Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles

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Glossaires

Terme Définition
Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles

♦ Nom donné à une épidémie en premier lieu nommé « Syndrome de disparition des abeilles » ou aussi « Fall-Dwindle Disease » (maladie du déclin automnal des abeilles) qui affecte les abeilles domestiques et sauvages et la production apicole dans une grande partie du monde. Parmi les pistes étudiées ou évoquées :

  • Des virus (ex : virus de la maladie noire), bactéries pourraient être en cause, ce que suggère l'aspect épidémique et brutal des foyers de syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles.
  • D'autre part, des ruches victimes du syndrome semblent mieux se rétablir après une désinfection de la ruche par irradiation ;
  • Le virus IAPV : une étude parue dans la revue Science en 2007 fait état de l'analyse des organismes commensaux des abeilles s'étalant sur une période de trois ans. Ce rapport a déterminé que le virus Isræli acute paralysis virus of bees (IAPV), est fortement lié avec le syndrome d'effondrement des colonies. L'étape suivante est de déterminer si l'IAPV, seul ou de concert avec d'autre facteurs peut induire le syndrome chez des abeilles saines
  • Le Frelon asiatique Vespa velutina, venant de Chine, s'attaque aux butineuses des espèces d'abeilles domestiques et joue comme facteur aggravant
  • Les insecticides néonicotinoïdes qui ont entraîné une forte réduction des colonies d’abeilles
  • Les varroas, Varroa destructor, parasite habituel de l'abeille domestique ayant été véhiculé sur l'ensemble des continents par des transferts d'abeilles reproductrices ou de ruches reste une des causes initiales ou partielles envisageables, comme affaiblissant les abeilles et propageant des infections virales associées 
  • Les bactéries responsables de la loque européenne et de la loque américaine, des microsporides (champignons microscopiques) comme Nosema ceranae et Nosema apis, provoquent des diarrhées aiguës pouvant conduire à la mort de l’abeille
  • Une contamination de la cire par des produits toxiques qui s'y accumuleraient, soit amenés par les abeilles, soit par l'air (adsorption) a été évoquée, parce que certains produits chimiques y ont été trouvés et que les ruches ne sont pas spontanément réoccupées par des essaims
  • Les OGM sont suspectés, car leur culture dans certains pays a précédé de peu ce nouveau syndrome, et parce que de nombreux OGM produisent leur propre insecticide
  • Une infection fongique par un champignon microscopique parasite comme Nosema cerenæ est fréquemment retrouvé dans le corps des abeilles mortes et a pour cette raison été évoqué comme cause envisageable. Mais il pourrait ne s'agir que d'un pathogène opportuniste profitant d'une baisse de l'immunité de l'abeille
  • L’importation dans une région de reines issues d’autres sous-espèces entraîne une fragilisation des abeilles locales notamment en raison d’un brassage génétique mal contrôlé 
  • Un facteur environnemental non compris, qui pourrait par exemple impliquer le dépassement d'un seuil de bioaccumulation d'un (ou plusieurs) polluant, avec pour effet inattendu de perturber la capacité à retrouver leur ruche
  • Les pratiques apicoles qui sont intensifiées pour répondre à la concurrence, ainsi qu'au besoin des grands ruchers de trouver de vastes surfaces de fleurs suffisamment épargnées par les pesticides 
  • La taille croissante des ruchers, la promiscuité des abeilles, la transhumance des ruchers et les échanges de souches de reproducteurs sont a priori favorables à la naissance ainsi qu'à la diffusion de maladies épidémiques parasitaires, virales et fongiques, ainsi qu'à la naissance ainsi qu'à une large diffusion de résistances du varroa (ou d'autres parasites et microbes) aux produits pesticides vétérinaires utilisés pour protéger les abeilles. Les sélectionneurs ont privilégié la productivité en miel plus que la résistance ou l'adaptation génétique à l'environnement local, au détriment aussi des espèces sauvages
  • La perte de la diversité génétique des ruchers pourrait aussi être en cause. Une synergie entre plusieurs des causes évoquées ci-dessus pourrait être à l'origine d'un syndrome de type dit "maladie environnementale". C'est l'hypothèse qui semble la plus probable qui met en cause à la fois des champignons parasites utilisés en lutte intégrée agricole, des virus, des bactéries et la pollution électromagnétique croissante à laquelle sont exposés les insectes.

Site internet : http://www.mon-abeille.com/syndromedeffondrementdescoloniesdabeilles.php

♦ Équivalent étranger : Colony collapse disorder.