Développement durable |
♦ Situation où les perspectives de développement n’appellent pas de mesures correctives à court terme. Ce terme a été créé en 1980, d'après l'anglais Sustainable development, pour désigner une forme de développement économique respectueux de l'environnement, du renouvellement des ressources et de leur exploitation rationnelle, de manière à préserver les matières premières. Ce mode de développement répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Depuis la Conférence de Rio (1992), le développement durable est reconnu comme un objectif par la communauté internationale.
> Plusieurs principes sont sous-jacents au développement durable :
Ils se fondent sur un équilibre entre les domaines économique, social et environnemental. L'utilisation de la terre et de l'eau doit soutenir une production indéfinie sans détérioration environnementale, idéalement sans perte de la biodiversité locale.
> Le développement durable vise à un développement équilibré et répondant à deux types d’éthique :
- Une éthique anthropocentrée qui reconnaît une valeur inhérente à la nature qui doit être transmise aux générations futures
- Une éthique écocentrée reconnaissant une valeur intrinsèque à la nature, tout en considérant que l’Homme y a sa place.
Contrairement à la croissance économique, le développement durable vise le “mieux” et non le “plus”. Il se pense en termes de régulation et d’équilibre optimum entre plusieurs composantes majeures. La première, écologique, doit permettre à la nature d’avoir le temps de renouveler les matières premières qui lui sont soustraites (pour se nourrir, se chauffer, assurer les transports et produire les services et les biens de consommation). La deuxième, sociale, doit permettre à tous les humains de vivre décemment. Dans ce sens, le développement durable implique une meilleure répartition des richesses. La troisième, économique, doit permettre aux entreprises d’assurer leur continuité et de développer leurs potentialités, dans le respect de l’humain et de son environnement. Se voulant être un processus d’amélioration de la “qualité de vie” de l’humanité, le développement durable nécessite d’accompagner toute décision et toute action d’une réflexion éthique, en tenant compte de chaque contexte culturel. Cette recherche d’équilibre concerne tout le monde, quels que soient son statut et son niveau d’intervention. Chacun est acteur à l’échelle internationale, en tentant de limiter les conflits, à l’échelle nationale en développant des stratégies économiques et politiques nouvelles, à l’échelle individuelle enfin en se questionnant sur ses réels besoins. Des valeurs telles que le respect, la solidarité, l’empathie devraient être à la base de cette recherche.
Le développement durable depuis 1972
Les dates qui ont marqué l'évolution de la notion du développement durable sont :
- 1972 : Le rapport de Meadows (club de Rome) a permis de tirer une première conclusion : "Le maintien d'un rythme de croissance économique et démographique présente des menaces graves sur l'état de la planète et donc sur la survie de l'espèce humaine. Seul un état d'équilibre avec le maintien d'un niveau constant de la population et du capital permettrait d'éviter la catastrophe qui guette l'humanité (théorie de la croissance 0)"
- 1972 : Première conférence internationale sur l'environnement humain à Stockholm (sous l'égide des Nations Unies). La croissance 0 étant impossible à appliquer dans les pays en voie de développement, la conclusion tirée était de proposer un modèle de développement économique compatible avec l’équité sociale et la prudence écologique. Ce modèle a été nommé le modèle "écodéveloppement "
- 1983 : Mise en place par les nations unies d'une Commission Mondiale pour L'environnement et le Développement (CMED) présidé par le premier ministre norvégien Brundtland.
- 1987 : Dans le rapport de Brundtland intitulé "notre avenir à tous" la pauvreté croissante au sud et la croissance économique soutenue du nord sont désignées comme principales causes de la dégradation de l'environnement à l'échelle planétaire. Dans ce rapport, le terme "sustainable development" ou développement soutenable est défini comme répondant aux besoins actuels sans pour autant compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins.
- 1992 : Lors de la Conférence de Rio, le développement durable correspond à la modification des modes de production et à l'évolution des pratiques de consommation et surtout à l'adoption par les citoyens et les industriels, d’un comportement quotidien permettant de préserver la qualité et la diversité du cadre de vie, des ressources et de l'environnement. Le modèle de développement des sociétés occidentales n'est plus considéré comme unique et obligatoire modèle de développement (du moins en théorie). Il a été ainsi tiré la conclusion suivante : "à une diversité de situations et de cultures, doit correspondre la diversité des formes de développement"
Enjeux du développement durable
- Économique
Adaptation aux changements structurels de l’économie, capacité d’innovation, compétences professionnelles, revenus, production, utilisation efficience des ressources, dynamisme économique, potentiel du marché du travail, compétitivité, coût de la vie.
- Environnemental
Biodiversité, consommation responsable, durée de vie et recyclabilité des produits, écoefficience des matières premières, paysages, qualité des milieux (air, eau, sol), recours aux ressources renouvelables, consommation de matières premières, consommation d’énergie, nuisances sonores et olfactives, pollution, risques environnementaux, utilisation des ressources critiques, utilisation du sol, variabilité climatique
- Social
Acceptabilité sociale des contraintes, compensation des préjudices, culture et loisirs, diversité et mixité sociale, éducation et formation, égalité des chances, emploi, équité intragénérationnelle, identité territoriale, intégration socio-culturelle, liens sociaux, qualité du cadre de vie, mobilité, offre de logements, participation de tous les acteurs, patrimoine culturel, redistribution des richesses, santé, solidarité, sécurité et stabilité sociales.
- Gouvernance
Appropriation des projets, clarification des responsabilités, consensus, coopération et cohérence entre territoires, équité intergénérationnelle, éthique, implication de tous les acteurs, transparence, décentralisation de prises de décisions.
♦ Antonyme : Développement non durable.
♦ Équivalent étranger : Sustainable development.
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