Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Écologie

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Glossaires

Terme Définition
CyberTracker

♦ Le CyberTracker est le moyen le plus efficace pour collecter de grandes quantités d'informations géo-référencées à partir de données de terrain, avec une vitesse et un niveau de détail impossible à obtenir auparavant. Les observations peuvent être saisies sur une simple liste de contrôle.
Les nombres et les champs de textes peuvent également être saisis par des moyens habituels de claviers réels ou digitaux. Il se compose des matériels suivants :
  - un ordinateur personnel PC ;
  - un ordinateur de poche à stylet ;
  - un récepteur GPS.
On peut utiliser le CyberTracker sur un Smartphone équipé d'un GPS ou sur un ordinateur de poche pour enregistrer tous types de données. Il permet de personnaliser une série d'écrans pour les besoins spécifiques de chaque site.

> Le CyberTracker est désormais utilisé dans différents parcs nationaux pour le suivi de la faune, les patrouilles anti-braconnage, les dénombrements annuels de la faune et la recherche scientifique. Il est également utilisé dans des projets de sciences sociales impliquant des communautés locales dans différentes régions du monde. Il est également utilisé dans les projets scolaires d'éducation environnementale.
Les données incluent la distribution des grands herbivores, des ongulés, des carnivores, des petits mammifères, des oiseaux et des reptiles, la localisation des empreintes d'espèces rares, la disponibilité en eaux de surface, la localisation des animaux malades ou blessés, la nature de la maladie ou la cause de la blessure, les carcasses et les causes possibles de mortalité, la localisation des actes de braconnage, les failles dans les clôtures, l'impact des Éléphants sur des espèces d'arbres particulièrement fragiles, la distribution des espèces invasives, la cartographie des feux, les données de la végétation pour les suivis écologiques à long terme, l'évaluation annuelle des travaux et les projets de recherche menés en partenariat. Les données doivent bénéficier à la fois aux objectifs de gestion à la recherche scientifique qui a été définie dans le plan de gestion.

> Le CyberTracker est utilisé par des pisteurs analphabètes, des patrouilles de contrôle, des scientifiques, des bénévoles, les communautés locales, les écoliers et les étudiants. Le logiciel CyberTracker ne nécessite pas de capacité spéciale pour se familiariser rapidement avec les projets spécifiques. Les gestionnaires peuvent personnaliser et adapter le logiciel en fonction de leurs propres besoins.
Le logiciel CyberTracker est libre et peut être chargé sur le site www.cybertracker.org

♦ Équivalent étranger : CyberTracker.

Cycle adaptatif

♦ Un cycle adaptatif se compose de quatre phases : exploitation, conservation, destruction créative et renouveau. Certains auteurs définissent les quatre phases comme étant : croissance rapide, maintien, effondrement (collapse), et réorganisation.

> La Phase r, d'exploitation, se caractérise par le fait que quelques processus d'optimisation des ressources ont été sélectionnées et se révèlent performants au regard de certains critères. Il s'agit d'une phase ou le potentiel et la connectivité sont encore faibles mais croissent rapidement. La durée de cette période est assez courte relativement à celle de la vie de l'écosystème.

> La Phase K de conservation présente une durée beaucoup plus longue et consiste en un lent stockage de matière et d'énergie. Le potentiel et la connectivité croissent jusqu'à un optimum. La connectivité accroît la rigidité du lien entre les éléments du système, ce qui rend aussi plus efficace la mobilisation des ressources pour les stocker sous forme de matière ou d'énergie. Ceci correspond aux économies d'échelles qui, dans les écosystèmes, peuvent se trouver dans une forêt. On parle aussi de climax pour décrire le stade d'achèvement ultime de ces systèmes. Le potentiel de changement croît pour modifier, faire évoluer le système jusqu'à un optimum. Le potentiel de changement est maximum, c'est-à-dire que l'avènement d'autres systèmes et d'autres futurs devient de plus en plus crédible.

> La Phase Ω de relâche ou destruction créative (Schumpeter) est de nouveau une phase rapide. Le potentiel se réduit drastiquement, le système relâchant dans l'environnement l'énergie et la matière. Il peut s'agir d'une cause externe au système telle qu'un ouragan, un feu ou interne au système comme la mort d'une espèce clé, par exemple le corail dans l'écosystème corallien. La connectivité entre les éléments du système reste identique pendant un temps puis se réduit jusqu'à un minimum. Elle croît ensuite au début de la phase suivante.

> La Phase α ou réorganisation voit le potentiel augmenter puis stagner de nouveau. La connectivité entre les éléments du système se réduit. Il s'agit typiquement d'une phase de réorganisation du système avec une forte innovation du fait de réarrangements possibles entre ses éléments. Les processus compétitifs sont légion et fonctionnent jusqu'à ce que certains soient sélectionnés pour l'efficacité d'utilisation des ressources. Cette phase se termine lorsque le potentiel de changement se réduit de nouveau alors que quelques processus émergent et vont engager la phase d'exploitation. (repris de MB Résilience, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

cycle adaptatifReprésentation du cycle adaptatif

♦ Équivalent étranger : Adaptative cycle.

Cycle annuel

♦ Cycle des activités importantes de la vie.
Chez les oiseaux, nidification, mue et migration se produisent dans un ordre fixe et à des moments réguliers de l'année.

 cycle annuel

♦ Équivalent étranger : Annual cycle.

Cycle biogéochimique

♦ Cycle des éléments chimiques à l'échelle des écosystèmes et de la biosphère dans lequel les êtres vivants jouent un rôle de réservoir et d'agents de transformation chimique.
♦ Équivalent étranger : Biochemical cycle.

Cycle d’un nutriment

♦ Passage répété d'un nutriment particulier dans l'environnement par un ou plusieurs organismes puis retour à l'état non organique. Les exemples incluent le cycle du carbone, de l'hydrogène et du phosphore.
♦ Équivalent étranger : Nutrient cycle.

Cycle de développement

♦ Ensemble des transformations physiologiques et phénologiques successives qui se manifestent au cours de la vie d’un organisme.
♦ Équivalent étranger : Development cycle.

Cycle de l’azote

♦ Le premier gaz en importance dans l’atmosphère terrestre (78 %) s’y trouve sous sa forme moléculaire normale diatomique N2, et est un gaz relativement inerte (peu réactif). Les organismes ont besoin d’azote pour fabriquer des protéines et des acides nucléiques, mais la plupart ne peuvent utiliser la molécule N2. Ils ont besoin d’azote fixé dans lequel les atomes sont liés à d’autres types d’atomes comme par exemple à l’hydrogène dans l’ammoniac NH3 ou à l’oxygène dans les ions nitrates NO3-.

> Le cycle de l’azote est très complexe. Le schéma suivant en présente une simplification.

cycle de l azoteReprésentation schématique du cycle de l'azote

Trois processus de base sont impliqués dans le recyclage de l’azote : la fixation de l’azote diatomique N2, la nitrification et la dénitrification.

> La fixation de l’azote correspond à la conversion de l’azote atmosphérique en azote utilisable par les plantes et les animaux. Elle se fait par certaines bactéries qui vivent dans les sols ou dans l’eau et qui réussissent à assimiler l’azote diatomique N2. Il s’agit en particulier des cyanobactéries et de certaines bactéries vivant en symbiose avec des plantes (entre autres, des légumineuses).
La réaction nécessite un apport d’énergie de la photosynthèse (cyanobactéries et symbiotes de légumineuses). Cette fixation tend à produire des composés ammoniaqués tels l’ammonium NH4+et son acide conjugé l’ammoniac NH3. Il s’agit ici d’une réaction de réduction qui se fait par l’intermédiaire de substances organiques notées {CH2O}. L’ammonium (NH4+) est la principale forme d’azote assimilable par les organismes autotrophes, Il provient de la transformation successive des nitrates en nitrites puis en ammonium.

> Le cycle de l’azote est notamment constitué par :

  1. Des processus de dégradation de la matière organique réalisés par des bactéries :
    •  La nitrification transforme les produits de la réduction des nitrites et des nitrates NH4+ et NH3 en NOx (NO2- et NO3-). C’est une réaction d’oxydation qui se fait par catalyse enzymatique reliée à des bactéries dans les sols et dans l’eau.
    •  La dénitrification renvoie l’azote à l’atmosphère sous sa forme moléculaire N2, avec comme produit secondaire du CO2 et de l’oxyde d’azote N2O, un gaz à effet de serre qui contribue à détruire la couche d’ozone dans la stratosphère. Il s’agit d’une réaction de réduction de NO3- par l’intermédiaire de bactéries transformant la matière organique.
  2. La minéralisation de l’azote organique en NH4+
  3. L’anammox (ou oxydation anaérobique de NH4+ en N2)
  4. La DNRA (ou réduction de NO3- en NH4+), le processus d’assimilation de NO3- par les organismes autotrophes et produisant de la matière organique vivant
  5. Le processus de stockage des composés azotés et dissous qui n’auront pas été transportés dans les habitats connectés ou relâchés dans l’atmosphère sous forme de gaz. Les composés azotés peuvent ainsi être enfouis dans les sédiments au sens physique du terme, ils ne sont alors plus disponibles pour la colonne d’eau mais subissent des processus de dégradation au cours de leur enfouissement.

> L’activité humaine contribue à l’augmentation de la dénitrification, par l’utilisation des engrais qui ajoutent aux sols des composés ammoniaqués (NH4+, NH3) et des nitrates (NO3-). L’utilisation des combustibles fossiles dans les moteurs ou les centrales thermiques transforme l’azote en oxyde d’azote NO2-. Avec N2 et CO2, la dénitrification émet dans l’atmosphère une faible quantité d’oxyde d’azote N2O. La concentration de ce gaz est faible, 300 ppb (parties par milliard). Cependant, une molécule de N2O est 200 fois plus efficace qu’une molécule de CO2 pour créer un effet de serre. La concentration en N2O atmosphérique augmente annuellement de 0,3% et cette augmentation est pratiquement reliée entièrement aux émissions dues à la dénitrification des sols.
Les études des carottes glaciaires de l’Antarctique ont montré que la concentration en N2O atmosphérique était de 270 ppb à la fin du dernier âge glaciaire (il y a 10 000 ans) et que cette concentration s’est maintenue à ce niveau jusqu’à l’ère industrielle où elle a fait un bond pour atteindre son niveau actuel de 300 ppb soit une augmentation de 11 %. 

♦ Lien internet : Extrait de http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s3/cycle.azote.html

♦ Équivalent étranger : Nitrogen cycle.

Cycle de l’eau, cycle hydrologique

♦ Le cycle de l'eau décrit le mouvement continu de l'eau sur, au-dessus et au-dessous de la surface de la Terre. L'eau peut changer d'état, de gazeux à liquide, puis solide selon les endroits et selon les périodes. Bien que l'équilibre de l'eau reste constant au cours du temps, les molécules individuelles peuvent aller et venir, dans et en dehors de l'atmosphère.

cycle de l eauSchématisation du cycle de l'eau

> Le cycle de l'eau se résume comme suit :

  1. évaporation : chauffée par le soleil, les eaux des océans et des mers, s'évapore ;
  2. évapo-transpiration : au niveau de la végétation ;
  3. condensation : En s'élevant, l'air chaud et humide se refroidit et forme des nuages par regroupement des gouttelettes d'eau ;
  4. précipitations : Cette eau sous forme de pluie ou de neige.
  5. ruissellement : L'eau rejoint, dans un temps plus ou moins long, un cours d'eau et retourne à l’océan ou dans un lac, et le cycle reprend ;
  6. infiltration : l'eau s'infiltre dans les roches, elle forme des nappes d'eau souterraine et peut ressortir au niveau de sources.

> On peut schématiser le phénomène continu du cycle de l'eau en trois phases :

  • les précipitations,
  • le ruissellement de surface et l'écoulement souterrain,
  • l'évaporation.

> Chacune des phases intègre un transport d'eau, un emmagasinement temporaire et parfois un changement d'état. L'estimation des quantités d'eau passant par chacune des étapes du cycle hydrologique peut se faire à l'aide d'une équation hydrologique qui est le bilan des quantités d'eau entrant et sortant d'un système défini dans l'espace et dans le temps. Le temporel introduit la notion de l'année hydrologique. En principe, cette période d'une année est choisie en fonction des conditions climatiques. Ainsi en fonction de la situation météorologique des régions, l'année hydrologique peut débuter à des dates différentes de celle du calendrier ordinaire. Au niveau de l'espace, il est d'usage de travailler à l'échelle d'un bassin versant, mais il est possible de raisonner à un autre niveau (zone administrative, entité régionale, etc.).

♦ Équivalent étranger : Water cycle, hydrologic cycle.

Cycle de vie d'un produit

♦ Ensemble des étapes de la vie d'un produit, depuis sa naissance (conception) jusqu'à sa mort (mise en décharge ou recyclage). Il inclut les phases de production, d'acheminement, de distribution et d'utilisation.
L'analyse du cycle de vie d'un produit devient déterminante lorsqu'il s'agit d'étudier avec précision son impact sur l'environnement, un impact pouvant être diminué en réduisant l'utilisation de moyens de transport aérien ou routier, en augmentant la durée de vie du bien ou en diminuant sa consommation en énergie.
♦ Équivalent étranger : Product’s life-cycle.

Cycle du carbone

♦ Il y a, au total, plus de carbone dans le sol que dans la végétation qui le recouvre et l’atmosphère réunies, puisqu’il s’agit d’un minimum estimé de 1 500 milliards de tonnes de carbone dans la matière organique des sols mondiaux, soit plus de deux fois le carbone du CO2 atmosphérique.

>  Les flux de carbone dans les sols dépendent de nombreux facteurs :
  - nature des écosystèmes ;
  - nature et quantité des apports de matières organiques ;
  - activité biologique dont dépendent à la fois l’humification et la minéralisation, l’équilibre entre les deux étant principalement fonction des conditions physicochimiques, de la température et des possibilités de liaisons entre les matières organiques et des particules minérales.

L’augmentation de la température, la diminution de l’humidité des sols ou encore le travail mécanique du sol favorisent la minéralisation.

cycle du carboneSchéma simplifié du cycle du carbone

♦ Équivalent étranger : Carbone cycle.

Cycle du phosphore

♦ Les roches sont le principal réservoir de phosphates. Le cycle du phosphore ne comporte pas de phase gazeuse. Le phosphore devient naturellement disponible à l’écosystème lors de la dissolution lente des roches. Les producteurs absorbent le phosphore sous forme d’ions phosphates (PO43-).

> La majeure partie du phosphore de l’écosystème provient de la circulation locale (décomposition des déchets organiques puis réintroduction au niveau des racines des producteurs) Le phosphore des écosystèmes terrestres est perdu lorsqu'il est entraîné, par lessivage, dans les cours d'eau. Le phosphore des écosystèmes aquatiques est perdu lorsqu'il précipite au fond des océans et des lacs en formant des roches sédimentaires.
♦ Équivalent étranger : Phosphorus cycle.

Cycle sylvicole (ou sylvicultural)

♦ Ensemble des stades successifs d'un peuplement forestier (ou d'un arbre) soumis à une sylviculture, depuis sa naissance jusqu'à son renouvellement (exploitation et régénération) ; la durée du cycle sylvicole est égale à l'âge d'exploitabilité.
♦ Équivalent étranger : Sylvicultural cycle.

Cycle vital

♦ Caractérise l'ensemble des phases de la vie d'un organisme.
♦ Équivalent étranger : Vital cycle.

Cyclique

♦ Variation régulière des effectifs d'une population. On distingue les fluctuations périodiques (saisonnières, annuelles...) des variations apériodiques qui se manifestent de manière aléatoire.
♦ Équivalent étranger : Cyclical.

Cyclomorphose

♦ Phénomène qui correspond aux changements saisonniers dans la morphologie de différents taxons de plancton, en particulier les Ciliés, les Rotifères et surtout chez les Cladocères, en particulier du genre Daphnia. Ces modifications, parfois profondes ont conduit à des erreurs de détermination et à la description erronée de nouvelles espèces.
♦ Équivalent étranger : Cyclomorphose.