♦ En anglais, le terme watershed (ou catchment) désigne la surface réceptrice des précipitations qui alimentent, plus ou moins directement, le réseau des cours d’eau compris dans cette surface, et river basin (ou drainage basin) correspond à l’aire drainée par ce même réseau hydrographique (Kergomard in Veyret, 2007).
> Il s’agit d’un territoire délimité par les lignes de crêtes, où les eaux résultant des précipitations alimentent un exutoire commun, tel qu’un fleuve. Il correspond à une surface d’alimentation d’un cours d’eau ou d’un lac. Le bassin versant se définit comme l’aire de collecte considérée à partir d’un exutoire et limitée par le contour à l’intérieur duquel se rassemblent les eaux qui s’écoulent en surface et en profondeur vers cette sortie.
Le concept s’applique à diverses échelles, de l’exploitation agricole drainée par une crique (un « micro-bassin versant ») à un grand bassin fluvial (ou bassin lacustre). Un bassin fluvial comprend normalement un système complexe de bassins versants et de micro-bassins traversés par un grand fleuve et ses affluents et s’y drainant, depuis le début du fleuve (source) jusqu’à son embouchure, alors qu’un bassin lacustre peut se définir comme une zone géographique drainant dans un lac.
Les sols et la végétation étant étroitement liés au cycle hydrologique, les bassins versants sont l’unité de planification la plus utile pour la gestion intégrée des ressources en eau et en sol. Les bassins versants remplissent d’importantes fonctions et services dont les suivants :
> Les forêts et les arbres jouent des rôles cruciaux dans les processus hydrologiques des bassins versants. Les bassins versants boisés de montagne fournissent environ 70 % des ressources mondiales en eau douce accessibles à usage domestique, agricole, industriel et écologique. Les services et fonctions des bassins versants peuvent être menacés par la déforestation, la récolte anarchique de bois, des changements dans les systèmes d’exploitation agricoles, le surpâturage, les routes et leur construction, la pollution et l’invasion d’espèces végétales étrangères. Ils peuvent aussi être affectés par des perturbations naturelles comme les incendies, les tempêtes et les maladies. La détérioration des fonctions des bassins versants exerce des impacts nuisibles considérables, pouvant entraîner l’érosion et l’épuisement de la productivité des sols, l’envasement des cours d’eau, des réservoirs et des côtes, l’augmentation du ruissellement et des inondations éclairs, la réduction de l’infiltration dans les nappes d’eau souterraines, la dégradation de la qualité de l’eau et la perte d’habitats aquatiques et de biodiversité.
> La gestion des bassins versants, définie comme toute action humaine visant à assurer l’utilisation durable des ressources naturelles qu’ils contiennent, tente d’atténuer ces menaces.
L’origine de la gestion des bassins versants est étroitement liée à la foresterie. Ainsi, l’élimination des forêts en Europe et en Amérique du Nord avant les années 1950 a déterminé de profonds changements dans les régimes hydrologiques de bassins versants importants, entraînant une accélération de l’érosion et des dangers en aval. La prise de conscience de cette relation entre l’utilisation des terres en amont et les débits et la qualité de l’eau ont promu le concept de gestion des bassins versants. Elle présente une vision holistique de la gestion et de la conservation de toutes les ressources naturelles disponibles. Elle fournit un cadre pour l’intégration de l’utilisation des terres et de systèmes de subsistance différents (foresterie, pâturages et agriculture, par exemple) en considérant l’eau comme « point d’entrée » de la planification des interventions. La gestion des bassins versants vise à conserver toute la gamme des services environnementaux, les services hydrologiques en particulier, et à réduire ou à éviter les impacts nuisibles en aval, tout en renforçant la productivité des ressources et en améliorant les moyens d’existence locaux. Les bassins versants devraient être considérés comme des systèmes dynamiques caractéris éspar des interactions et des relations spatiales diverses entre les Humains et l’environnement. Cette diversité se manifeste par des mosaïques de différents systèmes d’affectation des terres. Les relations socioéconomiques, culturelles et environnementales, les flux et les conflits entre les parties supérieures et inférieures d’un bassin versant sont appelés liaisons amont-aval.
> Dans un bassin versant, il y a continuité :
- longitudinale, de l’amont vers l’aval (ruisseaux, rivières, fleuves) ;
- latérale, des crêtes vers le fond de la vallée ;
- verticale, des eaux superficielles vers des eaux souterraines et vice versa.
Les limites sont la ligne de partage des eaux superficielles.
Un sous-bassin (sub-catchment) est une petite partie de l’ensemble.
♦ Équivalent étranger : Watershed, drainage basin.