Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Écologie

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Glossaires

Terme Définition
Territoire

♦ Espace que s'approprie un individu (ou un groupe, souvent familial) d'une espèce donnée afin de se reproduire et/ou de s'assurer l'exclusivité de l'usage des ressources alimentaires par rapport aux individus de la même espèce ou d'espèces pouvant utiliser le même type de ressources.
La défense d'un territoire entraîne des dépenses qui doivent toujours être inférieures aux bénéfices que l'animal ressort de son action. Selon les espèces, le territoire est saisonnier et se limite à la période de reproduction. La possession d'un territoire est un bénéfice pour avoir un taux de survie plus élevé, une meilleure descendance et un accès aux ressources. Cependant posséder un territoire représente un coût important en temps et énergie. En effet l'animal défend activement son territoire, lors d'affrontements physiques et passivement, grâce à une barrière olfactive à ses limites et aux manifestations sonores intimidant les adversaires.
♦ Équivalent étranger : Territory.

Tessella

♦ Cadre spatial de taille variable, homogène écologiquement, ne portant qu’une seule série de végétation.
Le terme de tessella, repris et révisé par de nombreux auteurs, a été utilisé pour la première fois par Bolós (1963) pour désigner toute portion de terrain écologiquement homogène et capable de supporter une communauté stable déterminée (végétation potentielle, climax) ainsi que ses associations de substitution.
♦ Synonyme : compartiment écologique (uniquement défini par des facteurs abiotiques tels que la pente, l’exposition...), compartiment stationnel.
♦ Équivalent étranger : Tessella.

Tests létaux

♦ Tests les plus couramment utilisés en laboratoire, du fait de leur simplicité et de leur rapidité de mise en œuvre.
Les effets létaux sont facilement identifiables et la courte durée du test ne pose pas de problème en ce qui concerne le maintien technique des organismes et des conditions expérimentales. Ces tests sont réalisés à partir de concentrations en polluants nettement supérieures à celles mesurées dans le milieu. De ce fait, leur manque de représentativité et la difficulté d'extrapolation au milieu naturel leur ont valu de nombreuses critiques. Cependant, malgré leurs limites, ils restent pratiqués pour des études préliminaires sur l'évaluation de l'impact de nouveaux produits chimiques, le suivi des effluents, les accidents pétroliers impliquant l'utilisation de dispersants, les « screening » des rejets de produits chimiques et les installations offshore.
♦ Équivalent étranger : Lethal tests.

Tests sublétaux

♦ Ils sont fondés sur l'appréciation d'effets indésirables sur les individus. Ces effets ont souvent une origine biochimique étant donné que la plupart des toxiques exercent leurs effets par le biais de modifications d'activités enzymatiques. Les effets les plus couramment étudiés concernent des arrêts de croissance, des perturbations de la reproduction, des baisses de l'activité, des effets mutagènes... L'effet pourra être qualifié « d'indésirable » dans la mesure où l'on connaît sa signification physiologique et écologique et où il ne s'agit pas d'une réaction d'adaptation bénéfique pour l'espèce étudiée.
♦ Équivalent étranger : Sublethal tests.

Tétrapodes

♦ Ensemble des vertébrés comprenant les reptiles, les batraciens, les oiseaux et les mammifères adaptés à la vie terrestre par des membres marcheurs pairs.
♦ Équivalent étranger : Tetrapodes.

Texture d'un sol

♦ Texture du sol (s) Définie selon la granulomètrie des différents éléments minéraux présents :

  • Graviers >> Plus de 2 millimètres
  • Sables grossiers >> De 0,2 millimètres à 2 millimètres
  • Sables fins >> De 20 μm à 0,2 millimètres
  • Limons >> De 2 μm à 20 μm
  • Argiles >> Moins de 2 μm.

♦ Équivalent étranger : Soil texture.

Theilériose bovine

♦ Maladie parasitaire déterminée par la multiplication, dans les leucocytes, puis dans les hématies de protozoaires du genre Theileria transmis par des tiques Ixodidés. Elle conduit à un syndrome fébrile accompagné d’une anémie hémolytique et de troubles hémorragiques.
♦ Équivalent étranger : Bovine theileriosis.

Thème focal

♦ Facteur ou question sociale ou de biodiversité, important pour le succès du projet, qui correspond aux principaux problèmes sociaux et liés à la biodiversité que rencontre un projet.
♦ Équivalent étranger : Focal theme.

Théorème de Coase

Expose qu'un pollueur et une victime peuvent mener une négociation mutuellement bénéfique si le dommage entraîné par la pollution est plus grand que le profit net obtenu par le pollueur de la vente du bien générant la pollution. Dans ce cas, un paiement de la partie affectée au pollueur réduirait la pollution. Le théorème indique que la solution la plus efficace pour résoudre des utilisations interdépendantes de l'environnement y compris des cas de pollution est un processus de négociation entre les détenteurs des droits de propriété. Si ces droits sont donnés aux pollueurs, les victimes peuvent les payer pour qu'ils ne polluent pas, créant une solution en passant par un marché. Alternativement, si les droits de propriété sont donnés aux victimes, les pollueurs peuvent dédommager les victimes ou acheter le droit de polluer.
Équivalent étranger : Coasian Bargaining.
Théorie de l’approvisionnement optima

♦ Cette théorie prédit qu’un animal devrait rester en une zone (même si les ressources diminuent puisqu'il les utilise) jusqu’au moment où le rendement énergétique net de ce lieu a baissé jusqu’au rendement moyen de l’environnement (qui inclut les coûts de déplacement). Elle admet que l’animal peut estimer les conditions ailleurs dans l’environnement et qu’il peut comparer le rendement actuel au rendement moyen. Aussi étonnant que cela puisse paraître, même si les animaux n’ont pas conscience de ces éléments, ils se comportent « comme si ».
♦ Équivalent étranger : Optimal Foraging Theory.

Théorie de l’équilibre

♦ Théorie qui suggère que sous certaines circonstances naturelles, les gains et les pertes d'espèces sont équilibrés et qu'un déplacement depuis la valeur d'équilibre entraîne des changements dans les taux de spéciation ou d'extinction qui tendent à ramener le système à son état d'équilibre.
♦ Équivalent étranger : Equilibrum theory.

Théorie des jeux

♦ Pour expliquer les ajustements comportementaux parfois étranges que l'on peut observer entre individus, John MAYNARD SMITH, vers 1970, a eu l'idée d'utiliser la théorie des jeux. Cette théorie, dont les créateurs étaient John von NEUMANN (un des concepteurs de l'ordinateur) et Oskar MORGENSTERN, a été avancée dans les années 1940 ; elle cherchait à déterminer la stratégie optimale dans des situations de conflit (elle a évidemment été développée en raison du contexte de la 2nde guerre mondiale et affinée ensuite dans celui de la guerre froide). Partant de là, John MAYNARD SMITH, a posé les bases de ce qu'on appelle maintenant la « théorie évolutive des jeux », et introduit le concept de stratégie évolutivement stable. La théorie des jeux a pour objectif de formaliser des situations conflictuelles inhérentes à une communauté d’individus en interaction, de discuter puis de proposer des solutions à ces conflits.

> La conception des solutions est guidée par des critères d’optimalité individuelle ou collective, de cohérence temporelle, de justice distributive…
Elle constitue une approche mathématique de problèmes de stratégie tels qu’on en trouve en recherche opérationnelle et en économie. Elle étudie les situations où les choix de deux protagonistes - ou davantage - ont des conséquences pour l’un comme pour l’autre. Le jeu peut être à somme nulle (ce qui est gagné par l’un est perdu par l’autre, et réciproquement) ou, plus souvent, à somme non-nulle. Un exemple de jeu à somme nulle est celui celui du pierre-feuille-ciseaux.

> La théorie des jeux étudie les comportements - prévus, réels, ou tels que justifiés a posteriori - d’individus face à des situations d’antagonisme, et cherche à mettre en évidence des stratégies optimales. Des situations apparemment très différentes peuvent parfois être représentées avec des structures d’incitation comparables, et constituant autant d’exemple d’un même jeu.

> La théorie des jeux non coopératifs s’applique à des situations où des joueurs jouent sciemment alors qu’ils ont des buts au moins partiellement antagonistes (elle ne s’applique donc pas aux situations de pleine coopération, mais à la compétition ou à sa variante plus fréquente que l’on nomme la coopétition). Elle ne concerne pas les situations de jeu contre une nature dépourvue de buts, ne dressant pas de plans, situations où il y aurait donc en fait qu’un seul joueur.

> En 1973, John MAYNARD SMITH - théoricien de l’évolution biologique - et le généticien George PRICE publient l’article « The logic of Animal conflit » dans la revue Nature. Ces auteurs considèrent une situation de conflit inter-espèces au sein de laquelle la sélection naturelle opère lentement un tri entre différents comportements. Cette sélection est stimulée par des mécanismes d’interactions bilatérales et de reproduction asexuée. Une interaction bilatérale est modélisée par un jeu non coopératif. Les individus n’ont pas le pouvoir de modifier leur comportement au cours du temps : ils sont programmés pour déployer la stratégie héritée de leur parent. L’utilité obtenue lors d’une interaction bilatérale mesure la capacité de cet individu à s’adapter à l’environnement.

♦ Équivalent étranger : Game theory.

Théorie du changement

♦ Appelé également modèle de causalité, il s'agit d'un outil d'évaluation fondé sur la théorie qui illustre la séquence logique de liens entre les moyens et la finalité et qui sous-tendent un projet explicitant les résultats obtenus et les actions ou stratégies nécessaires à l'obtention de ces résultats.
♦ Équivalent étranger : Theory of change.

Théorie du chaos

♦ S'intéresse aux systèmes, dits "chaotiques", qui ont une forte dépendance aux conditions initiales : une petite variation des conditions initiales croît rapidement pour donner un résultat totalement différent (le célèbre "effet papillon").
La théorie du chaos est née avec Poincaré au XIXème siècle, dans son étude du système solaire et de sa stabilité. Il cherchait à savoir si le système solaire était stable, ou s'il allait un jour se dissoudre, pouvant engendrer des collisions entre les corps.
♦ Équivalent étranger : Chaos theory.

Théorie du jeu

♦ Sous-ensemble des mathématiques qui s'intéresse à la théorie de la compétition entre deux ou plusieurs joueurs selon des règles spécifiques. Cette théorie est extrapolée aux études comportementales s'intéressant aux relations entre individus de la même espèce animale.
♦ Équivalent étranger : Game theory.