Économie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Économie circulaire

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Glossaires

Terme Définition
Économie circulaire

♦ Organisation d'activités économiques et sociales recourant à des modes de production, de consommation et d'échange fondés sur l'écoconception, la réparation, le réemploi et le recyclage, et visant à diminuer les ressources utilisées ainsi que les dommages causés à l'environnement. L’économie circulaire désigne un système économique dans lequel la valeur des produits, des matériaux et d'autres ressources dans l'économie est maintenue aussi longtemps que  le plus longtemps possible, en améliorant leur utilisation efficace dans la production et consommation, réduisant ainsi l'impact environnemental de leur l'utilisation, en minimisant les déchets et le rejet de substances dangereuses à toutes les étapes de leur cycle de vie, y compris via l'application de la hiérarchie des déchets.

> Selon la Fondation Ellen MacArthur (2021), l'économie circulaire est un cadre pour des solutions systémiques et une transformation qui répondent aux défis mondiaux tels que le changement climatique, la perte de diversité biologique, le gaspillage et la pollution. Il repose sur trois principes, tous motivés par la conception, qui peuvent contribuer à lutter contre les causes profondes de la perte de biodiversité :

  1. Éliminer les déchets et la pollution, pour réduire les menaces qui pèsent sur la biodiversité  ;
  2. Faire circuler les produits et matériaux (à leur plus haute valeur) pour laisser place à la biodiversité ;
  3. Régénérer la nature pour permettre à la biodiversité de prospérer.

Ce troisième principe est considéré comme particulièrement crucial dans le contexte de la conservation et de la restauration, ce qui implique qu'il est à la fois possible et nécessaire d'aller au-delà de la réduction des effets négatifs de l’activité économique sur la biodiversité, et plutôt recourir à la politique d’économie circulaire pour régénérer activement les systèmes naturels.

L’économie circulaire se construit autour de cinq principes :

  1. Non-toxicité, pour limiter l’utilisation de substances nocives pour l’être humain et l’environnement ;
  2. Sobriété dans la production et la consommation ;
  3. Efficacité des ressources, car l'objectif est de ne pas gaspiller les ressources et de les utiliser de manière durable ;
  4. Renouvelabilité, qui favorise l'extraction de ressources renouvelables à un rythme durable ;
  5. Fermeture des flux, qui régénère de la valeur pour des matières déjà dans le marché économique en les réutilisant ou en les recyclant.

> Le concept d’économie circulaire repose également sur les principes Cradle to Cradle (McDonough & Braungart, 2000). Ici, la circulaire l'économie est considérée comme composée de deux choses distinctes mais inextricablement liées : le « cycle biologique » qui comprend les produits destinés à la consommation et le « cycle technique » qui comprend le service produit. Les cycles biologiques et techniques constituent ensemble l’ensemble de l’économie, et sont essentiels à prendre en compte pour comprendre les liens entre économie circulaire et biodiversité.

> Korhonen et al. (2018) décrivent six limites et défis pour le concept d’économie circulaire, comme suit :

  • Limites thermodynamiques : Le recyclage nécessitera toujours de l'énergie et sera toujours incomplet, générant des déchets et des produits secondaires.
  • Limites spatiales et temporelles du système : généralement des projets d'économie circulaire sont locaux ou régionaux ; au lieu de cela, chaque projet doit être considéré en fonction de sa contribution à la durabilité mondiale nette.
  • L'effet rebond, le paradoxe de Jevon et l'effet Boomerang : lorsque la production l'efficacité augmente, les coûts de production diminuent et finalement les prix des produits finaux diminuent - cela stimule la consommation. En conséquence, la croissance économique globale pourrait dépasser les gains environnementaux initiaux créés par une meilleure efficacité.
  • Les nouvelles innovations, modèles et systèmes conçus pour la réutilisation, la refabrication et la remise à neuf des produits doivent rivaliser sur le marché avec le recyclage plus conventionnel pour les systèmes d'utilisation de matières premières de mauvaise qualité et la combustion pour les solutions énergétiques (c’est-à-dire l’économie linéaire).
  • Stratégies et gestion intra-organisationnelles et inter-organisationnelles : les flux de matières et d'énergie extraits de la nature voyagent à travers de nombreux éléments interdépendants au sein du système économique avant de finir comme déchet et émissions dans les écosystèmes. Ces flux ne respectent pas les facteurs anthropiques/définis, sectoriels ou les frontières organisationnelles. Les nouveaux modèles économiques nécessitent des relations intra- et inter-organisationnelles.
  • Utilisation de la définition des flux physiques dans les statistiques environnementales : La circulaire les catégories de flux de matières économiques sont absentes des statistiques existantes utilisées par administrations environnementales à l’échelle mondiale.


> Selon le Ministère du Développement Durable (France), « l'économie circulaire désigne un concept économique qui s'inscrit dans le cadre du développement durable et dont l'objectif est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l'eau et des sources d'énergie. Il s'agit de déployer, une nouvelle économie, circulaire, et non plus linéaire, fondée sur le principe de « refermer le cycle de vie » des produits, des services, des déchets, des matériaux, de l'eau et de l'énergie. »

Selon François Michel Lambert, président de l'Institut de l'économie circulaire : « L'économie circulaire propose de transformer les déchets en matière première réutilisée pour la conception des produits ou pour d'autres utilisations. En d'autres termes, ne plus créer de résidus que les systèmes industriel et naturel ne puissent absorber. Cela représente un gain de compétitivité énorme pour les industries qui ont une maîtrise de leur flux de matières premières. ». 

Y sont liés la production et l’offre de biens et services responsables, la consommation responsable, le recours au réemploi et à la réparation, le recyclage, les usages et besoins, la gestion territoriale des matières et de l’énergie, etc. À chaque étape du cycle de vie, sont définies des conditions à mettre en oeuvre pour déployer l’économie circulaire à l’échelle des entreprises et des territoires. Il existe sept domaines d’action de l’économie circulaire : l’approvisionnement durable, l’écoconception, l’écologie industrielle et territoriale, l’économie de la fonctionnalité, la consommation responsable, l’allongement de la durée d’usage et le recyclage.
L’économie circulaire propose par ailleurs de limiter les pertes d’énergie et de trouver d’autres ressources en valorisant les énergies issues des process industriels ou des flux (déchets verts, eau, vapeur…) de la collectivité.

> L’économie circulaire rencontre la question du climat et du réchauffement climatique d’origine anthropique (ou non).

 Economie circulaire

Source de la figure et du texte : notre-planete.info, http://www.notreplanete. info/ecologie/developpementdurable/economie-circulaire.php#definition
♦ Équivalent étranger : Circular economy.