Salonga Park : good news
"The World Heritage Committee, meeting online since 16 July, decided today to remove Salonga National Park (Democratic Republic of the Congo) from the List of World Heritage in Danger due to improvements in its condition. of conservation", here is the announcement made on July 19, 2021 by UNESCO.
> Le Parc national de la Salonga d'une superficie de 36.000 kilomètres carrés, constitue la plus grande réserve de forêt tropicale humide d'Afrique et la seconde en superficie au monde. Très isolé et accessible uniquement par voie d'eau, il est situé au cœur du bassin central du fleuve Congo et abrite une mosaïque de milieux où évolue une riche biodiversité. On y trouve ainsi plusieurs espèces endémiques dont le paon du Congo, l'éléphant de forêt, le faux-gavial d'Afrique et le bonobo. On y dénombre au total une cinquantaine d'espèces de mammifères, plus de 200 oiseaux, quelque 120 poissons et des centaines d'espèces de plantes à travers ses paysages recouverts à 95% de forêts.
Surnommé le cœur vert de l'Afrique, le Parc national de la Salonga représente l'un des très rares biotopes absolument intacts existant encore en Afrique centrale. Il comporte en outre de vastes zones marécageuses et des galeries forestières pratiquement inaccessibles, qui n'ont jamais été explorées et qui peuvent donc être considérées comme pratiquement vierges.
La flore et la faune du Parc national de la Salonga constituent un exemple d'évolution biologique et d’adaptation des formes de vie dans un environnement de forêt ombrophile équatoriale complexe. La grande superficie du parc assure la poursuite de l’évolution des espèces et communautés d’espèces dans une forêt encore relativement intacte.
> Du fait de ses caractéristiques remarquables, le Parc national créé en 1970 a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1984. Quinze ans plus tard, en 1999, l'Unesco l’ajoutait à sa Liste du patrimoine mondial en péril. En cause : la guerre civile qui frappait une partie du pays, le braconnage et l'installation d'habitations dans la région.
Plus récemment, une menace supplémentaire se profilait : le 1er février 2018, le président Joseph Kabila à l’aube de sa présidence autorisait la Compagnie minière du Congo (COMICO) à explorer une partie de la forêt tropicale congolaise, dont un bloc se situe partiellement sur la Salonga.> La décision de l’UNESCO du 19 juillet 2021 fait suite à une mission de suivi conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN qui s'est déroulée du 23 janvier au 4 février 2020 dans et autour du Parc national de la Salonga (SNP). Les informations recueillies par cette mission ont montré que l'état de conservation du SNP s'était considérablement amélioré depuis la dernière mission de suivi en 2012.
Le Comité a justifié sa décision par les « améliorations apportées à son état de conservation ». « La gestion du parc a été grandement améliorée, notamment en ce qui concerne le renforcement des mesures anti-braconnage », explique l'organisation dans son communiqué.
« Le suivi régulier de la faune sauvage montre que les populations de bonobos demeurent stables au sein du bien malgré les pressions passées et que la population d'éléphants de forêt a lentement commencé à se reconstituer ».
Par ailleurs, le Comité a accueilli favorablement la clarification fournie par les autorités nationales qui stipule que les concessions pétrolières chevauchant le bien sont nulles et non avenues et que ces blocs seront exclus des futures mises aux enchères.
« La décision d'aujourd'hui démontre l'importance pour les gouvernements ainsi que l'industrie pétrolière et gazière qu’il ne soit pas mené d'activités d'extraction sur les sites du patrimoine mondial », a commenté Tim Badman, directeur du Programme du patrimoine mondial de l'UICN.
> Quant au ministère congolais de l’Environnement, il « salue » cette mesure, c’est « l’occasion de mieux réfléchir à la gestion de la tourbière en vue de quantifier sa capacité d’absorption de carbone ».
Les tourbières du bassin du Congo - incluant celles de la Salonga - couvrent 145 000 km² et stockent du CO2 depuis des centaines de milliers d'années. Les chercheurs Simon Lewis et Greta Dargie, découvreurs de cet immense complexe de tourbières et à l’origine du projet Congo Peat, estiment que cette zone a emmagasiné environ 30 milliards de tonnes de carbone - soit l'équivalent de trois années d'émissions carbonées au niveau mondial - qui pourraient être massivement relargués dans l’atmosphère en cas d’assèchement.
« Protéger ces forêts, c'est aussi réguler le climat mondial. Donc aider à la protection de l'humanité. », telle est la conclusion de Landing Mané, Directeur de l’Observatoire satellital des forêts d’Afrique centrale.