La longévité des nids, un paramètre essentiel pour la détermination de la taille des populations de grands singes : Cas de bonobos dans la Réserve de Faune de Lomako-Yokokala en République Démocratique du Congo
Auteurs:Omasombo Wotoko, Valentin; Besnard, Aurélien; Miaud, Claude; Malekani, Jean; Punga, Julien
Année de publication:2013
Date de publication:2013-12-30
Les estimations des densités de grands singes dans la nature ne sont généralement possibles que par des méthodes indirectes. Une des méthodes les plus courantes consiste à estimer les densités des nids qui sont ensuite converties en densités d'individus. Cette conversion entre densité des nids et nombre d’individus nécessite deux paramètres : le taux de création et le taux de dégradation des nids. Le taux de création des nids est le nombre de nids créés par un individu de l’espèce étudiée par jour; il est caractéristique de l'espèce et varie avec les saisons. Le taux de dégradation de nids est le nombre total de jours qu'un nid d’une espèce peut être visible dans la nature. Il s’agit donc de la « durée de vie » des nids. Ce taux diffère non seulement entre espèces mais aussi entre saisons et surtout entre sites, selon le type de construction, le type d’habitat et l’espèce d’arbre support. Son estimation doit donc être réalisée sur la zone d’étude pour être fiable et ne peut être tirée de la bibliographie au risque de biaiser fortement les résultats des tailles de population. Cette étude a porté sur la détermination de la durée de vie de nids de bonobo dans la Réserve de faune de Lomako-Yokokala (RFLY) par la méthode de Marked Nest Count (MNC). Au total, 465 nids de bonobos ont été marqués et suivis régulièrement entre novembre 2011 et avril 2012. Nous avons utilisé deux méthodes différentes d’estimation de la longévité des nids dont l’une a été développée spécifiquement dans le cadre de cette étude en se basant sur des modèles de type Capture-Marquage-Recapture. Les estimations sont de 86 jours avec les méthodes de type Capture-Marquage-Recapture et de 79 jours avec la méthode usuelle des chaînes de Markov. Dans les deux cas les intervalles de confiance des estimations sont relativement larges et ne devraient pas être négligées dans l’estimation des tailles de population comme c’est fréquemment le cas.