Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Écologie

Rechercher par terme du glossaire

Glossaires

Terme Définition
Appauvrissement

Réduction qui peut être qualitative ou quantitative de la biodiversité ou de l’abondance d’espèces dans un milieu ou une région donnée.
♦ Équivalent étranger : Depletion.

Appel de Heidelberg

♦ En 1992, au premier Sommet de la Terre, des centaines de scientifiques signaient une motion contre l'écologie "irrationnelle". Juste avant l’ouverture, 52 prix Nobel, 200 chercheurs renommés, issus de domaines scientifiques divers avaient adressé aux chefs d’États et de gouvernements un appel, un manifeste connu sous l’appellation d’Appel de Heidelberg.
Ce document est présenté comme une mise en garde des scientifiques signataires qui demandaient aux dirigeants réunis à Rio une grande méfiance vis-à-vis des écologistes et autres défenseurs de l’environnement qui pouvaient être animés par une idéologie irrationnelle, s’opposant au (bon) développement scientifique et industriel. De bonnes fois, de nombreux scientifiques voyaient la montée d’une écologie politique qui pouvait envisager de se passer d’eux et qui maniait parfois légèrement chiffres et prédictions.

« Nous, soussignés, membres de la communauté scientifique et intellectuelle internationale, partageons les objectifs du Sommet de la Terre qui se tiendra à Rio de Janeiro sous les auspices des Nations Unies et adhérons aux principes de la présente déclaration.

  • Nous exprimons la volonté de contribuer pleinement à la préservation de notre héritage commun, la Terre. Toutefois, nous nous inquiétons d’assister, à l’aube du XXIème siècle, à l’émergence d’une idéologie irrationnelle qui s’oppose au progrès scientifique et industriel et nuit au développement économique et social.
  • Nous affirmons que l’état de nature, parfois idéalisé par des mouvements qui ont tendance à se référer au passé, n’existe pas et n’a probablement jamais existé depuis l’apparition de l’homme dans la biosphère, dans la mesure où l’humanité a toujours progressé en mettant la nature à son service et non l’inverse.
  • Nous adhérons totalement aux objectifs d’une écologie scientifique axée sur la prise en compte, le contrôle et la préservation des ressources naturelles. Toutefois, nous demandons formellement par le présent appel que cette prise en compte, ce contrôle et cette préservation soient fondés sur des critères scientifiques et non sur des préjugés irrationnels.
  • Nous soulignons que nombre d’activités humaines essentielles nécessitent la manipulation de substances dangereuses ou s’exercent à proximité de ces substances, et que le progrès et le développement reposent depuis toujours sur une maîtrise grandissante de ces éléments hostiles, pour le bien de l’humanité. Nous considérons par conséquent que l’écologie scientifique n’est rien d’autre que le prolongement de ce progrès constant vers des conditions de vie meilleures pour les générations futures.
  • Cependant, nous mettons en garde les autorités responsables du destin de notre planète contre toute décision qui s’appuierait sur des arguments pseudo-scientifiques ou sur des données fausses ou inappropriées.
  • Nous attirons l’attention de tous sur l’absolue nécessité d’aider les pays pauvres à atteindre un niveau de développement durable et en harmonie avec celui du reste de la planète, de les protéger contre des nuisances provenant des nations développées et d’éviter de les enfermer dans un réseau d’obligations irréalistes qui compromettrait à la fois leur indépendance et leur dignité.

Les plus grands maux qui menacent notre planète sont l’ignorance et l’oppression et non pas la science, la technologie et l’industrie dont les instruments, dans la mesure où ils sont gérés de façon adéquate, sont des outils indispensables qui permettront à l’humanité de venir à bout, par elle-même et pour elle-même, de fléaux tels que la surpopulation, la faim et les pandémies ».

> Il est écrit dans le journal Le Monde (Foucart S. L’appel d’Heidelberg, une initiative fumeuse. Le Monde, 2012. https://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/06/16/l-appel-d-heidelberg-une-initiative-fumeuse_1719614_1650684.html : « L’appel d’Heidelberg est en réalité le résultat d’une campagne habilement orchestrée par un cabinet de lobbying parisien lié de près aux industriels de l’amiante et du tabac. »

♦ Équivalent étranger : Heidelberg Appeal.

Appelant

♦ Oiseau vivant, tenu captif, destiné à attirer (en général par la voix) ses congénères libres à portée de tir ou dans un piège. Par extension, formes artificielles ressemblant aux oiseaux que le chasseur veut attirer.
♦ Équivalent étranger : Lure.

Appétée

♦ Définit une plante recherchée par le bétail pour sa consommation.
♦ Équivalent étranger : Palatable.

Appétence

♦ Phase active du comportement qui vise à rechercher l'objet propre à satisfaire un besoin naturel, en particulier la nourriture. Une fois l'objet atteint, l'appétence cesse.
♦ Équivalent étranger : Appetite.

Appétibilité

♦ Notion relative et qualitative correspondant au choix des plantes que font les animaux dans un pâturage.
♦ Équivalent étranger : Palatability.

Application des lois, contraignante et non-contraignante

♦ Dans les aires protégées, l’application non-contraignante des lois implique des mesures de gestion non-punitives qui encouragent les visiteurs à suivre les règles, comme la signalétique, les instructions verbales, etc. L’application contraignante des lois implique des mesures punitives pour les violations sérieuses, comme des sanctions, amendes et arrestations.
♦ Équivalent étranger : Law enforcement, soft and hard.

Approche Bio-rights

♦ Approche multidimensionnelle de la pauvreté et du changement climatique, fondée sur un mécanisme financier innovant qui permet de fournir un micro-crédit à des communautés défavorisées pour un développement soutenable en retour de leur implication active dans la conservation de l’environnement naturel.
Ce fonds peut être utilisé pour générer des revenus pour les populations locales et les agriculteurs locaux qui, généralement, sont forcés de gagner leur vie en exploitant ou en délaissant les ressources naturelles.
♦ Équivalent étranger : Bio-rights approach.

Approche de l’évaluation biorégionale de la biodiversité

♦ Approche au travers des paysages et des écosystèmes qui permet de quantifier du mieux possible la biodiversité, d'identifier de manière objective les priorités de conservation et de fournir des orientations pour la gestion. Cette approche se déroule selon deux processus complémentaires qui finissent par se rejoindre.
> Le premier se déroule selon les différentes étapes suivantes :
   •  Compilation des données disponibles sur les différentes espèces par analyse des bases de données, de la bibliographie et des informations collectées directement sur le terrain ou indirectement par enquêtes ;
   •  Établissement de listes provisoires d'espèces afin de mettre en évidence les données suspectes ou manquantes et recherche des éléments complémentaires si nécessaire ;
  •  Confirmation de la liste finale d'espèces ;
   •  Identification par des spécialistes régionaux des espèces présentes ou susceptibles d'être présentes ;
   •  Établissement d'une liste d'espèces prioritaires en fonction du statut connu au plan national et local et des informations fournies par les experts.
> Le second processus vise à évaluer la gestion au travers des étapes suivantes :
   •  Récolte d'informations sur les espèces prioritaires en fonction de différentes sources de données ;
   •  Classement en guildes de gestion pour définir des groupes d'espèces qui partagent les mêmes besoins en matière de processus et d'habitats. Quantification des espèces prioritaires nécessitant différentes approches de gestion ;
   •  Discussion avec les différentes parties prenantes des règles de gestion pouvant être mises en œuvre en fonction des besoins des différentes espèces prioritaires ; - Comparaison des besoins avec les pratiques actuelles et proposer des améliorations ;
   •  Communication des résultats auprès du plus grand nombre par différents supports.
♦ Équivalent étranger : Biodiversity audit approach.

Approche de précaution

♦ Terme très proche du principe de précaution et très largement utilisé dans le domaine de la pêche. Il vise, de la même façon, à pouvoir faire face, par un cadre défini, aux différentes formes d’incertitude auxquelles est confronté un domaine particulier. Cela concerne autant l’évaluation des risques que la mise en place de méthodes de gestion. Dans le domaine de la pêche, par exemple cela consiste en la mise en place d’une stratégie pour éviter la surexploitation des ressources, le surdéveloppement des capacités de récolte, la perte de  diversité biologique, les perturbations physiques importantes des biotopes sensibles, ou les perturbations sociales ou économiques.
♦ Équivalent étranger : Precautionary approach.

Approche différentielle

♦ Prise en compte des disparités sociales, économiques et écologiques des régions dans le processus de planification comme condition de réussite de la stratégie.
♦ Équivalent étranger : Differential approach.

Approche écologique pour le développement durable

Système de développement durable fondé sur une approche écologique qui doit maintenir stables les ressources de base, en évitant la surexploitation des ressources renouvelables ou les fonctions environnementales essentielles et en utilisant les ressources non renouvelables de telle manière que l'investissement soit fait avec des produits de substitution adéquats. Ceci inclut le maintien de la biodiversité et la stabilité des conditions climatiques et des autres fonctions de l'écosystème qui ne sont généralement pas classées dans les ressources économiques.
♦ Équivalent étranger : Ecological approach to sustainable development.

Approche écosystémique

♦ Approche fonctionnelle naturaliste, scientifique et technique de l'ensemble des composantes de la biosphère. Au sens de la convention sur la diversité biologique (CDB), il s'agit d'une stratégie de gestion intégrée des terres, de l'eau et des ressources vivantes qui favorise la conservation et l'utilisation durable de manière équitable. L'approche écosystémique place les besoins humains au centre de la gestion de la biodiversité. Elle consiste à gérer l'écosystème sur la base de ses multiples fonctions et des multiples utilisations qui sont faites de ces fonctions. L'approche écosystémique ne vise pas des gains économiques à court terme, mais à utiliser un écosystème sans l'endommager, durablement et de manière équitable.
♦ Équivalent étranger : Ecosystemic approach.

Approche eudémonique

♦ Sous-tend que le bien-être humain est le résultat d’un équilibre entre la nature et les besoins de chacun.
♦ Équivalent étranger : Eudaimonic approach.

Approche fondée sur les écosystèmes pour l’adaptation

♦ Cette approche utilise la biodiversité et les services écosystémiques comme élément de la stratégie globale afin d'aider les populations à s'adapter aux effets adverses du changement climatique. Elle peut inclure le développement durable, la conservation et la restauration des écosystèmes, comme faisant partie intégrante d'une stratégie globale d'adaptation qui prend en compte les co-avantages sociaux, économiques et culturels pour les populations locales. L'adaptation est facilitée à la fois par des mesures de gestion spécifiques des écosystèmes et par une augmentation de la résilience des écosystèmes au changement climatique.
♦ Équivalent étranger : Ecosystems-based approaches for adaptation.