Glossaire

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Période de repos

♦ Période du cycle annuel pendant laquelle un oiseau n'est ni en reproduction, ni en mue, ni en migration.
♦ Équivalent étranger : Quiescent period.

Période de reproduction

♦ Période de l'année pendant laquelle les gonades sont en état reproductif, ce qui permet la reproduction selon les conditions environnementales. Certains oiseaux peuvent se reproduire uniquement pendant une petite partie de cette période, en raison d'une quantité de nourriture non adéquate ou d'autres facteurs extérieurs.
♦ Équivalent étranger : Reproductive window.

Période de retour

♦ 1. En hydrologie, durée moyenne qui sépare deux occurrences successives d’un événement donné (théorie du renouvellement). On devrait parler de période moyenne de retour pour rappeler qu’en réalité deux événements de même intensité ne peuvent pas être séparés par cette durée.
   2. En biologie, correspond à la période comprise entre le départ des zones d’hivernage et l’arrivée sur les zones de reproduction des oiseaux migrateurs.
♦ Équivalent étranger : Return period.

Période réfractaire

♦ Période du cycle annuel pendant laquelle un animal ne répondra plus à des stimulations environnementales telles que la longueur du jour et dispose d'une condition qui permet la reproduction, la mue ou la migration.
♦ Équivalent étranger : Refractory period.

Périodicité

♦ Mouvements réguliers soit au cours de la journée, soit de manière saisonnière.
♦ Équivalent étranger : Periodicity.

Périphyton

♦ Mélange complexe d'algues et de bactéries hétérotrophes attachées à des substrats immergés dans presque tous les écosystèmes aquatiques. Il constitue une source importante de nourriture pour les invertébrés et certains poissons et est un indicateur important de la qualité de l'eau.
♦ Équivalent étranger : Periphyton

Périssodactyle

♦ Ongulé dont le nombre de doigts est impair.
♦ Équivalent étranger : Perissodactyl.

Permaculture

♦ Forme d’agriculture visant à s’inspirer de la nature pour développer des systèmes agricoles en synergie, fondés sur la diversité des cultures, leur résilience et leur productivité naturelle. L’objectif est de produire un environnement harmonieux, résilient, productif et durable. Dès les années 1980, le terme s’est étendu à une approche systémique qui va bien au-delà du domaine agricole.

> Désormais synonyme de permanent culture au sens large, la permaculture désigne une éthique et une méthode globales visant à la conception de systèmes intégrés dans une stratégie de développement durable, où l’activité humaine doit tenir compte des écosystèmes naturels et s’exercer en harmonie et en interconnexion avec eux, dans un souci constant d’efficacité, de soutenabilité et de résilience. À titre d’exemple, la permaculture peut prendre la forme suivante :

On confond souvent agroécologie et permaculture, pourtant ces deux pratiques sont différentes. L’agro-écologie va plus loin que l’agriculture biologique, elle vise à créer un système agricole durable, utilisant les techniques comme la complémentarité, le compostage, la culture sur buttes, et intégrer ces systèmes de façon écologique en économisant l’eau, en luttant contre l’érosion etc… Ce sont des choses que l’on peut retrouver dans la permaculture, mais cette dernière est plus large puisqu’elle s’attache non seulement à créer des systèmes agricoles durables et résilients, mais aussi à les intégrer dans un système de vie plus large au sein duquel il faut prendre en compte l’humain, le social, l’énergie etc…

Site internet : https://youmatter.world/fr/definition/permaculture-definition-technique-principe/

♦ Équivalent étranger : Permaculture.

Permanence

♦ Longévité d'un réservoir de carbone et stabilité de ses stocks en fonction de la gestion et des perturbations du milieu dans lequel ils se trouvent.
Équivalent étranger : Permanence.

Permasérie

♦ Série à un seul stade mature constituant une communauté vivace permanente, peu stratifiée, au sein d’une tessela caractérisée par de fortes contraintes écologiques. Chaque association végétale correspondant à une végétation permanente d’un secteur constitue une permasérie.
On parle également de géopermasérie pour regrouper les différentes permaséries présentes au sein d’une entité géomorphologique et bioclimatique homogène. Au sein d’une géopermasérie, les différentes permaséries sont organisées le long de gradients écologiques.

• Géopermasérie
Unité conceptuelle caténale regroupant des permaséries susceptibles de se trouver dans des tesselas différentes au sein d’une entité géomorphologique et bioclimatique homogène. Les communautés végétales appartiennent à plusieurs permaséries, généralement organisées le long de gradients écologiques ou topographiques.

♦ Synonyme : Géopermasigmétum.

♦ Équivalent étranger : Permasigmetum.

Perméabilité du paysage

♦ Capacité d'une aire hétérogène à fournir le passage des organismes.
Au lieu de se concentrer sur l'identification de corridors ou de taches d'habitats connectées, la perméabilité du paysage considère de manière plus large la résistance au déplacement des organismes et vise à fournir une estimation correcte du potentiel relatif des organismes à passer au travers de paysages complets. Cette mesure considère donc la perméabilité de la matrice d'habitats autant que le degré de connectivité structurelle.
♦ Équivalent étranger : Landscape permeability.

Persistance

♦ Capacité d'un écosystème à résister à une perturbation. Il implique des processus évolutifs qui permettent aux écosystèmes et aux espèces de se maintenir au cours du temps.
♦ Équivalent étranger : Persistence.

Perte d’habitat

♦ Résultat d'un processus de changement dans l'usage des terres dans lequel l'habitat naturel type est supprimé et remplacé par un autre habitat type tel que la conversion d'espaces naturels en sites de production. Dans un tel processus, les espèces de flore et de faune présentes sur le site à l'origine sont déplacées ou détruites. Ceci conduit généralement à la réduction de la biodiversité.
♦ Équivalent étranger : Habitat loss.

Perte de biodiversité

♦ Face à des pressions (naturelles ou anthropiques) :
  •  la perte de diversité génétique affaiblit la capacité d’une espèce à s’adapter ;
  •  la perte de la diversité des espèces affaiblit la capacité d’une communauté biologique à s’adapter ;
  •  la perte de la diversité fonctionnelle affaiblit la capacité d’un écosystème à s’adapterla perte de la diversité des écosystèmes affaiblit la capacité de la biosphère tout entière à s’adapter.

L’érosion ou perte de biodiversité est devenue l’une des plus grandes préoccupations environnementales. Les tendances observées actuellement sur la terre et dans les océans montrent les graves dangers que représente la perte de biodiversité pour la santé et le bienêtre de l’humanité. Les changements climatiques ne font qu’exacerber ce problème.
L’accroissement des pressions anthropiques sur le littoral et l’exploitation des océans ont sérieusement dégradé la biodiversité marine. La biodiversité marine doit être considérée comme une agrégation de composants ou d’éléments des écosystèmes qui sont fortement liés entre eux, englobant tous les niveaux de l’organisation biologique des gènes, des espèces, des populations et des écosystèmes.


Pressions majeures sur la biodiversité
  •  changement d’affectation de la terre
  •  changement climatique
  •  fixation d’azote
  •  échanges biotiques
  •  augmentation du CO2 atmosphérique

> Le taux de perte de biodiversité est généralement reconnu comme étant plus élevé aujourd’hui qu’à n’importe quel autre moment depuis l’extinction des dinosaures. On a estimé le taux de base d’extinction à moins de 0,01 % des espèces par siècle et le taux actuel connu pour les oiseaux et les mammifères est cent à mille fois supérieur aux niveaux pré-humains dans les groupes bien connus mais taxonomiquement différents et issus d’environnements très divers. Si toutes les espèces qui sont actuellement considérées comme menacées disparaissent au cours du siècle prochain, alors les futurs taux d’extinction seront dix fois supérieurs aux taux récents. Certaines espèces menacées survivront au-delà du XXIème siècle, mais de nombreuses espèces qui ne sont pas considérées comme menacées actuellement disparaîtront. Les régions riches en espèces endémiques prédominent dans les schémas mondiaux d’extinction. Bien que la nouvelle technologie renseigne en détail sur les pertes de l’habitat, les connaissances insuffisantes sur les régions riches en espèces endémiques faussent les estimations des futures extinctions.

♦ Équivalent étranger : Loss of biodiversity.

Pertes et dommages

♦ Le terme « pertes et dommages » désigne les dommages et les pertes irrécupérables dues à l’impact du changement climatique.
La politique d’atténuation et d’adaptation vise à réduire le plus possible le risque de cet impact, mais il est impossible d’exclure entièrement ce risque, même si des engagements très ambitieux sont pris en matière d’atténuation et d’adaptation. Les groupes de population les plus durement touchés par ces conséquences sont les plus pauvres et les plus vulnérables, qui sont par ailleurs les moins responsables du changement climatique.
Les pertes et dommages peuvent être de nature économique (perte de revenus causée par la destruction des récoltes) et non économique (perte de vies humaines), et ils peuvent être la conséquence de phénomènes météorologiques extrêmes (par ex. des ouragans) ou de modifications progressives, les phénomènes à évolution lente (« slow onset events ») tels que l’élévation du niveau des océans.

> Le plan d’action de Bali, en 2007, a été le premier document à faire référence aux pertes et dommages. Dans un document soumis en 2008, l’AOSIS (l’Alliance des petits États insulaires) plaide en faveur d’une approche internationale des pertes et dommages axée sur trois composantes, à savoir une composante d’assurance, une composante de réhabilitation/compensation et une composante de gestion des risques. Lors de la COP19 de Varsovie (2013), après de nombreuses années de négociations, le Mécanisme international de Varsovie sur les pertes et dommages (MIV) a été mis en place. Ce mécanisme a été intégré au Cadre de l’adaptation de Cancún, un ensemble de mesures et d’instances d’adaptation mises en place en 2010. Il se focalise principalement sur la composante de gestion des risques (renforcement des connaissances sur la gestion des risques, renforcement de la coordination et des synergies entre les parties prenantes, facilitation des actions et du soutien). http://www.klimaat.be/index.php?cID=1370.
Les pays en développement souhaitent que les pays industrialisés soient tenus pour responsables des « pertes et dommages » qu’ils subissent à cause du réchauffement climatique.

♦ Équivalent étranger : Loss and damage.