Glossaire

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Déclaration Universelle des Droits des Zones humides

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Terme Définition
Déclaration Universelle des Droits des Zones humides

♦ Une équipe internationale de scientifiques a demandé que des droits soient accordés aux zones humides. Le groupe, dirigé par Gillian Davies de l’université de Tufts et du BSC Group, a rédigé une Déclaration universelle des droits des zones humides. La version 2020 est encore en cours de rédaction. Elle ne bénéficie pas d’une traduction officielle en langue française et la traduction suivante est donc faite par Patrick Triplet.

  • Reconnaissant que les zones humides sont indispensables au fonctionnement sain des processus de la Terre et à l’approvisionnement en services écosystémiques indispensables, incluant la régulation du climat à différentes échelles, l’approvisionnement en eau, la purification de l’eau, le stockage des inondations, l’atténuation des sécheresses et la prévention et la prévention des dommages liés aux tempêtes ;
  • Reconnaissant que les zones humides ont une signification pour les inspirations spirituelles ou sacrées et les systèmes de croyances pour de nombreuses personnes à la surface du globe, et particulièrement pour les peuples indigènes et les communautés locales vivant en étroite relation avec les zones humides, et que ces zones humides fournissent des opportunités pour apprendre de et à propos de la Nature, ce qui soutient la compréhension scientifique et l’innovation, l’expression culturelle et la créativité artistique ;
  • Reconnaissant également que les Hommes et la Nature avec toute sa biodiversité dependent d'un fonctionnement sain des zones humides et des services qu’elles fournissent, et que les zones humides jouent un rôle significatif dans la régulation mondiale du climat ;
  • Inquiets du fait que la conservation des zones humides et les approches de gestion ont échoué à enrayer la perte et la dégradation de tous les types de zones humides à travers le monde ;
  • Inquiets également que la déstabilisation mondiale du climat et les pertes de biodiversité sont en cours d’accélération et que les efforts pour inverser ces tendances ont échoué ;
  • Reconnaissant que les peuples au travers le monde avec leurs nombreuses cultures et croyances attribuent depuis des millénaires que la Nature, ou des éléments de la Nature, un statut d'êtres vivants sensibles ayant une valeur et des droits inhérents indépendants de leur valeur pour les Hommes, et que les peuples indigènes, les communautés locales et les organisations non gouvernementales ont contribué à un mouvement mondial pour reconnaître les droits de la Nature ;
  • Conscients que la degradation et la perte continues de zones humides menacent l’existence même de la chaine de vie dont dependent les moyens de subsistence, le bien-être, la vie en communautés et la spiritualité de nombreuses personnes, particulièrement les peuples indigènes et les communautés locales qui vivent en étroite relation avec les zones humides ;
  • Inspirés par la récente reconnaissance des droits inhérents de la Nature, incluant la reconnaissance de l’entière Amazonie colombienne en tant qu’entité soumise à des droits par la Cour Suprême de Colombie ; reconnaissance des droits et de la personnalité juridique et vivante du fleuve Whanganui au travers de Te Awa Tupua Act (Whanganui River Claims Settlement Act) agréé par le Māori iwi et le Parlement Néo-zélandais ; et par la première reconnaissance au monde des droits de la Nature dans la Constitution de l’Équateur ;
  • Convaincus que reconnaître les droits durables et la personnalité morale et vivante de toutes les zones humides à travers le monde peut permettre un changement de paradigm dans la relation Hommes- Nature vers une plus grande comprehension, une réciprocité et le respect conduisant à un environnement plus soutenable, harmonieux et sain qui soutient le bien-être à la fois des Hommes et de la Nature non humaine ;
  • Convaincus également que reconnaître les droits et la personnalité légale et vivante de toutes les zones humides et du changement de paradigme que cela représente peut conduire à augmenter la capacité de gérer les zones humides d’une façon qui contribue à inverser la tendance à la destabilisation du climat global et la perte de biodiversité ;
  • Déclarent que toutes les zones humides sont des entités disposant de droits inhérents et durables qui dérivent de leur existence en tant que membres de la Communauté de la Terre et devraient posséder un statut juridique devant les tribunaux.

Leurs droits inhérents sont les suivants :

  1. Le droit d’exister.
  2. Le droit à leur localisation écologique dans le paysage.
  3. Le droit à des régimes hydrologiques naturels, connectés et durables.
  4. Le droit à des conditions climatiques écologiquement durables.
  5. Le droit à une biodiversité naturelle, exempte d’espèces introduites ou envahissantes qui perturbent leur intégrité écologique.
  6. Le droit à l’intégrité de la structure, de la fonction, des processus évolutifs et à la capacité de remplir les rôles écologiques naturels dans les processus de la Terre.
  7. Le droit d’être à l’abri de la pollution et de la dégradation.
  8. Le droit à la régénération et à la restauration.

♦ Équivalent étranger : Universal Declaration of the Rights of Wetlands.