♦ Cadre qui prévoit que les usagers prennent part à la gestion. Ce terme est synonyme de cogestion, de gestion conjointe ou mixte, de gestion multipartenariale ou d'accord conjoint de gestion et décrit une situation dans laquelle toutes les parties prenantes intéressées sont associées aux activités de gestion. La gestion participative repose donc sur la mise en place, par le gestionnaire, d'un partenariat avec les structures et communautés locales, partenariat qui concerne les décisions à prendre, la répartition des coûts des opérations menées et des bénéfices obtenus.
> La gestion participative décrit une forme de partenariat par lequel toutes les parties prenantes intéressées s'accordent pour partager les fonctions de gestion et les droits et responsabilités sur une portion de territoire ou une gamme de ressources. La gestion participative implique que soit reconnue une légitimité aux communautés dans la gestion du milieu naturel. Les parties prenantes sont conscientes de leur rôle et ont des connaissances et compétences qui leur permettent d'apporter une contribution à la gestion.
> Les populations locales conservent leur environnement et gèrent les ressources naturelles à leur façon, depuis des temps ancestraux, selon une vision qui n’est pas forcément celle habituellement pratiquée dans les aires protégées. Leur savoir et leur expérience fournissent des connaissances qui pourraient être perdues sans leur prise en compte par les aires protégées tandis que leurs droits ancestraux peuvent ne pas être respectés. La pratique désormais révolue de déplacer les populations a conduit à un rejet des aires protégées, de leur vocation et du personnel qui y travaille. Seule la démonstration que les aires protégées apportent des avantages aux populations locales permet d’améliorer l’image de celles-ci. La participation permet d’éviter la constitution d’îlots de biodiversité, isolés dans des espaces aménagés, hostiles où aucune précaution n’est prise pour la conservation de la biodiversité.
> Au contraire, la reconnaissance du rôle des populations locales dans la conservation de la diversité biologique, soit de manière passive par le simple respect de l’intégrité des lieux, soit de manière active par l’utilisation raisonnée des ressources naturelles conduit de leur part à plus de respect.
Le rôle de ces partenaires, et d’autres devra être clarifié, notamment l’apport fait en matière de savoir local, d’expériences, de prises de décisions.
Différents modes de participation
(d’après Barrow & Murphree, 2001, traduit et adapté par différents auteurs)
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Types Types Caractéristiques
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Participation La population participe en étant informée de ce qui arrive ou est arrivé.
passive ou La communication est en général à sens unique, les réactions des
persuasion individus n'étant pas prises en compte.
Cette approche est ancienne et n'est plus recommandée.
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Participation La population participe en répondant à des questions conçues par le
à l’apport personnel de l’aire protégée. La population n’a pas l’occasion d’influencer
d’informations l’avancement des travaux étant donné que les résultats ne lui sont ni
communiqués ni vérifiés par elle.
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Participation La population participe en étant consultée, des agents extérieurs écoutant ses
sous forme de points de vue. Les agents extérieurs définissent à la fois les problèmes et les
consultation solutions, modifient parfois ces dernières en tenant compte des réponses de
la population. Elle ne participe pas aux prises de décisions, étant donné que
les points de vue n’incluent pas toujours ceux de la population.
Cette méthode n’est pas conseillée car elle ne permet pas l’implication des
populations dans les processus de décision.
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Participation La population participe en fournissant des ressources, par exemple de la
en échange main-d’oeuvre, en échange d’aliments, d’argent, etc. Elle ne participe pas aux
d’incitations expériences et n’est pas motivée à poursuivre les activités lorsque les
matérielles incitations cessent.
Ce type de participation est trop ponctuel pour être véritablement efficace,
mais parvient parfois à des résultats concrets.
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Participation La participation constitue un moyen de mener à bien des projets, comme, par
fonctionnelle exemple, la diminution de l’opposition à une aire protégée. Les populations
peuvent participer en formant des groupes qui vont travailler sur des objectifs
prédéterminés dans le projet.
Une telle implication peut être interactive et impliquer une participation dans
la prise de décisions, mais elle se produit généralement quand l’essentiel des
décisions est déjà pris.
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Participation La population participe à l’analyse conjointe, à l’élaboration de plans d’action
interactive et à la formation ou au renforcement de groupements locaux. La participation
est considérée comme un droit et pas uniquement comme un moyen de
mener à bien un projet. Le processus implique la mise en place de méthodes
de participation destinées à trouver des solutions aux problèmes locaux.
Comme les populations prennent en charge les décisions locales et
déterminent comment les ressources peuvent être utilisées, elles sont
motivées pour maintenir les structures, les pratiques et les ressources locales.
Elle implique cependant des temps longs pour sa mise en oeuvre.
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Auto La population participe en prenant des initiatives sans recours aux institutions
Mobilisation extérieures pour changer les systèmes. La population peut à l’occasion
contester la distribution inéquitable des biens et du pouvoir.
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Gestion Se définit par l’absence de délocalisation des populations. Le principe repose
inclusive sur deux postulats. Le premier, le bien-être des populations, doit primer. On a
appliqué cette approche dans les parcs nationaux habités et les
administrations locales ont été fortement impliquées dans la planification de
la gestion. Le second postulat est que le maintien des résidents dans l’aire
protégée comporte plus d’avantages que d’inconvénients pour les objectifs
de conservation.
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Approche Initiée par l’UNESCO à travers son programme « l’Homme et la biosphère »,
« Zone elle est liée à la notion de « réserves de biosphère ». Le principe consiste à
tampon » diviser la réserve en deux zones : « une zone noyau excluant toute occupation
ou utilisation humaine et isolée du monde extérieur par une zone tampon ».
Celle-ci est définie comme « une zone, périphérique d’un parc national ou
d’une réserve équivalente, dans laquelle certaines restrictions sont imposées
sur l’utilisation des ressources, ou pour laquelle des mesures spéciales sont
prises pour améliorer la valeur de conservation de la région concernée ». La
méthode des zones tampons s’inscrit dans la logique « gestion des conflits ».
elle est parfois critiquée comme un processus progressif de déclassement de
l’aire protégée.
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Benefit-sharing Le principe du partage des avantages a été formalisé et posé comme une
bénéfices règle dans la gestion de la biodiversité. Le partage juste et équitable des
contre avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques est un des
ressources trois principes de base de la convention sur la diversité biologique, les deux
autres étant la conservation de la diversité et l’utilisation durable des
ressources génétiques.
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♦ Équivalent étranger : Participative management.