Écosystème urbain |
♦ Écosystème qui possède une biocénose adaptée à un biotope dominé par le minéral qui a pour conséquence une faible présence des producteurs primaires et donc de leur biomasse et de leur diversité. L’espèce humaine y joue le rôle d’espèce clé de voûte ou espèce ingénieur car elle structure l’écosystème. Les sols sont des anthroposols ou des technosols, mais d’autres sols sont possibles également dans les parcs et jardins, comme des sols agricoles et de la terre arable, vestiges la période d’avant l’urbanisation du site. L’espèce humaine y joue le rôle d’espèce clé de voute ou espèce ingénieur qui contribue à structurer l’écosystème. La vie est permise par des flux entrants d’énergie et de matière provenant d’autres écosystèmes. Cette déconnexion spatiale des étapes de production primaire, de consommation et de recyclage engendre des déficits (d’énergie, d’aliments…) et des excédents (de déchets biodégradables ou non) qui ne peuvent se compenser. Il s’agit donc d’un écosystème mais un écosystème très ouvert, entièrement tributaire de l’extérieur pour toutes ses consommations d’énergie et de matière, et donc à la fois très fragile et fragilisateur de la biosphère dans son ensemble.
L’écosystème urbain se différentie d’autres écosystèmes par :
- Une grande part de milieu très minéral et imperméabilisé (parkings, voies, bâtiments) fragmenté par de nombreuses barrières physiques (murs, bâtiments, clôtures, voies bitumées
ou d’eau souvent avec des pentes abruptes…) ;
- Un îlot de chaleur urbain (ICU) : des villes plus chaudes, avec une amplitude plus marquée en hiver (fonction des activités humaines et de l’aménagement mis en place) / albédo, topographie, microclimats (la ville absorbe les calories - effet capteurs solaires, effet serre, diminution rosée mais augmentation des précipitations) ;
- Des villes plus sèches (hors inondations, ruissellement selon les épisodes météorologiques et de la gestion des écoulements), en fonction du pourcentage et de la qualité (rugosité, albédo) des surfaces imperméabilisées, de la densité et des gabarits des canalisations (gestion du stockage de l’eau) ;
- L’éclairage public qui allonge la photopériode pour un bon nombre d'êtres vivants (feuillaison, nichées plus précoces, etc.), également rythme biologique de l’Humain ;
- Air, sol et eau pollués à des degrés divers selon la configuration urbaine et la gestion (v. gestion différenciée des espaces verts) - le sol est généralement très enrichi en azote, les eaux plus eutrophes (entre autres).
> La biocénose est tellement modifiée qu’il s’agit à présent d’une anthropocénose. À la différence des écosystèmes naturels, les écosystèmes urbains :
- sont hétérotrophes,
- sont fortement dépendants des apports externes,
- sont incapables de recycler leurs déchets efficacement,
- ont des systèmes de contrôle social et politique,
- sont sous le contrôle majoritaire d’une seule espèce, l'Humains.
> Une part des zones périphériques, composées de maisons individuelles entourées de petits jardins, conserve une faune et une flore sauvage relictuelle, et attire aussi différentes espèces généralement opportunistes en raison de la nourriture abondante. Il s'agit donc d'un écosystème ouvert dans lequel les flux, loin de circuler en circuit fermé, proviennent de loin. Cet état de fait assure une complémentarité qui ne peut être vue à travers le prisme simpliste de la pureté campagnarde par rapport aux nuisances urbaines. En effet, grâce à ce système ouvert, la ville puise ses matières premières et énergétiques à l'extérieur et rejette vers la périphérie tous les déchets, tous les résidus de la vie urbaine. Il est évident que ce schéma réducteur ne peut pas perdurer puisque la ville puisera alors les éléments pollués et rejetés par la ville. Ainsi s'est-on aperçu récemment que la pollution des rivières et des nappes nuit à l'alimentation en eau des villes. C'est pourquoi l'assainissement qui se contente de concentrer les eaux usées pour les rejeter dans le milieu naturel a montré ses limites s'il n'aboutit pas à une station d'épuration performante. Une ville européenne d'un million d'habitants consomme quotidiennement 111 500 t de pétrole, 320 000 t d'eau, émet quotidiennement 1 500 t de substances toxiques, 300 000 t d'eaux usées et produit 1 500 t de déchets solides.
♦ Équivalent étranger : Urban ecosystem.
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