Écologie

« Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, … »
                                                     
 Patrick Triplet.

> Par cette citation, je souhaite rendre un vibrant hommage au travail de Titan réalisé sur plus de dix ans par ce biologiste, docteur en écologie dont l’ouvrage "Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature" constitue la source de très nombreuses définitions présentes dans ce glossaire. Utiliser un langage dont les mots recouvrent des concepts clairement définis permet à chacun d’aborder et de comprendre des domaines qui ne sont pas forcément de sa compétence.

> Ce glossaire qui regroupe plus de 6 000 définitions accompagnées de leur traduction anglaise est là pour vous y aider. Il couvre les domaines complémentaires que sont la Géographie, l’Écologie et l’Économie, sans oublier de faire un petit détour par la Finance qui régit dans l’ombre une bonne part de notre existence.

> Par lui-même, de définition en définition, ce glossaire vous invite à explorer l’univers riche de la conservation des milieux naturels, d’en comprendre les mécanismes et les enjeux.

À toutes et tous, nous souhaitons : “Excellente lecture et bon voyage”.

Écologie

Rechercher par terme du glossaire

Glossaires

Terme Définition
Stratégie évolutivement stable

Selon Maynard Smith, il s’agit d'une stratégie qui, si elle a été adoptée par toute la population (c'est-à-dire, si elle s'est répandue, au cours de l'évolution, dans toute la population), alors aucune autre stratégie "mutante" ne peut plus venir la détrôner par l'effet de la sélection naturelle (pour autant que l'environnement ne change pas). Elle s’applique à des situations dans lesquelles différents types d’individus d’une population (mâles, femelles, migrateurs, résidents), existent avec un ratio spécifique, qui, dans les conditions qui prévalent, ne peut être amélioré. Ceci est lié au fait qu’un avantage d’être un de ces types dépend de sa proportion en lien avec les autres types, de telle sorte que, par la sélection naturelle, toute déviation du ratio optimal sera rapidement rectifiée.

> En d'autres termes, une stratégie est évolutivement stable s'il n'y a aucune stratégie mutante qui donne une fitness plus élevée aux individus qui l'adoptent. Les stratégies évolutivement stables sont souvent (mais pas toujours) mixtes : deux (ou plusieurs) comportements coexistent dans une population (formant alors des sous-stratégies), et l'ensemble de ces variantes, en proportion déterminée, constitue la SES.

> Notons que le concept de SES s'applique à toutes les situations où un caractère (comportemental ou autre) mis en place lors de l'évolution réalise une situation tendant vers un point d'équilibre stable.

Équivalent étranger : Evolutionarily stable strategy.

Stratégie K

Fondée sur une durée de vie très longue et une reproduction rare et tardive, la stratégie K est une stratégie de développement des populations d'êtres vivants adoptée par des animaux ou des végétaux dont les conditions de vie sont prévisibles, avec un approvisionnement constant en ressources et des risques faibles, ce qui permet d'investir dans la survie des adultes. Ils sont généralement de grande taille et chez les animaux, des soins parentaux importants sont apportés aux jeunes. Certaines espèces développent des adaptations physiologiques chez les adultes pour améliorer le développement des petits (poches des marsupiaux) et des adaptations comportementales (couples fidèles pour assurer la survie de la descendance).

> Les populations présentent peu de jeunes mais beaucoup d'adultes. Elles ont les caractéristiques suivantes :

  1. Fécondité faible.
  2. Fort investissement parental dans la survie de chaque descendant.
  3. Mortalité infantile moindre.
  4. Cycle de vie long.
  5. Croissance lente.
  6. Maturité sexuelle tardive.
  7. Très forte capacité de compétition.
  8. Survie élevée.
  9. Petite capacité de dispersion.

Équivalent étranger : K strategy.

Stratégie mondiale de la conservation

Stratégie validée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Programme environnemental des Nations unies (PNUE) et le World Wildlife Fund (WWF) en 1980 avec les objectifs de :

Équivalent étranger : World Conservation Strategy.

Stratégie nationale pour la biodiversité

♦ La convention sur la diversité biologique (CDB) demande à chaque partie contractante de préparer un plan ou une stratégie nationale pour la biodiversité qui définit les activités spécifiques et les buts nécessaires pour réaliser les objectifs de la convention (Article 6a). Ces plans sont mis en œuvre en partenariat avec les organisations de la conservation et sont gérés par une structure coordinatrice qui peut être une agence de la nature ou une Organisation non gouvernementale (ONG). Les espèces et les habitats qui sont objets des plans sont les priorités nationales d'action et doivent faire l'objet de toutes les attentions lorsqu'ils sont menacés.
♦ Synonyme : Plan d’action national pour la biodiversité.
♦ Équivalent étranger : National plan for biodiversity.

Stratégie r

♦ Fondée sur la production d'un grand nombre de jeunes, le plus tôt possible, et une mortalité très élevée.
La stratégie r est une stratégie de développement des populations d'êtres vivants adoptée par des animaux ou des végétaux dont l'habitat est variable ou perturbé, l'approvisionnement en ressources vitales imprévisible et les risques élevés : les espèces misent alors sur la reproduction avec un fort taux de croissance, pour compenser par le nombre, ce qui se traduit par une forte fécondité et de faibles chances de survie jusqu'à la maturité sexuelle.

> Les populations se composent de beaucoup d'individus jeunes mais de peu d'adultes. Les individus, de faible taille, présentent une durée de vie courte, une maturité précoce, peu ou pas de soins parentaux, une grande descendance et un régime alimentaire très large. Elles ont les caractéristiques suivantes :

  1. Fécondité élevée.
  2. Faible investissement parental dans la survie de chaque descendant.
  3. Mortalité infantile importante.
  4. Cycle de vie court.
  5. Croissance rapide.
  6. Maturité sexuelle précoce.
  7. Mortalité adulte importante.
  8. Faible capacité de compétition.
  9. Grande capacité de dispersion.

♦ Équivalent étranger : r strategy.

Stratégies démographiques adaptatives

♦ Le terme stratégies démographiques désigne le partage optimal des ressources entre les différents besoins de l'organisme. La théorie des stratégies adaptatives repose sur l'hypothèse que l'ensemble des traits démographiques, écologiques, éthologiques et physiologiques d'une population sont co-adaptés et modelés par la sélection naturelle.
On distingue les stratégies démographiques de type r, propres à des populations d'espèces vivant dans les communautés juvéniles, en début de succession écologique, et à l'opposé, celles de type K qui concernent les populations d'espèces propres aux biocœnoses climaciques. La notion de stratégie r et K a été élaborée par Mac Arthur et Wilson en 1967.

> Continuum r/K Les êtres vivants appliquent en général une stratégie reproductive intermédiaire entre ces deux extrêmes écologiques. Les arbres et les poissons dispersent ainsi des quantités énormes de descendants, dont très peu pourront effectivement se reproduire, sans que cela soit incompatible avec l'existence et même la domination locale d'individus très âgés.

> Stratégie démographique CSR Grime a introduit en 1977 le modèle CSR après s'être aperçu qu'il y avait certaines limites à la stratégie r et K qui ne prend pas en compte les aspects physiologiques des espèces. On note notamment deux facteurs externes qui peuvent constituer des facteurs limitant quelque soit l'habitat :

Stratégie C >> Correspond à toutes les espèces compétitrices. Elles vont être capables de maximiser la capture des ressources dans l'habitat qui est très productif.

Stratégie S >> Correspond à toutes les espèces stress tolérantes. Les plantes présentent une réduction de leur variabilité végétative et reproductrice, qui correspond à des habitats de faible productivité voire très pauvre en éléments minéraux et qui vont être soumis à des perturbations faibles.

Stratégie R >> Correspond à toutes les espèces rudérales. Elles augmentent leur vigueur reproductrice et sont associées à des habitats qui sont soumis à une perturbation forte et un stress faible. Elles sont moyennement productives. Face à un stress, les espèces rudérales vont assurer leur reproduction, les espèces compétitrices vont maximiser la capture des ressources et les espèces stress-tolérantes vont maximiser la conservation des ressources capturées.

♦ Équivalent étranger : Demographic adaptative strategies.

Stratification

♦ Modalités de répartition en hauteur des diverses espèces qui constituent le peuplement végétal d'un écosystème.
♦ Équivalent étranger : Stratification.

Stratosphère

♦ Région très stratifiée de l'atmosphère située  :
   - au-dessus de la troposphère,
   - sous la mésosphère.

Elle s'étend de 10 kilomètres (9 kilomètres aux hautes latitudes et 16 kilomètres en zone tropicale en moyenne) à 50 kilomètres d'altitude environ.
♦ Équivalent étranger : Stratosphere.

Stress

♦ 1. Chez les animaux, le stress est une condition physiologique qui résulte de pressions excessives de l'environnement. Les animaux surmontent les perturbations de l'environnement grâce à un comportement de défense, à l'homéostasie (résilience) et à l'acclimatation. Les dérangements sont des sources de stress très importantes qui conditionnent la distribution, l'abondance et la survie de nombreuses espèces animales.

  2. État de dysfonctionnement d'un système biologique, provoqué par une perturbation ponctuelle ou permanente. L'état de stress se manifeste par des modifications comportementales ou physiologiques, pour un animal, ou par des modifications dans le fonctionnement des écosystèmes. L'essentiel des stress sont d'origine humaine.

stress

♦ Équivalent étranger : Stress.

Stress thermique

♦ Le stress thermique est un risque environnemental et professionnel, résultant de l'activité physique dans des environnements chauds ou humides, qui entraîne toute une série de maladies liées à la chaleur, y compris les coups de chaleur, pouvant entraîner la mort. La plupart des plantes sont sensibles à ce stress abiotique et souffrent lorsque celle-ci dépasse les seuils définis pour chacune d’elles. Les hautes températures, par exemple, provoquent des dommages physiologiques et métaboliques. À basse température, les plantes cessent de pousser ou se congèlent et finissent par mourir. Un animal est en stress thermique quand sa capacité de thermorégulation est dépassée.

> Le stress thermique est un terme désignant un changement de température suffisamment grave pour provoquer des conditions défavorables, voire mortelles, pour les organismes aquatiques, leurs populations, leur structure communautaire ou leur écosystème.
Les impacts de la température sur l’habitat aquatique sont considérables, faisant des changements de température l’un des facteurs de stress les plus influents sur l’habitat aquatique. La température peut être un facteur de stress physique, biologique ou chimique. Physiquement, des températures plus élevées de l’eau réduisent les niveaux d’oxygène dissous, créant potentiellement une condition d’hypoxie. De faibles niveaux d’oxygène peuvent tuer ou affecter les fonctions du cycle de vie des espèces, et réduire la diversité des espèces et la taille des populations.

> Sur le plan biologique, des températures plus élevées affectent directement les taux métaboliques du biote aquatique, perturbent les signaux thermiques de son cycle de vie et ont un impact sur sa capacité à résister aux maladies. Certaines espèces de macroinvertébrés aquatiques d’eau froide seront déplacées. Des températures de l’eau plus élevées, associées à la lumière du soleil et aux nutriments, créent des conditions plus favorables à la croissance des plantes et des algues. Cela peut également entraîner une prolifération de populations microbiennes, telles que les cyanobactéries, qui dans certains cas peuvent être toxiques pour les humains et les animaux. Des températures plus élevées peuvent également entraîner une augmentation des populations d'E. coli et leur maintien en vie pendant de plus longues périodes dans un cours d'eau, ce qui entraîne un risque accru pour les utilisateurs récréatifs. Dans des situations extrêmes, la croissance extensive de plantes aquatiques dans les lacs et les étangs peut entraîner des niveaux d'oxygène extrêmement bas la nuit lorsque la photosynthèse s'arrête, et les taux de respiration augmentent la demande biologique en oxygène (DBO), ce qui épuise encore davantage l'eau en oxygène.

> Sur le plan chimique, des températures plus élevées peuvent modifier les concentrations de substances dans l'eau, ce qui peut avoir un impact sur la capacité des poissons à résister à une exposition chimique. De tels impacts peuvent également affecter les utilisations récréatives et la jouissance publique des rivières, des lacs et des étangs. Le changement climatique entraîne un raccourcissement des saisons de couverture de glace sur de nombreux lacs et une augmentation des températures de l'eau en été. Les effets complets de ces changements ne sont pas entièrement compris.

> Le stress thermique devient plus apparent pendant les périodes de faible débit ou de sécheresse. Il peut être causé par :

  • L'élimination des zones tampons végétales le long des rives des lacs et des rivières, permettant une pénétration accrue de la lumière solaire dans les eaux et un réchauffement de l'eau.
  • La modification directe du chenal du cours d'eau et de la plaine inondable, souvent pour permettre l'empiétement sur un corridor fluvial. Cette condition « canalisée » inhibe la capacité du flux à atteindre l’équilibre. L’état « canalisé » est souvent caractérisé par des antécédents de dragage ou de redressement, une érosion excessive des berges et du lit des cours d’eau à certains endroits, et des mesures structurelles telles que le blindage des berges et les bermes à d’autres endroits. Une zone tampon végétalisée sur un cours d’eau altéré et instable n’influencera que marginalement la stabilité de ce cours d’eau. De plus, les zones tampons sur les cours d’eau instables ne persistent pas, car ils sont très vulnérables aux dommages causés par l’érosion fluviale ;

> En été, la pluie tombant sur des surfaces imperméables telles que les routes et les parkings peut rapidement s'écouler dans les cours d'eau avoisinants. Ces surfaces sombres se réchauffent et peuvent provoquer une hausse de la température des cours d’eau, une augmentation pouvant atteindre 10 ºC stressant la communauté aquatique. Au fil du temps, cela peut entraîner la perte de poissons et de macroinvertébrés intolérants aux températures élevées, laissant derrière eux une communauté altérée tolérant des eaux plus chaudes.

  • La retenue des rivières et des ruisseaux peut créer des tronçons en aval avec des eaux chaudes, lentes et peu profondes. De plus, les structures de captage qui puisent l’eau de la surface pour alimenter les turbines hydroélectriques rejetteront de l’eau plus chaude dans les eaux réceptrices.
  • L'eau utilisée pour le refroidissement par certaines industries, usines de traitement des eaux usées et installations de production d'électricité, qui peut être rejetée à des températures plus élevées ; et,
  • Le changement climatique, qui implique que le stress thermique persistera à mesure que la température de l'eau dépassera la plage de tolérance des espèces vulnérables. Bien qu’une grande partie du stress thermique et des impacts écologiques et sur la qualité de l’eau associés observés aujourd’hui soient dus aux causes et aux sources énumérées ci-dessus, le réchauffement climatique continuera de contribuer à l’augmentation des températures des eaux de surface s’il n’est pas atténué.

♦ Équivalent étranger : Thermal stress.

Structure d’âge de la forêt

♦ Souvent exprimée comme la surface de forêt peuplée par des arbres de même classe d'âge ou par le pourcentage d'arbres de différentes classes d'âge. La division en classes d'âge est dépendante de l'âge des arbres des différentes espèces. Pour les besoins de la gestion forestière, la structure d'âge est déterminée en volume de bois exploitable. Ceci peut être obtenu en combinant les données sur le nombre d'arbres avec le volume moyen de bois de chaque arbre d'un âge donné. Comme le volume d'un arbre mature est plus grand que celui d'un jeune arbre, la distribution du volume de bois exploitable peut être très différente de la distribution du nombre d'arbres.
♦ Équivalent étranger : Forest age structure.

Structure d’un écosystème

♦ 1. Les individus et communautés de plantes et d'animaux qui composent un écosystème, leur âge et leur distribution spatiale, les ressources abiotiques présentes.
   2. Se réfère à l'étude de l'organisation spatiale et/ou temporelle, alors que le fonctionnement concerne davantage l'étude des relations ou interactions entre différentes composantes de l'écosystème et l'étude de l'évolution spatiale et/ou temporelle de ces relations. Dans ce dernier cas, on cherche à expliquer, ou tout au moins à mettre en relation, les structures observées pour différents descripteurs de l'écosystème. Elle se manifeste donc également sur le plan horizontal par une hétérogénéité plus ou moins marquée, telles que des zones nues alternant avec des zones couvertes de végétation et une répartition de type souvent aggloméré des individus. La structure d’un écosystème désigne l’architecture biophysique de cet écosystème. La composition des espèces, les relations trophiques et les autres interactions entre les espèces ou encore les liens entre ces espèces et leur milieu, qui constituent cette architecture, peuvent varier.
♦ Équivalent étranger : Ecosystem structure.

Structure d’un peuplement


♦ Manière dont les arbres d'un peuplement sont répartis et agencés les uns par rapport aux autres en dimensions et dans l'espace (homogénéité, hétérogénéité).
♦ Équivalent étranger : Structure of a settlement.

Structure de la communauté

♦ Physionomie ou architecture de la communauté considérant la densité, la stratification horizontale, la fréquence de distribution des populations et les tailles et formes de vie des organismes que comprennent ces communautés.
♦ Équivalent étranger : Community structure.

Structure du sol

♦ La structure d'un sol est dite particulaire lorsque les colloïdes sont dispersés et les grains sont isolés, quelle que soit leur taille. Quand les colloïdes sont floculés en agrégats, la structure est dite en grumeaux. La structure du sol intervient dans son aération. Les sols à structure en grumeaux sont perméables tandis que les sols à structure particulaire sont plus ou moins perméables suivant l'abondance en colloïdes. La porosité dépend à la fois de la texture et de la structure. La structure d'un horizon intervient dans son aération, sa perméabilité, l'évaporation, le lessivage, la résistance, le lessivage, la résistance à l'érosion, la pénétration des racines, la germination des graines et des spores, l'abondance et la diversité de la faune et de la flore du sol.
♦ Équivalent étranger : Soil structure.