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« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Eustatisme

♦ Théorie expliquant les phénomènes liés aux variations du niveau marin moyen. Ces variations sont dépendantes des changements climatiques (formation ou fonte des calottes glaciaires) et/ou des mouvements tectoniques et/ou rhéologiques (déformation du globe terrestre, écrasement des fonds océaniques lors de la formation de massifs montagneux, changement de vitesse d'accrétion, etc.).
♦ Équivalent étranger : Eustatism.

Eutrophe

♦ Désigne un milieu enrichi mais qui ne présente pas cependant de déséquilibre, de dégradation ou de nuisance notable. Par contre, un milieu eutrophisé est un milieu en déséquilibre.
♦ Équivalent étranger : Eutrophic.

Eutrophisation

♦ Tendance à l'augmentation de la biomasse végétale dans un espace aquatique par ajout naturel ou non de substances enrichissantes comme les nitrates et les phosphates (nutriments). Il s'agit d'un « bloom » ou d'une augmentation forte de phytoplancton dans l'espace aquatique.
Les effets environnementaux négatifs incluent l'hypoxie, la diminution d'oxygène dans l'eau, ce qui provoque une diminution des espèces de poissons et d'autres populations animales. Un milieu eutrophisé a atteint un niveau d'enrichissement tel que des dégradations ou des nuisances peuvent y être constatées (forte désoxygénation, étouffement des macro-algues, développement d'une forme de plancton étouffant les autres végétations, perte de biodiversité).
L’eutrophie s’oppose à l’oligotrophie, la mésotrophie étant un stade intermédiaire et la dystrophie un stade perturbé. En situation normale, les sels nutritifs proviennent de l’oxydation des composés organiques issus du bassin versant, pour une moindre part de l’azote atmosphérique fixé par différents organismes. Le phosphore, par ailleurs rare dans la lithosphère, est généralement l’élément limitant.
♦ Équivalent étranger : Eutrophication.

Évacuation des déchets

♦ Fait référence aux techniques d'élimination comprenant les épandages, la mise en décharge, l'enfouissement, le rejet en mer et toute autre forme de stockage.
♦ Équivalent étranger : Disposal of waste.

Évaluation biologique (ou écologique)

♦ 1. Analyse des conditions du milieu, de l'état de santé des espèces et de leur aptitude à s'adapter ou pas à des changements, qu'ils soient mineurs ou majeurs.
   2. Analyse de la structure et du fonctionnement des écosystèmes afin de développer et d'améliorer les options de gestion. Elle consiste également en le développement de modèles prédictifs des réponses des écosystèmes aux changements résultant des activités humaines afin d'aider à la détermination de nouveaux choix de gestion. Elle s'appuie sur de nombreuses techniques, dont en premier lieu l'inventaire des différentes espèces animales et végétales, mais également sur tous les autres éléments de l'écosystème étudié.
♦ Équivalent étranger : Ecological assessment.

Évaluation biologique rapide

♦ Voir RAP
♦ Équivalent étranger : Rapid Assessment Program.

Évaluation conjointe

♦ Évaluation à laquelle contribuent différents organismes donateurs ou partenaires.
L'évaluation peut être plus ou moins commune, selon la mesure dans laquelle les différents partenaires collaborent à l'évaluation, mettent en commun leurs ressources d'évaluation et combinent l'information au sujet de l'évaluation. L'évaluation conjointe permet également de résoudre des problèmes d'attribution dans l'évaluation de l'efficacité de programmes et stratégies, de la complémentarité des actions soutenues par différents partenaires, de la qualité de la coordination de l'assistance, etc.
♦ Équivalent étranger : Joint assessment.

Évaluation d’impact

♦ Type d'évaluation axée sur l'impact ou les résultats globaux à plus long terme, intentionnels ou non, d'un programme ou effet.
♦ Équivalent étranger : Impact assessment.

Évaluation de groupe

♦ Évaluation d'un ensemble de projets ou programmes connexes. Une évaluation d'ensemble axée sur un effet de développement est également appelée « Évaluation des effets ».
♦ Équivalent étranger : Group assessment.

Évaluation de l’impact environnemental

♦ Étude destinée à prédire les impacts d’une action proposée avant sa mise en oeuvre. Elle est généralement nécessaire quand les impacts ne peuvent être compris sans une étude complète et précise. Une fois que les impacts sont connus ou estimés, des mesures doivent être prises pour éviter de dégrader l’environnement (y compris le bien-être des populations locales et pour mettre en avant des avantages). Une évaluation environnementale est un outil pour empêcher les dégradations non nécessaires qui seraient coûteuses à réparer une fois que l’action sera mise en oeuvre.
Elle se rapporte aux effets positifs ou négatifs d’un projet d’aménagement sur l’environnement. L’évaluation est réalisée par des études ou des notices d’impacts. Il s’agit d’un changement attendu dans un facteur environnemental sur une période de temps spécifique et au sein d’une aire définie, résultant d’une action particulière proposée. Sa fonction est d’évaluer les effets prévisibles des projets et options politiques proposés, en vue d’éviter ou de minimiser les dégâts et d’optimiser les bénéfices.

> L’évaluation de l’impact environnemental (EIE) est une procédure habituellement utilisée pour identifier les effets environnementaux d’un projet proposé et planifier les mesures appropriées pour éviter, réduire ou compenser ses effets néfastes. On doit y considérer l’environnement dans son sens le plus large, incluant les effets sur la biodiversité, la santé humaine, les moyens d’existence locaux et la société en général.
L’objectif principal de l’EIE est de fournir des informations aux décideurs sur les effets environnementaux d’un projet, pour permettre une prise de décision en connaissance de cause à savoir si le projet doit avoir lieu ou non. Si on utilise de bonnes pratiques lors de l’EIE, cela devrait contribuer à établir des projets plus sensés d’un point de vue environnemental.

> On peut également avoir recours à l’évaluation de l’impact et l’adapter afin de contribuer à la préparation et à l’évaluation des programmes et des politiques de développement (appelée généralement « évaluation environnementale stratégique » [EES]) ; par exemple, des plans d’occupation des sols multiples et des plans d’investissement sectoriel.

♦ Équivalent étranger : Environmental impact assessment.

Évaluation de l’impact social

♦ Analyse officielle des conséquences sociales susceptibles de se produire du fait d’une politique, d’une mesure ou d’une évolution spécifique dans le contexte de la législation pertinente.
♦ Équivalent étranger : Social impact assessment.

Évaluation de la gestion

♦ Elle concerne généralement les aires protégées et constitue un exercice aussi important que la rédaction d'un plan de gestion. Elle demande une participation pleine et entière de chaque membre de l'équipe. Une bonne évaluation permet de recentrer la gestion et d'améliorer la qualité de la gestion. Une évaluation permet de mieux comprendre les aspects liés à la gouvernance ou à la gestion participative. Elle en révèle les différents aspects, les problèmes d'organisation, les conflits éventuels qui pourront peut-être ainsi être résolus. Elle est l'occasion de resserrer les liens avec les populations locales dont les représentants doivent être conviés à toutes les étapes du processus.
Une évaluation s'effectue à la fin de la durée de vie d'un plan de gestion. Elle permet de vérifier qu'il a été conduit conformément aux objectifs et aide à la prise de décisions pour un nouveau plan de gestion. Lorsqu'il n'existe pas de plan de gestion sur le site ou lorsqu'il y a une possibilité de procéder à une évaluation au cours du plan de gestion, conduire une évaluation permet d'améliorer le travail de l'équipe.

> L'évaluation est un travail d'équipe. Une évaluation conduite en interne par le seul gestionnaire (« auto-évaluation »), ou une évaluation strictement externe (bureau d'études ou consultant), sont deux approches à éviter. Il faut trouver le « bon dosage » entre l'auto-évaluation et l'apport externe (soutien méthodologique, délégation en externe de l'évaluation d'un point particulier...).
Pour mener à bien une évaluation, il est faut :

  • Associer chaque membre de l'équipe de gestion en un groupe de travail 
  • Associer des partenaires extérieurs et introduire un regard externe : université, gestionnaire d'une autre aire protégée, conseil scientifique... 
  • Faire en sorte que soient représentées toutes les compétences : scientifiques, gestion, éducation à l'environnement, relations locales, administratif...

Une évaluation annuelle, similaire à un plan de travail annuel (PTA), permet de réorienter, si nécessaire, certaines actions. En fin d'exercice, une évaluation complète doit être conduite.

> Trois stratégies sont possibles pour conduire une évaluation : la comparaison directe, l'analyse des attributs et l'analyse de la trajectoire.

  1. Dans la comparaison directe, les paramètres sélectionnés sont déterminés ou mesurés dans les sites de référence et les sites restaurés. Si la description de la référence est minutieuse, 20 à 30 paramètres peuvent être comparés, incluant des aspects biotiques et abiotiques.
  2. Dans l'analyse des attributs, ceux-ci sont évalués en fonction d'éléments connus. 
  3. L'analyse de la trajectoire vise à interpréter de grands ensembles de données comparées. Les données sont collectées en vue d'établir des tendances qui permettent de vérifier que la restauration suit la trajectoire souhaitée.

L'évaluation porte à la fois sur :

  • La gestion conduite : techniques, résultats, pertinence des choix de gestion, efficacité...
  • Le plan de gestion lui-même en tant qu'outil de travail du gestionnaire (facilité d'utilisation du plan de travail, coûts de gestion, planification budgétaire et humaine...), en tant qu'outil d'aide à la décision (cohérence des objectifs entre eux, cohérence des choix, cohérence des moyens...), voire en tant qu'outil de communication (transparence de la gestion).

Tous les objectifs ne peuvent pas être évalués au bout de cinq ans de gestion : les objectifs à long terme sont du domaine de la mission de l'aire protégée et ne sont lisibles que beaucoup plus tard. Pour eux, l'évaluation quinquennale a une valeur de surveillance de l'état global de l'aire protégée, en vérifiant que les tendances occasionnées par la mise en œuvre des objectifs opérationnels et des opérations vont bien dans le sens prévu et ont contribué à s'en rapprocher. En revanche, les objectifs opérationnels et les opérations forment la base de l'évaluation du plan de gestion.

> L'évaluation de l'efficacité de gestion des aires protégées doit se fixer une quadruple perspective :

  1. Mise en place d'une politique de gestion effective des zones classées bénéficiant d'un statut de conservation
  2. Construction d'une base de données sur les aires protégées au niveau sous-régional et mondial 
  3. Meilleure connaissance des différents aspects de la gestion de l'aire, afin que les nombreux bailleurs finançant des actions de conservation dans les aires protégées ou dans leur périphérie puissent prendre des décisions
  4. Responsabilisation des gestionnaires et des administrateurs et aide à la prise de décision et à la planification.

Pour ce faire, l'évaluation doit :

- Les indicateurs de l’évaluation -

  1. Les résultats sont mesurables >> On utilise des « indicateurs de résultats » quantitatifs (niveau de population, surfaces comparatives couvertes par un habitat, nombre de journées de terrain...).
  2. Les résultats ne sont pas mesurables >> Il faut faire appel à des critères appelant une réponse qualitative (opération[s] réalisée[s] ? résultats atteints ?...).
  3. Pour les autres questions >> On utilise des degrés de qualification tels que :
    - « insuffisante » = inadéquation flagrante, valeur quasi nulle, significativement améliorable ;
    - « suffisante »   = moyenne, juste satisfaisante ou convenable, améliorable ;
    - « entière »       = adéquate, pertinente, adaptée, complète.

- Les critères à retenir dans l’évaluation du plan de gestion -

> Trois critères sont à retenir dans l'évaluation d'un plan de gestion :

  1. La cohérence qui impose de vérifier que les objectifs du plan et les opérations sont conformes aux objectifs à long terme et aux fondements de la création de l'aire protégée.
  2. La pertinence pour laquelle l'évaluation consiste à déterminer : - pour chaque opération, son utilité par rapport aux objectifs ; - pour chaque objectif son utilité par rapport aux objectifs à long terme ; - pour les objectifs à long terme, leur adéquation avec les enjeux de la réserve.
  3. L'efficacité qui seule permet une réelle évaluation quantitative. Son évaluation est donc cruciale.
    Elle vise à répondre aux questions suivantes :
    - Les objectifs sont-ils atteints ? Quel est le degré de réalisation ?
    - Les opérations de suivi permettent-elles d'évaluer les résultats ?
    - Quels ont été les problèmes ?

 Ces différents critères d'appréciation peuvent être qualifiés de manière simple afin d'être intégrés dans un tableau.

────────────────────────────────────────────── 
 Qualification             Champ lexical de la qualification             Représentation
  一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
      Entière           Adéquate, pertinente, adaptée, complète                     ++
    Suffisante       Moyenne, convenable, améliorable                                   +/-
   Insuffisante     Inadéquation, valeur quasi nulle,                                        - -
                                  significativement améliorable
──────────────────────────────────────────────

> Une fois le constat dressé, il est nécessaire d’analyser les perspectives (faut-il reconduire ? modifier ou adapter ? abandonner ?). Avec ce système très simple, il est possible de tracer un tableau de synthèse rendant compte de l’évaluation de chaque objectif ou de chaque opération.
Pour chaque objectif ou opération, on conserve le symbole le plus adéquat. La lecture par ligne permet de déterminer rapidement le bien fondé de chaque objectif ou opération.

─────────────────────────────────────────────────────
 Objectifs /     Pertinence  Formulation  Cohérence   Degré de    Efficacité    Perspective
opérations                                                                                     réalisation
一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
Intitulé n°1                  ++                     ++                      ++                    +/-                  +/-
Intitulé n°2                  ++                     +/-                      --                      --                  .…..
Intitulé n°n                  ++                     ++                      ++                    ++                   ++
─────────────────────────────────────────────────────

Un tableau peut également être utilisé pour l'évaluation de l'adéquation entre un objectif ou une opération et le contexte pris dans sa globalité, naturel et humain (d’après Gentizon, 2004).

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                                  Indicateur d'évaluation                                                           Appréciation
一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
                 État de conservation au moment de la création                          ++ ou +/- ou --
                       État de conservation actuel
                      Degré de réalisation des objectifs fixés
  Adéquation des mesures utilisées pour atteindre les objectifs fixés
                      Mise à jour des objectifs fixés
              Degré d'acceptation de la population locale
       Perception des bénéfices retirés par la population locale
                               Pression anthropique
                             Degré de conflictualité
    Efficacité de la protection de la nature face aux autres intérêts
    Degré d'intégration de l'aire protégée dans son environnement
   Suffisance de la taille de l'aire protégée pour remplir les objectifs
         Présence d'un environnement périphérique préservé
          Degré de protection de l'environnement périphérique
Évolution des espèces indicatrices depuis la création de l'aire protégée
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- La conduite de l’évaluation de la gestion -

> L'évaluation simple proposée par le Protected Area Management Effectiveness Tracking Tool (PAMETT) est facilement transposable d'un site à l'autre et peut être rapidement conduite par le personnel de gestion de l'aire protégée. Elle permet de donner un cadre harmonisé pour les différents aspects de la gestion.
En parcourant les 30 questions de l'outil, on aborde les grands thèmes que doit maîtriser l'équipe de l'aire protégée. Conduire une évaluation, même non approfondie, entraîne la prise de conscience de certains problèmes et des interrogations sur la manière de les résoudre. La prise en compte du rôle de l'évaluation dans la gestion est indispensable pour l'amélioration de cette dernière. La responsabilisation des gestionnaires, des administrateurs et des partenaires dans la conduite de l'évaluation et dans l'interprétation des résultats est nécessaire.

> Le PAMETT a été conçu par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), puis repris et adapté afin de s'appliquer à des réseaux d'aires protégées ou à des aires protégées prises individuellement. La version courante est issue de ce travail et a été adaptée pour le compte du World Wild Fund for Nature (WWF) et de la Banque mondiale afin de pouvoir tester rapidement l'évolution des progrès réalisés au sein d'une aire protégée (Stolton et al., 2003).
La méthodologie peut être adaptée sur des points particuliers, en particulier pour :

  • Identifier les forces et les faiblesses d'un système d'aires protégées
  • Analyser les pressions et les menaces pesant sur un ensemble d'aires protégées
  • Identifier les aires importantes sur les plans sociaux et écologiques et déterminer les priorités en matière de conservation
  • Développer et hiérarchiser les interventions à mettre en œuvre
  • Analyser les compléments nécessaires à la connaissance des sites.

A - Première étape de l’évaluation
Avant de commencer une évaluation, il est nécessaire de développer les termes de référence et le contexte qui permettent de définir clairement le processus, ce qui exige de préciser :

  • Les caractéristiques du site et le contexte d'intervention
  • Les objectifs de l'évaluation (définir clairement ce qui doit être évalué)
  • La méthodologie utilisée pour l'évaluation
  • Le niveau l'évaluation
  • La liste des données qui peuvent être utilisées dans l'évaluation et, le cas échéant, le cahier des charges de l'intervention de membres particuliers (par exemple, du consultant si nécessaire) 1.6. La composition de l'équipe qui va procéder à l'évaluation
  • La liste des personnes impliquées dans le processus (liste partant du responsable jusqu'aux acteurs locaux) et le niveau de l'intervention demandée à chacun
  • Le calendrier de l'évaluation et le budget relatif à toutes les étapes  La logistique disponible pour que l'évaluation se déroule dans les meilleures conditions possibles
  • L'organisation du rapport final
  • Le type de résultats attendus 
  • Les mécanismes de diffusion des résultats
  • La méthode employée pour inclure les résultats dans la gestion
  • La méthode d'exploitation des données pendant l'évaluation, le processus suivi, l'organisation et la conservation des résultats.

B - Éléments à mesurer
Le cadre WCPA vise à fournir une méthodologie globale dans le développement du processus d'évaluation. Le cadre est fondé sur le fait qu'une bonne gestion d'une aire protégée peut être appréhendée à partir de six entrées distinctes (cf. tableau) :

1. Contexte >> Où en est-on ?
Cette question vise à examiner la conservation et d'autres valeurs d'une aire protégée, son état actuel, les menaces auxquelles elle est exposée et les possibilités qu'elle offre, y compris le contexte politique dans son ensemble. Lorsqu'on effectue une évaluation afin de dresser une liste des priorités de gestion au sein d'un réseau d'aires protégées, ou pour déterminer le temps et les ressources à consacrer à une aire déterminée, il peut s'agir de la principale tâche à accomplir.

2. Planification >> À quoi veut-on aboutir ?
Cette question touche les résultats que l'on compte obtenir dans l'aire protégée. Une évaluation doit examiner la pertinence de la législation et des politiques nationales concernant les aires protégées. Elle peut permettre d'examiner la conception d'une aire protégée en fonction de l'intégrité et de l'état de cette ressource.

3. Intrants >> De quoi a-t-on besoin ?
Cette question touche à la suffisance des ressources par rapport aux objectifs de gestion d'un réseau ou d'un site, en se fondant principalement sur une estimation du personnel, des fonds, du matériel et des installations nécessaires, au sein de l'organisme responsable ou sur le terrain, tout en tenant compte de l'importance des partenariats.

4. Processus >> Comment peut-on s'y prendre ?
Cette question permet de juger de la pertinence des systèmes et des processus de gestion par rapport aux objectifs de gestion d'un réseau ou d'un site. L'évaluation doit tenir compte d'une variété d'indicateurs comme les enjeux que représentent l'entretien courant, la pertinence des approches concernant les collectivités locales, et les différents types de gestion des ressources naturelles et culturelles.

5. Extrants >> Qu'a-t-on accompli et quels produits ou services a-t-on générés ?
Ces questions concernent l'évaluation des extrants et ce qui a été accompli grâce à la gestion. Elles visent à examiner le degré d'atteinte des objectifs et d'exécution des programmes ou des plans de travail. On peut habituellement fixer ces objectifs dans le cadre de plans de gestion ou de programmes annuels de travail. Le contrôle des extrants consiste bien plus à déterminer si les mesures ont permis d'atteindre les objectifs visés (évaluation des résultats) qu'à apprécier si les activités ont été accomplies comme prévu et si la mise en œuvre des plans de gestion à long terme donne lieu à des progrès.

6. Résultats >> Quels résultats a-t-on obtenus ? Cette question sert à établir si la gestion a été fructueuse compte-tenu des objectifs d'un plan de gestion, des plans nationaux et des buts correspondants à la catégorie d'aires protégées établie par l'UICN. L'évaluation des résultats est plus éloquente lorsque la législation ou les politiques nationales, de même que les plans de gestion de sites particuliers, sont assortis d'objectifs concrets. Les approches visant l'évaluation des résultats impliquent la surveillance à long terme de l'état des ressources biologiques et culturelles d'un site, des aspects socio-économiques de son utilisation et des incidences de sa gestion sur les collectivités locales. En dernière analyse, l'évaluation des résultats est une mesure tangible de l'efficacité de la gestion.

- Cadre d’évaluation de l’efficacité de la gestion des aires protégées -

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 Éléments                  Explication sur                Critères d’évaluation     Champ principal
d’évaluation                  le contenu                                                                         de l’évaluation
一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
  Contexte       Où en est-on ?                                 - Importance                             État
                             Évaluation de l'importance,     - Menaces
                             des menaces et du                       - Vulnérabilité       
                             contexte politique                        - Contexte national
一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
Planification   À quoi veut-on en arriver ?       - Législation et politique      Pertinence
                              Évaluation de la                                 concernant les aires
                              conception  et de la                         protégées 
                              planification des                             - Conception du réseau
                              aires protégées                                  d'aires protégées
                                                                                              - Planification de la gestion
一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
    Intrants       De quoi a-t-on besoin ?                - Ressources disponibles       Ressources
                             Évaluation des ressources            pour l'organisme
                             nécessaires pour gérer                   responsable
                                                                                             - Ressources disponibles
                                                                                                 pour le site
                                                                                             - Partenaires
一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
 Processus   Comment peut-on s’y prendre ?   - Pertinence des                     Efficacité et
                           Évaluation de la manière                     processus de                         Pertinence
                           dont s'effectue la gestion                    gestion
一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
  Extrants      Quels résultats a-t-on obtenus ?  - Résultats des mesures     Efficacité
                           Évaluation de l'application                 de gestion
                          des programmes et des                    - Services et produits
                          mesures de gestion, ainsi
                          que de la fourniture de
                          produits et services
一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一一
 Résultats    Quels résultats a-t-on obtenus ?   - Incidences de la                 Efficacité et
                         Évaluation des résultats et du           gestion par rapport            Pertinence
                         degré d'atteinte des objectifs            aux objectifs
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♦ Équivalent étranger : Management assessment.

Évaluation de la situation

♦ Action d'évaluation du risque de disparition et de classement de l'espèce dans une catégorie de risque, si nécessaire.
♦ Équivalent étranger : Status report.

Évaluation de la vulnérabilité fondée sur les traits

♦ Méthode qui permet d'évaluer la vulnérabilité des espèces au changement climatique en se fondant sur leurs traits biologiques spécifiques, sans prendre en compte les aspects géographiques de la distribution des espèces. Elle considère la vulnérabilité des espèces face au changement climatique sur la base des meilleures connaissances actuellement disponibles sur l'écologie et l'histoire de vie des espèces. Contrairement aux modèles fondés sur les processus, les TVA utilisent des indices composites (par opposition à la modélisation) pour caractériser la vulnérabilité des espèces aux changements climatiques.

> Les approches TVA identifient, pour une espèce, les éléments qui sont connus ou présumés pouvant la rendre vulnérable aux impacts du changement climatique. Cela implique généralement l'examen de trois aspects de la vulnérabilité : l'exposition au changement climatique, la sensibilité aux changements climatiques, et la capacité d'adaptation à ces changements, les deux derniers aspects bénéficiant de l'examen des traits biologiques. Les espèces qui combinent une exposition élevée, un haut degré de sensibilité et une faible capacité d'adaptation seront les plus vulnérables aux changements climatiques.

Les polygones de distribution des espèces sont superposés aux projections climatiques en vue de déterminer les changements en matière de moyennes et de variabilité des températures et des précipitations auxquelles chaque espèce pourrait être exposée. Les espèces considérées comme étant à la fois sensibles et présentant une faible capacité d'adaptation au changement climatique, et étant parmi les plus fortement exposées aux changements climatiques, sont qualifiées de vulnérables au changement climatique.

À partir de ces résultats, des cartes sont créées pour mettre en évidence les grandes régions géographiques contenant un nombre et/ou un taux élevé(s) d'espèces vulnérables au changement climatique pour un taxon spécifique. Ces informations peuvent aider à identifier les mécanismes les plus répandus par lesquels le changement climatique pourrait avoir un impact sur chaque groupe taxonomique d’une région, et peuvent contribuer au développement d'actions appropriées en matière d'adaptation pour les espèces ou les groupes d'espèces.

♦ Équivalent étranger :Traits-based vulnerability assessment, TVA.

Évaluation des biens et services des aires protégées

♦ La façon la plus simple et la plus directe d'évaluer les biens et services d'une aire protégée est de regarder leur prix sur le marché. Pour quelle somme peut-on les acheter et quelle peut être la valeur de vente. Bien que cette méthode puisse être utile, dans de nombreux cas, la biodiversité n'a pas de marché ou est soumise à des évaluations financières très biaisées.

> Les processus économiques considèrent généralement que les ressources des aires protégées sont des intrants, ou sont des supports à la vie en raison des services rendus par la biodiversité. Quand les biens et services des aires protégées ont un marché, il est possible d'évaluer leur valeur en tant que résultat ou revenu, en utilisant les coûts de remplacement, les coûts liés aux dégâts évités, les dépenses pour la mitigation et la prévention, les coûts de transports ou l'évaluation contingente.

  1. Coûts de remplacement : même là où les biens et services n'ont pas de marché, des alternatives ou des substituts peuvent souvent être acquis et vendus. Ces coûts de remplacement peuvent être des proxies pour les ressources des aires protégées et les valeurs des écosystèmes, bien qu'ils représentent souvent seulement des estimations partielles ou des sous-estimations.
  2. Coûts liés aux dégâts évités : la réduction ou la perte de biens et services écosystémiques impliquent des coûts en termes de dégâts ou de réduction dans les autres activités économiques.
  3. Dépenses pour la mitigation et la prévention : il est presque toujours nécessaire d'entreprendre des actions pour mitiger ou prévenir les effets négatifs de la perte des biens et services des aires protégées, afin d'éviter des dommages économiques. Les coûts d'atténuation ou de prévention peuvent être utilisés comme indicateurs de la valeur de conservation des aires protégées en termes de dépenses financières évitées.
  4. Coûts de transports : les aires protégées disposent généralement d'une grande valeur comme ressource ou comme destination récréative. Le public dépense du temps et de l'argent pour aller sur les aires protégées. Ce coût, pour le transport, la nourriture, l'équipement, l'hébergement, le temps, peut être calculé et le taux de visite peut être mis en relation avec les dépenses. Ces coûts de transport reflètent la valeur que les humains attribuent aux aspects de loisirs et de tourisme des aires protégées.
  5. Évaluation contingente : même là où les biens et services des aires protégées n'ont pas une valeur de marché et pas de substituts, elles ont fréquemment une grande valeur pour les humains. Les techniques de valeur contingente définissent une valeur que les humains attribuent aux biens et services en leur demandant leur volonté à payer pour elles (ou leur volonté à accepter une compensation pour leur perte). Les techniques d'évaluation contingente sont une des méthodes utilisées pour évaluer les valeurs d'option et d'existence.
    La méthode de l'évaluation contingente est largement utilisée pour estimer les valeurs économiques de tous les types de services et biens environnementaux qui ne sont pas échangés sur un marché et qui n'ont donc pas de prix de marché.
    La gestion de la biodiversité doit poursuivre deux objectifs : Il ne s’agit pas de raisonner en fonction d’un compromis, aucun niveau optimal de biodiversité n’étant quantitativement défini, mais de s’inscrire dans un processus de co-évolution entre l’économie, l’environnement et la société. Ainsi, le principe fondamental de la méthode de l’évaluation contingente est que les préférences des agents économiques doivent servir de base à l’évaluation des avantages tirés de l’environnement naturel. Lorsqu’un individu a une préférence pour un bien ou un service, on suppose alors qu’il est aussi prêt à payer pour l’obtenir. Cette méthode est donc employée parce que le comportement des individus ne peut être observé sur un marché réel. L’enjeu revient alors à révéler les préférences des individus pour des biens et des services hors marché.

> Pour que la création de marchés soit couronnée de succès sur ces deux plans, elle peut être envisagée en trois temps :

  1. Démontrer que le marché existe par le recensement et la mesure des valeurs de la biodiversité. Cette étape est nécessaire pour les raisons suivantes : les avantages potentiels de la conservation d'une ressource particulière à un niveau donné ne sont pas toujours évidents. En outre, même si les valeurs potentielles de la biodiversité sont facilement démontrées, leur ampleur n'est pas toujours reflétée par les données sur les prix. Enfin, l'ampleur relative des différentes valeurs d'une ressource donnée de la biodiversité n'est pas toujours connue d'emblée.
  2. S'approprier les valeurs démontrées et mesurées d'une ressource environnementale en tirant profit de tout ou partie, pour créer des incitations à l'exploiter à un rythme soutenable. Pour cela, il faut établir et mettre en œuvre des mécanismes réglementaires et des marchés qui permettent d'exprimer et de répartir les valeurs entre ceux qui tirent avantage de la conservation d'une ressource biologique et ceux qui en supportent le coût.
  3. Partager les avantages tirés de la biodiversité entre ceux qui assument les coûts de la conservation, pour renforcer les incitations à la conservation de la biodiversité.

♦ Équivalent étranger : Assessment of goods and services of protected areas.