Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Cycle de l’azote

Rechercher par terme du glossaire

Glossaires

Terme Définition
Cycle de l’azote

♦ Le premier gaz en importance dans l’atmosphère terrestre (78 %) s’y trouve sous sa forme moléculaire normale diatomique N2, et est un gaz relativement inerte (peu réactif). Les organismes ont besoin d’azote pour fabriquer des protéines et des acides nucléiques, mais la plupart ne peuvent utiliser la molécule N2. Ils ont besoin d’azote fixé dans lequel les atomes sont liés à d’autres types d’atomes comme par exemple à l’hydrogène dans l’ammoniac NH3 ou à l’oxygène dans les ions nitrates NO3-.

> Le cycle de l’azote est très complexe. Le schéma suivant en présente une simplification.

cycle de l azoteReprésentation schématique du cycle de l'azote

Trois processus de base sont impliqués dans le recyclage de l’azote : la fixation de l’azote diatomique N2, la nitrification et la dénitrification.

> La fixation de l’azote correspond à la conversion de l’azote atmosphérique en azote utilisable par les plantes et les animaux. Elle se fait par certaines bactéries qui vivent dans les sols ou dans l’eau et qui réussissent à assimiler l’azote diatomique N2. Il s’agit en particulier des cyanobactéries et de certaines bactéries vivant en symbiose avec des plantes (entre autres, des légumineuses).
La réaction nécessite un apport d’énergie de la photosynthèse (cyanobactéries et symbiotes de légumineuses). Cette fixation tend à produire des composés ammoniaqués tels l’ammonium NH4+et son acide conjugé l’ammoniac NH3. Il s’agit ici d’une réaction de réduction qui se fait par l’intermédiaire de substances organiques notées {CH2O}. L’ammonium (NH4+) est la principale forme d’azote assimilable par les organismes autotrophes, Il provient de la transformation successive des nitrates en nitrites puis en ammonium.

> Le cycle de l’azote est notamment constitué par :

  1. Des processus de dégradation de la matière organique réalisés par des bactéries :
    •  La nitrification transforme les produits de la réduction des nitrites et des nitrates NH4+ et NH3 en NOx (NO2- et NO3-). C’est une réaction d’oxydation qui se fait par catalyse enzymatique reliée à des bactéries dans les sols et dans l’eau.
    •  La dénitrification renvoie l’azote à l’atmosphère sous sa forme moléculaire N2, avec comme produit secondaire du CO2 et de l’oxyde d’azote N2O, un gaz à effet de serre qui contribue à détruire la couche d’ozone dans la stratosphère. Il s’agit d’une réaction de réduction de NO3- par l’intermédiaire de bactéries transformant la matière organique.
  2. La minéralisation de l’azote organique en NH4+
  3. L’anammox (ou oxydation anaérobique de NH4+ en N2)
  4. La DNRA (ou réduction de NO3- en NH4+), le processus d’assimilation de NO3- par les organismes autotrophes et produisant de la matière organique vivant
  5. Le processus de stockage des composés azotés et dissous qui n’auront pas été transportés dans les habitats connectés ou relâchés dans l’atmosphère sous forme de gaz. Les composés azotés peuvent ainsi être enfouis dans les sédiments au sens physique du terme, ils ne sont alors plus disponibles pour la colonne d’eau mais subissent des processus de dégradation au cours de leur enfouissement.

> L’activité humaine contribue à l’augmentation de la dénitrification, par l’utilisation des engrais qui ajoutent aux sols des composés ammoniaqués (NH4+, NH3) et des nitrates (NO3-). L’utilisation des combustibles fossiles dans les moteurs ou les centrales thermiques transforme l’azote en oxyde d’azote NO2-. Avec N2 et CO2, la dénitrification émet dans l’atmosphère une faible quantité d’oxyde d’azote N2O. La concentration de ce gaz est faible, 300 ppb (parties par milliard). Cependant, une molécule de N2O est 200 fois plus efficace qu’une molécule de CO2 pour créer un effet de serre. La concentration en N2O atmosphérique augmente annuellement de 0,3% et cette augmentation est pratiquement reliée entièrement aux émissions dues à la dénitrification des sols.
Les études des carottes glaciaires de l’Antarctique ont montré que la concentration en N2O atmosphérique était de 270 ppb à la fin du dernier âge glaciaire (il y a 10 000 ans) et que cette concentration s’est maintenue à ce niveau jusqu’à l’ère industrielle où elle a fait un bond pour atteindre son niveau actuel de 300 ppb soit une augmentation de 11 %. 

♦ Lien internet : Extrait de http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s3/cycle.azote.html

♦ Équivalent étranger : Nitrogen cycle.