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« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

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Terme Définition
Défoliation

♦ Perte des feuilles d’un végétal.
♦ Équivalent étranger : Defoliation.

Déforestation

Conversion d'une forêt en une autre forme d'utilisation de la terre ou réduction sur du long terme de la canopée au-dessous d'un seuil de 10 %. La déforestation provoque une perte permanente ou à long terme de la couverture forestière et la transformation de la zone pour un autre usage. Elle est la cause d'un rejet massif de CO2 dans l'atmosphère tout en réduisant la capacité de la nature à l'absorber et augmente les risques d'érosion des sols. Localement, elle peut également modifier les conditions climatiques et affecte la biodiversité. Le problème actuel est que la déforestation est pratiquée afin de planter des palmiers pour l'huile ou des végétaux qui fourniront un biocarburant dont le bilan en matière de respect de l'environnement est loin d'être satisfaisant.

> La déforestation actuelle concerne essentiellement les forêts tropicales. En 2005, elle a été qualifiée d’alarmante par la FAO. La destruction de la forêt serait responsable de 18 à 20 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est un des éléments importants qui causent le réchauffement climatique.
Selon la FAO, environ 13 millions d’hectares de forêts disparaissent annuellement sur Terre.
Une partie des coupes est suivie d’une régénération forestière, souvent lente ou médiocre, une autre partie sera plantée d’arbres de rentes (eucalyptus, palmier à huile, hévéa, cacaoyer, théier, caféier...). En Amazonie, la plus grande partie est transformée en culture de soja et ailleurs en champs (environ 75 % des pertes forestières sont dues à l’expansion agricole). En zone tropicale, ces champs se dégradent rapidement, pour évoluer vers une savane ou vers un processus de désertification. Une enquête de la FAO portant sur les ressources forestières mondiales montre que, même si la déforestation reste préoccupante, son rythme a ralenti avec 5,2 millions d’hectares de surfaces boisées disparus entre 2000 et 2010 contre 8,3 millions entre 1990 et 2000.

♦ Équivalent étranger : Deforestation.

Défragmentation

♦ Consiste à restaurer les connexions entre des espaces similaires, soit en étendant leurs surfaces respectives, soit en développant des corridors permettant la libre circulation des espèces entre ces espaces.
♦ Équivalent étranger : Defragmentation.

Défrichement

♦ Opération consistant à enlever la végétation spontanée couvrant un biotope donné pour mettre en culture la surface concernée. Elle implique donc l'arrachage des racines des végétaux qui se développaient sur le site afin de laisser place nette à un autre type de production végétale, ou à un aménagement qui supprimera toute forme de développement végétal.
♦ Équivalent étranger : Land clearing.

Dégât (étendue)

♦ Étendue géographique de l'impact sur la conservation qui peut être attendu au cours des prochaines années dans les conditions actuelles.
♦ Équivalent étranger : Damage, extent.

Dégât (sévérité)

♦ Niveau de dommage causé à un écosystème qui peut raisonnablement être attendu sur les prochaines années sous les conditions actuelles : destruction totale, dégradation sérieuse ou modérée ou altération légère.
♦ Équivalent étranger : Damage, severity.

Dégazage

♦ Ventilation des citernes pour éliminer les vapeurs d’hydrocarbures et permettre l’accès en vue de visite ou de travaux.
♦ Équivalent étranger : Degassing.

Dégradation d’un écosystème

♦ Un écosystème est dit dégradé quand il montre une perte de biodiversité, de son intégrité et/ou une simplification ou une rupture dans sa structure, son fonctionnement et/ou sa composition en raison d'activités ou de perturbations qui sont trop fréquentes ou trop importantes pour permettre une régénération ou une récupération naturelle. Ce terme, comme ceux de dommage, de destruction ou de transformation, représente une déviation de l'état normal ou souhaité d'un écosystème intact. Il s'agit donc d'une réduction permanente de la capacité à fournir des services écosystémiques.

> Un écosystème est détruit lorsque la dégradation ou le dommage supprime toute vie macroscopique et qu'un retour vers la situation initiale est très improbable.

♦ Équivalent étranger : Ecosystem degradation.

Dégradation d’un habitat

♦ Diminution de la qualité d'un habitat, ce qui entraine une capacité réduite à accueillir des espèces animales et végétales. Les activités humaines tendant à la dégradation incluent les activités polluantes et l'introduction d'espèces invasives. Les effets contraires peuvent devenir immédiatement visibles ou être cumulatifs.
La biodiversité peut être réduite si les habitats sont dégradés et peuvent conduire jusqu'à la disparition totale d'une espèce ou d'une communauté d'espèces.
♦ Équivalent étranger : Habitat degradation.

Dégradation d’un service écosystémique

♦ Diminution de la production d'un service par des changements dans la zone où ce service est normalement fourni, ou diminution de la production par unité de surface. Pour les services de régulation et de soutien, il s'agit d'une réduction des avantages offerts par ces services, soit par un changement dans le service ou par des pressions anthropiques sur le service au-delà des limites, conduisant à une baisse de rendement de celui-ci.
♦ Équivalent étranger : Degradation of an ecosystem service.

Dégradation de la forêt

♦ Perte, directement liée à l'Homme, des valeurs forestières, pouvant se caractériser par une réduction de la canopée. Ceci conduit à une perte des avantages potentiels de la forêt pour les populations environnantes, en matière de biodiversité, de produits ou de services.
♦ Équivalent étranger : Forest degradation.

Dégradation des sols

♦ Réduction ou perte de la productivité biologique ou économique de terrains naturels, agricoles ou forestiers par des processus naturels ou liés aux activités humaines.
♦ Équivalent étranger : Land degradation.

Dégradation des terres

♦ Réduction de la capacité productive de la terre en raison de changements dans la fertilité des sols, de l’érosion, de mauvaises herbes, de feux récurrents et/ou d’activités humaines non appropriées. Elle conduit au déclin de la biodiversité ou des fonctions associées dans les écosystèmes terrestres et aquatiques.

> Les types de dégradation du sol incluent :

  • L’érosion du sol par l’eau, correspondant à l’enlèvement de particules du sol par l’action de l’eau, soit sous forme de lessivage superficiel plus ou moins uniforme, soit par ruissellement en petites rigoles, soit par un ruissellement violent avec création de grands canaux. L’élément important est le départ de la couche fertile.
  • L’érosion du sol par le vent qui correspond au départ des particules de manière uniforme bien que le vent puisse aussi créer des dépressions. Ce type d’érosion se produit avec des particules fines à moyennes.
  • Une diminution de la fertilité du sol et une dégradation de ses propriétés physiques, biologiques et chimiques. Elle conduit à une réduction de la productivité par :
     - réduction de la matière organique dans le sol avec son corollaire une diminution de l’activité biologique du sol ;
     - réduction des propriétés physiques du sol en conséquence de la réduction de la matière organique (la structure, l’aération et la capacité de rétention d’eau peuvent être affectées) ;
     - changements dans le contenu en nutriments du sol, conduisant à des carences ou à des niveaux toxiques des nutriments essentiels pour une croissance saine des plantes ;
     - apparition de substances toxiques (pollution, application incorrecte de fertilisants.
  • Un engorgement en eau en raison de la proximité de la nappe phréatique avec la surface ou un drainage inapproprié de la surface de l’eau, généralement en raison d’une gestion insuffisante du drainage. En conséquence, l’eau sature les racines, conduisant à un déficit en oxygène.
  • Une augmentation de la salinité dans le sol ou dans l’eau, généralement en conjonction avec un drainage inefficace. Les zones où le niveau de la nappe fluctue peuvent être affectées par une augmentation des cations de sodium (Na+).
  • Une sédimentation ou un enfouissement du sol qui peut se produire pendant les périodes d’inondation quand la partie fertile du sol est enterrée sous des sédiments moins fertiles ou, en raison du vent, du sable inondent des zones de pâturage, ou lors d’événements catastrophiques comme une éruption volcanique.
  • Une diminution du niveau de la nappe phréatique quand les prélèvements excèdent la capacité de recharge naturelle. • Une perte de couverture végétale. La végétation protège le sol de l’érosion liée au vent et à l’eau et fournit la matière organique nécessaire pour maintenir des niveaux de nutriments essentiels pour conserver des végétaux en bonne santé. Les racines des plantes aident à maintenir la structure du sol et facilitent l’infiltration de l’eau.
  • Une augmentation des cailloux et rochers couvrant le sol, ce qui se produit avec des niveaux d’érosion extrême causant la remontée en surface de ces matériaux de grande taille.

> Les causes principales de dégradation liées à l’Homme incluent :

  • le surpâturage,
  • l’intensification de l’agriculture,
  • la submersion des terres et la salinisation des zones irriguées,
  • la déforestation,
  • la pollution et les causes industrielles.

> La dégradation des terres conduit à une perte de productivité. Une diminution de 10% de productivité est considérée comme attribuable à une légère dégradation qui peut être surmontée par des mesures de gestion appropriées. Une diminution de 10 à 25 % est considérée comme modérée. À ce stade, les pratiques agronomiques traditionnelles ne sont pas suffisantes pour renverser la situation, mais des mesures appropriées peuvent inverser la situation. La dégradation est considérée comme sérieuse ou sévère quand la perte atteint 50 à 66 %. Jusqu’à ce point, la dégradation est considérée comme réversible et encore possible mais avec des coûts élevés et un travail important. Au-dessus, la dégradation est irréversible.

> Les causes principales de dégradation

a. Les causes directes

  • Expansion rapide des zones de cultures et d'élevage au détriment des espaces naturels Ces zones représentent plus d'un tiers des terres émergées.
  • Intensification non durable de l'agriculture, de l'élevage et de la sylviculture
    → À court terme : hauts rendements.
    → À moyen ou long terme : érosion des sols, salinisation, perte de fertilité, etc.
    → À long terme : surexploitation des ressources en eau, eutrophisation des écosystèmes aquatiques, etc.
    Au vu des demandes croissantes de nourriture et d'énergie, on s'attend notamment au doublement de la consommation d'engrais et de pesticides chimiques par l'agriculture, d'ici 2050.
  • Expansion urbaine, développement des infrastructures et de l'extraction minière
    → Les surfaces construites en milieu ubain sont généralement imperméables et obstruent les sols. Il s'agit d'une des formes les plus sévères de dégradation des terres.
    → L'extraction de minéraux et d'énergies fossiles du manteau terrestre affecte quasiment l'ensemble des services écosystémiques et engendre donc des déclins majeurs de la biodiversité.

b. Les causes sous-jacentes

  • Le niveau de consommation élevé dans les pays développés et en forte hausse dans les économies émergentes, combinés à une croissance démographique continue.
  • L'éloignement spatial et temporel des effets induits par les changements de comportement (par exemple, les choix de consommation) sur la dégradation des terres.
    La plupart des acteurs qui bénéficient de la surexploitation des terres (les consommateurs) sont ceux qui sont les moins affectés par les conséquences de cette dégradation, et sont donc les moins incités à agir.
  • La faible prise de conscience de ce problème au niveau mondial.

♦ Équivalent étranger : Land degradation.

Dégradation environnementale

♦ Définie comme tout changement ou perturbation de l'environnement susceptible d'être délétère ou nuisible. Elle correspond à la diminution des ressources telles que l'air, l'eau et le sol, la destruction des écosystèmes, l'extinction de la faune sauvage, la perte d'importantes interactions entre espèces, la disparition de caractéristiques biophysiques comme la structure et la chimie des sols ou des processus hydrologiques, et le déclin de la capacité à satisfaire les besoins de subsistance et de façon plus générale à une perte de la biodiversité. Elle tend donc à réduire les flux de denrées et de services écosystémiques.
♦ Équivalent étranger : Environnemental degradation.

Dégradation inversée

♦ Un rétablissement d'écosystème est parfois décrit comme étant une dégradation inversée. Avec des interventions, un écosystème dégradé suit une succession naturelle qui lui permet de revenir à son stade originel, recouvrant sa composition et sa structure communautaire, ses fonctions et processus écologiques revenant à la normalité. La dégradation inversée a été le modèle dominant de restauration ces dernières décennies, mais le fait qu'il ne soit pas universellement applicable est progressivement reconnu. En tout état de cause, le fait qu'un écosystème puisse être restauré ne doit pas être un alibi pour le détériorer.
♦ Équivalent étranger : Reversed degradation.