégradations de l’écosystème. Un écosystème est considéré comme rétabli (ou restauré) « lorsqu’il possède suffisamment de ressources biotiques et abiotiques pour continuer son développement sans assistance ni subvention. Il se maintiendra lui-même structurellement et fonctionnellement. Il sera résilient face à des niveaux normaux de stress et de perturbations environnementales » (SER, 2004).

> En 2012, le document intitulé Restauration écologique pour les aires protégées : principes, lignes directrices et bonnes pratiques a été publié par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ce document est téléchargeable sur le lien https://portals.iucn.org/library/node/10346 .

♦ Équivalent étranger : Ecological restoration.