Extinction
Glossaires
Terme | Définition |
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Extinction | ♦ En biologie et en écologie, l'extinction est la fin d'un organisme ou d'un groupe d'organismes, d'une espèce. Le moment de l'extinction est généralement considéré comme étant daté de la mort du dernier individu d'une espèce, bien que la capacité à se reproduire et à reconquérir ait été perdue bien avant ce point. Déterminer ce moment est difficile et souvent cela n'est fait qu'a posteriori. > L'extinction peut se produire à différentes échelles spatiales et concerner la disparition complète d'une espèce sur une aire particulière. Les extinctions locales de petites population dans les habitats insulaires sont des événements communs pour une gamme diversifiée de taxa. Dans la plupart des cas, les extinctions locales peuvent être contrebalancées par la recolonisation de l'aire par une population continentale plus importante. L'extinction locale d'une espèce endémique est la même que l'extinction globale puisque la recolonisation est impossible. > Le taux d'extinction globale correspond à la proportion d'espèces qui disparaît pendant un intervalle de temps donné. Il est principalement lié, dans un contexte naturel, au nombre d'individus. Ainsi, plus le nombre d'individus au sein d'une espèce est faible, plus les risques de disparition de cette dernière sont importants du fait de faibles capacités d'adaptation pour faire face aux changements environnementaux. > L’expression « Extinction massive » est apparue en 1796 et sa paternité est attribuée au naturaliste français Georges Cuvier. Plus récemment, plusieurs scientifiques ont évoqué une « sixième crise d’extinction » : Paul et Anne Ehrlich dans un ouvrage intitulé Extinction daté de 1981 et Paul S. Martin dans ses publications sur « The overkill hypothesis » en 1984, mais aussi Robert Barbault qui, en 2006, écrivait : « L’horizon est sombre et une sixième crise d’extinction une perspective certaine ». Cette expression vaudra en 2015 à la journaliste Élisabeth Kolbert le prix Pulitzer pour son ouvrage La sixième extinction, comment l’homme détruit la vie. Cette notion désigne l’élimination d’une partie considérable des espèces du monde entier au cours d’un intervalle de temps géologiquement insignifiant selon Anthony Hallam et Paul Wignall. Ces crises qui se déroulent habituellement sur des centaines de milliers voire des millions d’années sont des événements qui génèrent des pertes de biodiversité.
Les cinq grandes crises d’extinction > La Terre a connu soixante crises d’extinction, dont cinq sont considérées comme massives. Ces crises sont celles qui sont intervenues depuis 600 millions d’années car les traces des précédentes crises sont difficiles à déceler.
Ces cinq extinctions massives sont toutes intervenues sur un laps de temps assez long, bien que négligeable à l’échelle des temps géologiques.
> Les origines anthropiques de cette sixième crise d'extinction sont à chercher dans :
> L’effondrement du nombre d’individus résulte d’une multitude de causes qui se combinent entre elles et impactent la biodiversité. Si elles font consensus au sein du monde scientifique, tous les chercheurs ne les citent pourtant pas dans le même ordre : ils sont néanmoins d’accord sur le fait que le changement climatique ne doit pas occulter les autres causes. Celles-ci font d’ailleurs l’objet actuellement d’une évaluation par l’IPBES.
> À des échelles de temps courtes, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a choisi l’année 1500 comme date arbitraire à partir de laquelle on peut considérer les extinctions d’espèces comme « récentes ». À ce jour, l’UICN recense ainsi 108 espèces de mammifères, 141 espèces et 138 sous-espèces d’oiseaux éteintes depuis 1500, et ce, à travers tout le globe. Szabo et al. (2012) ont dressé un inventaire et une cartographie des lieux d’extinction des oiseaux depuis 1500. L’immense majorité des extinctions concerne les milieux insulaires, les littoraux et la bande intertropicale. Toutes les extinctions sont attribuables à l’Humain, hormis celle de la sous-espèce de Troglodyte des rochers Salpinctes obsoletus exsul, disparue à la suite d’une éruption volcanique sur l’île de Revillagigedo au Mexique (Brattstrom, 1990). Les causes principales d’extinction sont, par ordre décroissant : l’introduction d’espèces exotiques (58,2 % des espèces ; 50,7 % des sous-espèces), la chasse (52,4 % ; 18,8 %) et l’agriculture (14,9 % ; 31,9 %). Ceballos et al. (2015) estiment ainsi un taux d’extinction au cours des cent dernières années 100 fois plus important que le taux d’extinction moyen des espèces concernant les vertébrés. > Les impacts de l’extinction de la mégafaune du Pléistocène sur les écosystèmes sont assez difficiles à évaluer. La plupart des études s’appuient sur les impacts d’équivalents contemporains pour inférer le rôle fonctionnel des espèces éteintes. Dans une revue portant sur les impacts potentiels de l’extinction de la mégafaune tropicale, Corlett (2013) liste six impacts potentiels :
♦ Équivalent étranger : Extinction. |