Glossaire

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Naturalité

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Terme Définition
Naturalité

♦ « Caractère d’un paysage ou d’un habitat régi par les seuls facteurs naturels et s’approchant le plus d’un état non modifié par l’homme » (Chiffaut, 2006). Le terme de naturalité peut être assimilé à au moins deux notions anglophones parfois antagonistes : la naturalness et la wildness, dont les définitions en anglais sont encore débattues.
D’après le dictionnaire Littré, la naturalité correspond à « l’état naturel ou spontané, par rapport à l’état civilisé ou réfléchi ». Cette définition dichotomique (par rapport à l’Homme) et antinomique (par rapport à l’artificiel) se rapproche du concept nord-américain de wilderness, c’est-à-dire d’une nature supposée vierge (pristine) et située au-delà d’un front pionnier habité par l’espèce humaine. La transposition de cette notion en Europe, à l’histoire humaine bien plus ancienne explique peut-être le faible intérêt - voire le rejet - que la notion de naturalité a longtemps suscité en France. Ceci est particulièrement prégnant chez les géographes qui ne parlent presque jamais de «  naturalité » et accompagnent systématiquement les qualificatifs de « naturels » des guillemets d’usage.

> Comme tous les termes dont le suffixe est « ité », la naturalité doit être comprise comme la qualité - et non pas l’état - d’un espace que l’on peut évaluer le long d’un continuum depuis les espaces les plus anthropisés à ceux qui le sont le moins. Trois facettes complémentaires de naturalité ont été distinguées :

  • L’intégrité biophysique qui mesure le degré d’éloignement d’un milieu à un état de référence supposé vierge (sans transformation humaine)
  • La spontanéité des processus c’est-à-dire la libre évolution des dynamiques naturelles (sans intervention humaine)
  • Les continuités spatiotemporelles qui relèvent du degré d’ancienneté (continuité temporelle) et de connectivité (continuité spatiale) des milieux (sans interruption humaine).

♦ Équivalent étranger : Naturalness.