♦ La capacité d’accueil d’une zone naturelle est la limite quantitative au-delà de laquelle des conséquences indésirables peuvent se produire. Pour certains auteurs, il s’agit d’un concept relevant de l’écologie, qui exprime la relation entre une population et l’environnement naturel.
D’autres définitions considèrent qu’il s’agit du nombre maximum de visiteurs qui peuvent être accueillis sur un site sans provoquer de dommages environnementaux et sans conduire à une diminution de la satisfaction des visiteurs, des activités économiques et socio-culturelles ou à une réduction de l’expérience des usagers. Le nombre de variables à prendre en compte est élevé et la perception qu’a chaque humain de la présence d’autrui rend complexe l’application pratique de la définition de la capacité d’accueil.
> La capacité d’accueil peut être mesurée en termes d’environnement naturel, de santé et d’intégrité de l’écosystème, de qualité et de disponibilité en eau. Les limites de changement acceptable et l’expérience des visiteurs et la protection des ressources (Visitor Experience and Resource Protection [VERP]), reposent sur la formulation de standards de qualité, qui sont définis comme des ressources minimales acceptables et des conditions sociales dans les espaces
naturels.
La capacité d’accueil prend en compte tous les paramètres qu’ils soient physiques, humains, économiques, réglementaires, dont les données sur la végétation et les espèces de la faune sauvage (« caractéristiques » de la zone d’étude), la présence ou l’absence d’aires protégées (« attractions naturelles »). Les données concernant les menaces auxquelles les ressources sont exposées sont prises en compte dont la dégradation des valeurs naturelles et visuelles. Enfin, l’ensemble de la réglementation locale, nationale, les normes, les arrêtés, est intégré dans l’analyse ainsi que l’étude de la destination par rapport à son contexte environnemental plus large (assiette géographique).
> L’évaluation de la capacité d’accueil (ECA) permet d’analyser les possibilités de développement touristique d’un site en tenant compte de ses caractéristiques physiques, biologiques, humaines, sociales, infrastructurelles, etc.
On peut distinguer trois sous-ensembles à la capacité d’accueil :
- la capacité de charge biologique (ou biophysique pour inclure les éléments inorganiques) quicorrespond à l’impact de l’activité sur son environnement (ecological capacity) ;
- la capacité de charge sociale ou psychosociale ;
- la capacité de charge des équipements, très utilisée dans le tourisme, qui correspond, d’unepart, à la possibilité d’accueillir correctement des visiteurs (facility capacity) dans des espaces aménagés et, d’autre part, à la capacité purement physique (physical capacity) de l’espacenaturel parcouru lorsqu’il n’est pas aménagé.
> La capacité d’un site se définit donc comme le point d’équilibre entre les exigences d’une ouverture au public et l’impératif de conserver les caractéristiques du site. La capacité d’accueil répond à quatre critères :
- la capacité écologique relative aux impacts sur l’écosystème. Elle est définie en termes d’effectifs et d’activités qu’une aire ou un écosystème peuvent accueillir avant un déclininacceptable et irréversible des valeurs écologiques ;
- la capacité physique qui concerne l’espace réellement utilisable ;
- la capacité liée aux facilités du site, comme, par exemple, les places de parking, les toilettes… ;
- la capacité sociale qui se réfère aux impacts qui peuvent altérer le comportement humain. Elle concerne la satisfaction et l’appréciation du site par les visiteurs. Elle est définie comme étant le niveau maximum d’utilisation récréative, en termes d’effectifs et d’activités, au-dessus duquel il y a un déclin dans la qualité de l’expérience récréative vue par le visiteur.
Définir la capacité d’accueil d’une aire protégée exige donc de s’interroger sur :
- le nombre de visiteurs que le site peut accueillir sans mettre en cause sa viabilité à long terme ;
- le seuil à ne pas dépasser sans précautions supplémentaires ;
- la manière d’accueillir les visiteurs afin de réduire les impacts sur le site ;
- la nécessité de privilégier la réversibilité des aménagements.
> La capacité d’accueil touristique constitue une catégorie spéciale qui se réfère à la capacité de l’environnement (biologique et social) en lien avec l’activité touristique et le développement. Elle représente le niveau maximum d’utilisation par les visiteurs en lien avec ce que le milieu et les infrastructures peuvent supporter. S’il y a excès, il y a détérioration de la qualité environnementale, diminution de la satisfaction des visiteurs et impacts sur la société, son économie, sa culture.
> Il est parfois défini une capacité biophysique qui correspond à un seuil d’activité touristique au-delà duquel des changements graves et irréversibles se produisent, tels que des pertes d’habitats ou la disparition d’une espèce ou d’une population d’une espèce. Ce seuil est fondé sur une évaluation de la vulnérabilité d’un écosystème. La possibilité de définir la capacité d’accueil d’un environnement naturel dépend de la surface et de la complexité de l’écosystème.
♦ Équivalent étranger : Carrying capacity of visitors.