Économie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Économie bleue

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Glossaires

Terme Définition
Économie bleue

Développement économique fondé sur la mer qui conduit à améliorer le bien-être et l'équité sociale, tout en réduisant considérablement les risques environnementaux et les impacts écologiques négatifs.

Deux définitions sont données à cette notion :
  1 - L'économie bleue s'inspire de la nature, et s’apparente au bio-mimétisme. Dans l’économie bleue, tout comme dans la nature, tous les produits sont réutilisés. De ce fait, tout ce qui est produit au cours d'une fabrication est réutilisé. Un déchet est donc une source d'énergie pour produire autre chose. Elle s'oppose au modèle économique actuel qui produit de déchets et en recycle très peu. Gunter Pauli la résume en trois points : « Un, on utilise ce que l'on a de disponible localement. Deux, on ne génère que des plus-values. Trois, on répond aux besoins de la société, en incluant la résilience, le bonheur et la santé ».

  2 - Tel que défini dans la Charte sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique (Charte de Lomé), le terme économie bleue englobe les activités économiques des espaces marins et aquatiques dans les océans, les côtes, les mers, les fleuves, les lacs, les nappes phréatiques, les zones humides, les plaines inondables et les ressources en eau associées. Les gouvernements africains mettent de plus en plus en place une économie bleue ou océanique en tant que stratégie de développement économique visant à améliorer le bienêtre humain et l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et les pénuries écologiques.

> L’Union africaine définit l’économie bleue ou océanique comme « le développement économique durable des océans comme un développement régional intégrant l’utilisation des mers et des océans, des côtes, des lacs, des fleuves et des eaux souterraines à des fins économiques, notamment entre autres, dans la pêche, les mines, l’énergie, l’aquaculture et le transport maritime, tout en protégeant la mer pour améliorer le bien-être social », soulignant ainsi les caractéristiques qui rendent une économie bleue ou océanique plus locale et plus résiliente, afin de réduire à la portion congrue la probabilité que des chocs à l’instar des perturbations économiques ou environnementales se transforment en crises régionales, voire mondiales, comme c’est le cas actuellement. Elle embrasse un éventail d’activités, directes ou dérivées, qui vont de la pêche à l’exploitation minière sous-marine en passant par l’aquaculture, le tourisme, les transports, la construction navale, l’énergie ou la bioprospection.

> L'économie bleue a le potentiel d'améliorer le profil économique des nations grâce aux voies de l'innovation, de la durabilité et de l'exploitation des ressources vivantes et non vivantes inexploitées des océans, des mers, des baies et des estuaires. Les principaux secteurs de l'économie bleue comprennent la biodiversité marine, les ressources minérales des océans et des mers, les ressources naturelles renouvelables, le transport maritime, le tourisme côtier, lesmoyens de subsistance en mer, etc. L'un des principaux objectifs de l'économie bleue est de réduire l'empreinte carbone, qui est une assurance de pérenniser la biodiversité marine.

> Le concept de l’économie bleue suppose que la bonne santé des eaux douces et des écosystèmes océaniques ouvre la voie à une économie basée sur l’eau et qu’elle garantit aux îles et aux pays côtiers comme aux pays enclavés le bénéfice de leurs ressources naturelles. Il requiert aussi une approche intégrée, holistique et participative incluant la dimension du progrès social dans l’utilisation et la gestion durables des ressources de l’économie bleue dans une Afrique plurielle. Le cadre de l’économie bleue est donc destiné à dépasser l’approche sectorielle classique pour privilégier une approche multisectorielle, intégrée et participative, à de multiples niveaux.

> L'économie bleue s'appuie sur la gestion intégrée des zones côtières (GIZC). L’économie bleue promeut la conservation des écosystèmes aquatiques et marins, l’utilisation et la gestion durables des ressources qu’ils abritent, et elle se fonde sur les principes d’équité, de développement avec faible émission de carbone, d’efficacité énergétique et d’inclusion sociale. Le concept intègre les filières de l’économie bleue en incluant la dimension sociale de l’amorce d’une transformation structurelle de l’Afrique ; il prône le développement intégré, ainsi qu’une meilleure coopération et coordination régionales des politiques. En outre, l’économie bleue concerne par de multiples connexions la plupart des ODD. Les ressources aquatiques et marines jouent un rôle crucial dans un éventail de secteurs économiques qui procurent des revenus et des opportunités d’emploi pour mettre fin à la pauvreté (ODD 1).

                             Quelques exemples de l’économie bleue
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   Secteurs productifs                         Industries s’y rapportant
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 Ressources vivantes        • Pêcheries (production primaire de poissons)
      marines                              • Production secondaire de poissons et activités
                                                        liées (conditionnement, confection de filets, 
                                                         production et fourniture de glace, construction
                                                         et maintenance des bateaux, équipements
                                                         industriels de transformation de poissons,
                                                         conditionnement, mise en vente et distribution)
                                                        • Aquaculture
                                                        • Biotechnologie marine et bio-prospection pour la
                                                          production de produits pharmaceutiques et les
                                                          applications chimiques

 Ressources naturelles        • Extraction de matériaux
      non renouvelables            • Pétrole et gaz
                                                         • Désalinisation pour produire de l’eau douce

 Ressources naturelles       • Production d’électricité off-shore
   renouvelables (vent,          • Usines fonctionnant avec une énergie renouvelable,
   houle, énergie tidale            comme l’énergie solaire, éolienne, tidale

 Biodiversité marine et       • Séquestration du carbone par le processus de
      côtière                                      carbone bleu (végétation côtière)
                                                        • Protection et restauration des habitats côtiers

Commerce et échanges      • Transport maritime et services dérivés
sur les mers, les océans      • Infrastructures portuaires
   et les cours d'eau et            • Construction et réparation navales
      leurs rivages                        • Transport fluvial
                                                          • Tourisme et loisirs

Valeurs culturelles                  • Pratiques culturelles et religieuses
    et religieuses

Savoir et information             • Recherche biophysique, socio économique
                                                             et politique
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Équivalent étranger : Blue economy.